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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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délasser du chemin avant le souper et d’attendre en cordialité l’arrivée d’Anchier Vieil ? s’enquit Blandine.
    — Quelle magnifique suggestion, madame. Nous pourrons ainsi commencer de débroussailler cette vilaine affaire.
    Blandine se plia en une gracieuse révérence et fonça en cuisine. Mon Dieu, que Martine n’oublie pas les épices de chambre en boute-hors ! Mais non, Martine n’oubliait jamais rien.
    Au demeurant, la cuisinière le lui fit comprendre, avec respect mais fermeté et d’une voix de stentor, fréquente chez les gens dont l’ouïe s’affaiblissait :
    — Madame, tout est réglé aussi bien qu’la messe ! Apaisez-vous. Profitez d’votre invité d’marque. Laissez-nous l’reste. Y’ ferait beau voir qu’on s’déshonore et vous avec ! Ah ça ! J’préférerais encore perdre les qu’ec dents qu’y m’restent ! Et Sédille a juré qu’les furoncles pouvaient lui manger la face si z’étiez pas pleinement satisfaite !
    — Ah, mes bonnes, vous m’êtes d’un tel soulagement ! Porte-nous, veux-tu, un gobelet d’hypocras et un cruchon de cidre, accompagnés de tes plus délicates friandises 5 .
    — Inquiétez-vous pas, maîtresse. J’ai là d’quoi faire pâmer d’gourmandise un saint.
    — Un seigneur bailli me contentera, plaisanta Blandine.

    Tous s’installèrent autour de la longue table rousse de la salle commune. De menus riens furent échangés le temps que Martine les serve. Puis, Louis d’Avre se tourna par courtoisie vers le maître des lieux, demandant :
    — Venons-en, messire Leguet, à cette sombre affaire. De grâce, narrez-moi l’histoire en détail.
    L’affolement passa dans le regard de l’apothicaire qui balbutia :
    — C’est que, seigneur Bailli, je m’emmêle. Ajoutez à cela l’honneur, l’émotion de vous voir céans. Avec votre permission, je préférerais mille fois que messire Druon de Brévaux se charge de cette tâche.
    Réprimant un mince sourire d’amusement, Louis d’Avre reprit :
    — Je vous écoute, mire.
    S’efforçant à la concision, sériant le « certain » et le « possible », Druon reprit les événements au début. Il ne mentionna pas la découverte du registre, ni les soupçons de dame Blandine au sujet du seigneur Luc d’Errefond. Il gardait ces révélations-là pour un moment de confidence. Il en était à l’examen du cadavre de Jean Le Chauve par ses soins menés, lorsqu’Anchier Vieil pénétra en trombe, essoufflé, le visage en sueur en dépit de la grande fraîcheur de la nuit. Après un bref salut pour tous, il se précipita vers Louis d’Avre, et se plia cérémonieusement devant lui, débitant des excuses :
    — Messire bailli, votre pardon pour mon retard. J’en suffoque d’encombre. Je me suis égaré sur le retour et mon méchant bourrin ne m’a guère aidé à retrouver mon chemin !
    Au regard appuyé de Louis d’Avre, Anchier comprit enfin sa grossièreté et pâlit encore plus. Se tournant d’un bloc vers les époux Leguet, il bafouilla :
    — Mille excuses, dame Blandine, messire Gabrien. Vous aussi, mire. Stupide haridelle 6 , en vérité.
    — Rejoignez-nous, Vieil, intima Louis d’Avre.
    Son secrétaire s’exécuta et s’installa sur le banc, à côté de Druon qui perçut sa soudaine tension lorsque le bailli résuma leur conversation d’un :
    — Messire Druon nous a conté l’affaire, les deux crimes et votre fouille de la cure. Son hypothèse me semble convaincante : Jean Le Chauve avait emporté la… chose si importante à ses yeux et à ceux du prêtre dans sa fuite, ou alors, elle se trouve toujours dans la maisonnette.
    Le soulagement d’Anchier était palpable, lorsqu’il rétorqua :
    — À l’évidence, seigneur.
    — Il nous faut donc passer la cure au peigne fin. En effet, si Le Chauve l’a mystifié, l’assassin a dû s’en rendre compte. Il reviendra peut-être, sans doute, chercher la… chose. Vieil, vous placerez deux gens d’arme afin qu’ils surveillent les alentours, jour et nuit. Il faut que cette… chose revête une importance cruciale pour occire deux hommes, dont un prêtre. Avez-vous quelque idée de sa nature, mire ?
    — Non pas, mentit Druon avec maladresse, le rouge lui montant aux joues.

    L’admiration et l’affection qu’il se sentait pour le seigneur bailli le rendaient malhabile. Le regard incisif que lui lança ce dernier ne le rassura guère, ce qui suivit encore moins :
    — Pourquoi

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