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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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en uniformes écarlates, jouaient en ce moment. Tout le monde avait hâte de commencer à danser, mais il fallait attendre l’arrivée de Longstaff. Et il était en retard, ce qui était son privilège.
    Culum salua de nouveaux invités et remarqua avec soulagement que la file diminuait. Il jeta un coup d’œil vers la plage, où des guirlandes de lanternes guidaient les pas des arrivants, des canots au bal, et vit celui de Longstaff toucher terre. Des matelots aidèrent Longstaff, le grand-duc et l’amiral à débarquer. Bon, se dit Culum. Ce ne sera plus bien long. Ses yeux se tournèrent de nouveau vers la piste et cette fois ils se posèrent sur Manoelita de Vargas. Elle l’observait, par-dessus son éventail. Elle était très belle – une peau de lait, des yeux sombres, une mantille sur ses cheveux noirs. Culum lui sourit et s’inclina légèrement. Les yeux de Manoelita se plissèrent ; elle agita son éventail et s’éloigna. Culum se promit de danser au moins une fois avec elle.
    Il épousseta un peu de sable de ses revers, conscient d’être vêtu à la toute dernière mode de Londres, bien en avance sur la plupart des hommes présents. Son habit était bleu ciel, avec des revers de soie bleu marine, serré à la taille et juponnant sur les hanches. Un pantalon bleu pâle collant était glissé dans des demi-bottes noires souples. Ses cheveux bouclaient sur ses oreilles et sur son haut col empesé. Le tailleur de Robb a vraiment fait merveille, pensa-t-il. Et si peu cher ! Allons, en gagnant cent cinquante guinées par mois, il pourrait se constituer une garde-robe somptueuse. La vie était merveilleuse.
    Il se tourna vers son père, en grande conversation avec Morley Skinner. Culum sentait peser les regards sur lui et devinait que son expression était hostile. Pour les invités, rien ne laissait deviner que l’antagonisme qui opposait le père au fils s’était calmé. De fait, il était devenu plus glacé. Depuis que le jeu avait débuté, Culum avait joué la comédie, en public, de plus en plus facilement. Sois franc, se dit-il, tu ne le mets plus sur un piédestal. Tu le respectes toujours, mais c’est un hérétique, adultère, son influence est dangereuse. Alors tu ne joues pas la comédie. Ta froideur est réelle, Culum, et ta méfiance aussi.
    « Culum, petit, allons… lui souffla Robb avec inquiétude.
    — Quoi donc, mon oncle ?
    — Oh ! rien. Simplement, cette nuit il faut être gai.
    — Oui, certainement. »
    Culum vit les yeux douloureux de Robb mais il ne dit rien et se retourna pour accueillir d’autres invités, et observer Mary et Manoelita. Il décida qu’il ne révélerait pas à Robb ce qui s’était passé entre le Taï-pan et lui, sur la montagne.
    Il entendit Robb, à côté de lui :
    « Vous ne connaissez pas mon neveu Culum. Culum, Miss Tess Brock. »
    Culum tourna la tête. Son cœur fit un bond, et il tomba amoureux.
    Tess faisait une révérence. La jupe immense de sa robe de brocart blanc bombait sur des jupons en cascade qui moussaient comme de l’écume blanche sous l’ourlet. Sa taille paraissait incroyablement fine sous le corsage gonflé, généreusement décolleté. Ses cheveux blonds dansaient en souples anglaises sur ses épaules nues. Culum vit qu’elle avait des yeux bleus, des lèvres attirantes. Et qu’elle le contemplait comme il la contemplait.
    « Je suis très honoré de faire votre connaissance, s’entendit-il murmurer d’une voix irréelle. Peut-être me ferez-vous l’honneur de m’accorder la première danse ?
    — Merci, monsieur Struan », répondit-elle d’une voix de cristal.
    Liza les avait observés attentivement. Elle avait vu l’expression de Culum et celle de Tess. Mon Dieu, faites que ça arrive, faites que ça arrive, supplia-t-elle en suivant Brock sur la piste.
    « J’avais pas reconnu la petite Tess, et toi ? » dit Struan à Robb.
    Lui aussi, il avait remarqué l’échange de regards entre son fils et la petite Brock, et son esprit bouillonnait, soupesant les avantages et les désavantages d’une union Culum-Tess. Doux Jésus Dieu !
    « Non. Regarde un peu Brock. Il éclate de fierté.
    — Sûr.
    — Et regarde Mary. Jamais je n’aurais cru qu’elle pouvait être si… si éblouissante, elle aussi.
    — Oui. »
    Struan suivit un moment Mary des yeux. La robe noire faisait ressortir la clarté lumineuse de sa peau. Puis il contempla Manoelita. Et puis de nouveau Tess. Elle souriait à

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