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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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tout-puissant, bénissez cette île. Amen. »
    Struan prit un verre de whisky et le tendit à Mass.
    « Je trouve que vous avez très bien parlé. Un toast, messieurs, dit-il en levant son verre. La reine ! »
    Ils burent et quand les verres furent vidés, Struan les fit remplir.
    « Avec votre permission, capitaine Glessing, je voudrais offrir un boujaron à vos hommes. Et à vous, bien entendu. Un toast à la plus récente possession de la reine. Aujourd’hui, vous êtes entré dans l’Histoire. (Il se tourna vers les marchands.) Nous devrions honorer le capitaine. Appelons cette plage la pointe de Glessing. »
    Un rugissement approbateur s’éleva.
    « Donner des noms aux îles ou à une région d’une île est la prérogative de l’officier général, murmura Glessing.
    — J’en dirai deux mots à Son Excellence. »
    Glessing s’inclina brièvement et dit au maître d’équipage :
    « Les matelots, un boujaron, avec les compliments de Struan et Compagnie. Rien aux fusiliers marins. Repos. »
    Malgré sa colère contre Struan, le capitaine ne pouvait s’empêcher de s’enfler d’orgueil à la pensée que, tant qu’il y aurait une colonie à Hong Kong, son nom ne serait pas oublié. Car Struan ne parlait jamais à la légère.
    Ils burent à Hong Kong, avec trois hourras. Puis Struan fit signe au cornemuseux et les aigres accents du clan Struan envahirent la plage.
    Robb ne buvait pas. Struan allait et venait, un verre de brandy à la main, saluant ceux qu’il désirait saluer, et faisant aux autres un simple signe de tête.
    « Tu ne bois pas, Gordon ?
    — Non, merci, monsieur Struan. »
    Gordon Chen s’inclina à la chinoise, très fier d’être ainsi distingué.
    « Comment vas-tu ?
    — Très bien, merci, monsieur. »
    Le gamin est devenu un beau jeune homme, pensa Struan. Quel âge peut-il avoir maintenant ? Dix-neuf ans ? Le temps passe vite.
    Il se rappelait Kai-sung, la mère du garçon, avec grande tendresse. Elle avait été sa première maîtresse, et la plus belle.
    « Comment va ta mère ?
    — Elle va très bien, répondit Gordon Chen en souriant. Elle voudrait que je vous fasse part de ses prières pour votre sauvegarde. Tous les mois, elle fait brûler des bâtons de joss en votre honneur, au temple. »
    Struan se demanda si elle avait changé. Il y avait dix-sept ans qu’il ne l’avait pas vue. Mais il se rappelait nettement son visage.
    « Fais-lui part de mes meilleurs vœux.
    — Vous lui faites un trop grand honneur, monsieur Struan.
    — Chen Sheng me dit que tu travailles dur et que tu lui es très utile.
    — Il est trop bon pour moi, monsieur. »
    Chen Sheng n’était jamais bon pour quiconque ne gagnait pas beaucoup plus que ce qu’il coûtait. Chen Sheng est un vieux bandit, pensa Struan, mais par Dieu, nous serions perdus sans lui.
    « Eh bien, dit-il, tu ne peux pas avoir de meilleur maître que Chen Sheng. Il va y avoir beaucoup à faire, ces prochains mois. Beaucoup d’argent à gagner.
    — J’espère être utile à la Noble Maison, monsieur. »
    Struan sentit que son fils avait une idée en tête mais il se contenta d’incliner la tête en souriant et s’éloigna, sachant fort bien que Gordon trouverait un moyen de l’approcher, le moment venu.
    Gordon Chen se courba en deux et, au bout d’une minute, se dirigea vers les tables et attendit patiemment à l’écart qu’il y ait de la place pour lui, conscient des regards curieux, mais indifférent ; il savait que tant que Struan serait taï-pan il ne risquait rien.
    Oui, pensa-t-il, mon joss a été fantastique. Le joss lui avait confié le secret de son précepteur chinois, quelques années plus tôt. Il n’avait parlé à personne du précepteur, même pas à sa mère. Par cet homme il avait appris que ce qu’enseignaient les révérends Sinclair et Mauss n’était pas toujours vrai. Il avait appris à connaître Bouddha et la Chine et son passé. Et puis, l’année précédente, son précepteur l’avait introduit – et initié – dans la plus puissante, la plus clandestine, la plus militante des sociétés secrètes chinoises, le Hung Mun Tong, qui avait des ramifications dans la Chine tout entière et s’engageait, par les serments de fraternité de sang les plus rigoureux, à renverser les Mandchous honnis, les Ch’ings étrangers, la dynastie régnante de Chine.
    Depuis deux siècles, sous diverses formes et des noms variés, la société fomentait

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