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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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vous-même ! Je suis pas votre valet ! Et ça sera plus bien longtemps que vous serez Taï-pan de la Noble Maison, nom de Dieu !
    — Prends garde, conseilla Struan. Tu ne me fais pas peur. »
    Gorth mordit aussitôt à l’hameçon :
    « Ni vous non plus, Dirk. Je vous le dis, entre quatre-z-yeux et d’homme à homme, faites attention sinon moi j’irai vous chercher ! »
    Struan regagna sa résidence, enchanté de lui-même. Je te tiens, Gorth !
    Culum n’était pas rentré. Et l’évêque n’avait donné aucune nouvelle. Struan demanda à Lo Chum d’essayer de retrouver Culum. Il sortit ensuite, gravit la colline vers la cathédrale et s’engagea dans les ruelles tortueuses, en passant devant les charmants restaurants en plein air aux parasols pittoresques. Il traversa la vaste praça et franchit un grand portail.
    La religieuse assise au bureau de réception leva les yeux.
    Struan lui demanda si elle parlait anglais.
    « Un peu, senhor.
    — Vous avez ici une malade, Miss Mary Sinclair. Je suis un de ses amis. »
    Il y eut un long silence.
    « Vous voulez la voir ?
    — S’il vous plaît. »
    Elle fit signe à une religieuse chinoise et lui parla rapidement en portugais. Struan suivit la Chinoise dans un couloir et monta un étage.
    La chambre de Mary était petite, maculée de crasse, nauséabonde, les fenêtres solidement fermées. Une croix de bois était accrochée au-dessus du lit.
    Mary avait les traits tirés. Elle sourit faiblement. Ses souffrances l’avaient vieillie.
    « Bonjour, Taï-pan.
    — Qu’est-ce qui se passe, Mary ? demanda-t-il avec douceur.
    — Rien que je ne mérite pas.
    — Avant tout, je m’en vais te tirer de cet endroit maudit.
    — Je suis très bien ici, Taï-pan. On me soigne bien.
    — Sûr, mais ce n’est pas la place d’une Anglaise protestante. »
    Un religieux tonsuré entra. Il était vêtu d’une robe de bure tachée de sang et de remèdes divers.
    « Bonjour, dit-il. Je suis le frère Sébastien. Le médecin de la jeune fille.
    — Bonjour. Je crois que je vais vous débarrasser d’elle.
    — Je ne le conseille pas, monsieur Struan. Elle ne devrait pas être transportée avant un mois et plutôt deux.
    — Qu’est-ce qu’elle a ?
    — Une affection interne.
    — Vous êtes anglais ?
    — Est-ce si étrange, monsieur Struan ? Il y a beaucoup d’Anglais, d’Écossais même, qui reconnaissent la véritable Église du Christ. Mais parce que je suis catholique je n’en suis pas moins médecin.
    — Avez-vous de l’écorce de cinchona ici ?
    — Quoi ?
    — De l’écorce de cinchona. L’écorce des Jésuites.
    — Non. Je n’en ai jamais employé. Je n’en ai jamais vu. Pourquoi ?
    — Pour rien. Quelle est la maladie de Miss Sinclair ?
    — C’est très compliqué. Miss Sinclair ne devrait pas bouger avant au moins un mois.
    — Te sens-tu assez bien pour être transportée, fillette ?
    — Son frère, M. Sinclair, ne s’oppose pas à ce qu’elle reste ici. Et je crois que M. Culum Struan est d’accord également.
    — Culum est passé aujourd’hui, Mary ? »
    Elle hocha la tête et s’adressa au religieux, d’une voix tragique :
    « Je vous en prie, dites au Taï-pan ce que… ce que j’ai.
    — Je crois que c’est la sagesse, répondit gravement le frère Sébastien. Quelqu’un doit savoir. Miss Sinclair est très malade, monsieur Struan. Elle a bu une potion d’herbes chinoises, un poison devrais-je dire, pour provoquer un avortement. Le poison a délogé le fœtus mais en causant une hémorragie qui est maintenant, par la grâce de Dieu, presque maîtrisée. »
    Struan se sentit brusquement couvert de sueur.
    « Qui d’autre le sait, Mary ? Culum ? Horatio ? »
    Elle hocha négativement la tête. Struan se tourna vers le moine.
    « Presque maîtrisée ? Est-ce que ça veut dire que la fillette est tirée d’affaire ? Que dans un mois environ elle ira bien ?
    — Physiquement, oui. S’il n’y a pas de gangrène. Et si telle est la volonté de Dieu.
    — Qu’est-ce que ça veut dire, physiquement ?
    — Cela veut dire, monsieur Struan, qu’il est impossible de considérer le physique sans le spirituel. Cette jeune personne a gravement péché contre les lois de Dieu, contre les lois de l’Église catholique et de votre Église aussi. Alors la paix doit être faite avec Dieu avant que l’on puisse parler de guérison. Voilà ce que je voulais dire.
    — Comment…

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