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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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comment est-elle venue ici ?
    — Elle nous a été amenée par son amah, qui est catholique. J’ai obtenu une dispense spéciale pour la soigner et, ma foi, nous l’avons hospitalisée et nous la traitons de notre mieux. La mère supérieure a insisté pour informer quelqu’un, parce que nous la sentions partir. Nous avons prévenu le capitaine Glessing, en pensant qu’il était le père de l’enfant, mais Miss Sinclair nous jure que non. Et elle nous a supplié de ne pas révéler la nature de sa maladie… Cette crise, par la grâce de Dieu, est passée.
    — Vous garderez le secret ? Que… que lui est-il arrivé ?
    — Vous seul, les religieuses et moi sommes au courant. Nous sommes liés à Dieu par des serments qui ne peuvent être rompus. Vous n’avez rien à craindre de nous. Mais je sais qu’il n’y aura pas de guérison possible pour cette pauvre pécheresse tant qu’elle n’aura pas fait sa paix avec Dieu. Car Il sait. »
    Le frère Sébastien les laissa.
    « Le… le père est un de tes “amis”, Mary ?
    — Oui. Je ne regrette pas ma vie, Taï-pan. Je… Je ne peux pas. Ni ce que j’ai fait. C’est le joss… Le joss… J’ai été violée alors que j’étais très jeune, du moins… Non, ce n’est pas vrai. Je ne savais pas… Je ne comprenais pas, mais la première fois j’ai été un peu forcée. Ensuite, ce n’était plus la peine de forcer. J’étais consentante.
    — Qui était-ce ?
    — Un des garçons, à l’école. Il est mort. Il y a si longtemps ! »
    Struan fouilla sa mémoire, mais ne put se rappeler aucun garçon qui était mort. Pas un garçon qui aurait eu ses entrées chez les Sinclair.
    « Ensuite, poursuivit Mary d’une voix entrecoupée. J’avais ce besoin. Horatio… il était en Angleterre, alors j’ai demandé à une de mes amahs de me trouver un amant. Elle m’a expliqué que je pouvais avoir un amant, beaucoup d’amants, que si j’étais astucieuse, et elle aussi, je pourrais avoir une vie secrète, et de jolies choses. Mon existence réelle n’a jamais été agréable. Vous savez quel père j’ai eu. Alors l’amah m’a montré comment… Elle… Elle faisait l’entremetteuse. Nous nous sommes enrichies, toutes les deux, et je suis contente. J’ai acheté les deux maisons, et elle m’a toujours amené des hommes très riches. »
    Elle se tut, et puis, au bout d’un long moment de silence, elle gémit :
    « Ah ! Taï-pan, j’ai si peur ! »
    Struan s’assit à son chevet. Il se souvenait de ce qu’il lui avait dit, il y avait quelques mois à peine. Et de sa réponse confiante.

35
    À LA fenêtre ouverte, Struan contemplait sombrement la foule des passants, sur la praia . Le soleil se couchait. Les Portugais étaient tous en vêtements du soir, et ils se promenaient de long en large, se saluaient, s’entretenaient avec animation, les jeunes fidalgos et les jeunes filles flirtant prudemment sous le regard attentif des parents et des duègnes. Quelques chaises à porteurs passaient, les coolies cherchant les clients éventuels ou amenant des promeneurs tardifs. Ce soir, il y avait bal chez le gouverneur et Struan avait été invité, mais il ne savait pas encore s’il irait. Culum n’avait toujours pas reparu. Et aucune nouvelle n’était arrivée de l’évêché.
    Il avait vu Horatio, dans l’après-midi. Horatio était furieux parce qu’Ah Tat, l’amah de Mary, avait disparu.
    « Je suis sûr que c’est elle qui a fait prendre le poison à la pauvre Mary, Taï-pan ! »
    Mary avait simplement dit à son frère qu’elle avait bu par mégarde une tisane qu’elle avait trouvée à la cuisine, la prenant pour du thé.
    « C’est ridicule, Horatio ! avait protesté Struan. Ah Tat est avec vous deux depuis des années. Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? C’est un accident. »
    Après le départ d’Horatio, Struan avait cherché les hommes avec qui Gorth et Culum s’étaient trouvés, ce dernier soir. C’étaient des amis de Gorth, et ils dirent que Culum les avait quittés quelques heures après Gorth, qu’il avait bu mais qu’il n’était pas plus ivre qu’il ne l’était d’autres soirs.
    Struan pesta contre son fils.
    De la fenêtre, il vit soudain un valet en livrée s’approcher de la maison et il reconnut tout de suite le blason de l’évêque. L’homme traversait la praia sans se presser. Mais il passa sans s’arrêter devant la résidence et disparut dans la foule.
    Le jour

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