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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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réponse.
    Il demanda son secrétaire et prit des dispositions pour que toutes les affaires de la compagnie soient conclues avant qu’il retourne à Hong Kong, puis il sortit.
    Sur le chemin de la maison de May-may, il songea à Brock. Est-ce qu’il surgira en trombe au club, ce soir, comme l’a fait Gorth ?
    Struan s’arrêta un moment et regarda au large. Le White Witch et le China Cloud étaient merveilleux sous le soleil de l’après-midi. Ses yeux glissèrent sur les toits de Macao, et sur la cathédrale. Pourquoi diable ce démon d’évêque n’a-t-il pas mis un juste prix à son cinchona ? Sois juste toi-même, Dirk. C’est pas un démon. Sûr, mais il t’a pris au piège. Maintenant, tu ne pourras plus jamais l’oublier jusqu’à la fin de ta vie – et tu feras toutes sortes de dons à l’Église. Et des faveurs aux démons catholiques. Est-ce que ce sont des démons, au fond ? Allons, la vérité.
    Non.
    Le seul démon que tu aies connu, c’est Gorth, et Gorth est mort – fini. Grâce à Dieu !
    Sûr. Gorth est mort. Mais pas oublié.

LIVRE SIXIÈME

42
    L E China Cloud appareilla à l’aube. La mer était calme, le vent d’est bien établi. Mais au bout de deux heures de route, la brise fraîchit et Struan quitta May-may, la laissant dans la cabine principale, et monta sur le pont.
    Orlov examinait le ciel avec attention. Il était clair à l’horizon mais très loin quelques cumulus s’amassaient.
    « Pas de danger de ce côté, dit-il.
    — Rien de mauvais par là non plus », répondit Struan en désignant la mer.
    Il longea le pont, puis il sauta d’un bond dans les enfléchures de la misaine et se mit à grimper avec aisance, agréablement tiraillé par le vent, pour ne s’arrêter qu’au sommet du mât, les pieds calés sur les marchepieds de la vergue de petit cacatois.
    Il fouilla le ciel et la mer, cherchant méticuleusement le grain ou le coup de chien qui se préparait peut-être, ou le récif caché, le haut-fond inconnu. Mais aussi loin qu’il pouvait voir, il ne distinguait aucun signe menaçant.
    Pendant quelques instants, il savoura la rapidité du beau navire effilé, le vent et l’immensité infinie, en remerciant son joss de vivre et d’avoir May-may guérie. Elle était encore affaiblie, mais en comparaison de la veille, elle était pleine de forces.
    Il examina la mâture, les voiles et les haubans à sa portée, puis il redescendit et regagna le gaillard d’arrière. Une heure plus tard, le vent fraîchit encore et le clipper se coucha légèrement, ses basses voiles trempées d’écume.
    « Je serai content d’être dans la rade, ce soir, bougonna Orlov.
    — Sûr. Vous avez aussi cette impression ?
    — J’ai pas d’impression. Je dis simplement que je serai content d’être dans la rade ce soir, grogna Orlov. La mer est belle, la brise est bonne, le temps est clair mais, quand même, y a de la diablerie qui mijote. »
    Il cracha un long jus de tabac sous le vent et fit passer sa chique à l’autre joue.
    « Il en mijote toujours dans ces eaux, observa Struan.
    — Avec votre permission, on va prendre un ris et je vais dire au gabier de sonder et de crier les brasses. Si ça se trouve, c’est rien qu’un foutu haut-fond ou un sale crevard de récif par là, quelque part. »
    Orlov frissonna et releva le col de sa vareuse, bien que la journée fût chaude et le vent sûr.
    « Oui. »
    On envoya le gabier à l’avant, et il commença à annoncer les brasses de fond. Et l’équipage envahit la voilure pour la réduire.
    À la fin de l’après-midi, le China Cloud était à l’abri dans le chenal ouest, avec l’île de Hong Kong à tribord et le continent à bâbord. La traversée avait été parfaite, sans le moindre incident.
    « Je dois me faire vieux, dit Struan avec un rire amer.
    — Plus on devient vieux, plus la mer cherche à vous aspirer par le fond, murmura Orlov en contemplant l’horizon sans rancune. Si c’était pas mon beau navire, j’en finirais tout de suite. »
    Struan alla à la barre.
    « Je vous relève un coup, gabier. Allez faire un tour à l’avant.
    — Bien, monsieur. »
    Le matelot les laissa seuls sur le gaillard d’arrière.
    « Pourquoi ? demanda Struan à Orlov.
    — Je sens la mer qui me guette. Elle guette toujours le marin, elle le met à l’épreuve, elle le jauge. Mais vient un temps où elle le guette d’une autre façon, elle est jalouse, sûr, comme la femme qu’elle est. Et

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