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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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pénétra-t-il dans son ancienne chambre derrière le seigneur bailli. Dès qu’il en eut refermé la porte, celui-ci attaqua sans détour, d’un ton qui indiquait assez que l’heure des dérobades était passée :
    — J’attends, mire. Ne m’échauffez pas la bile. Je me suis efforcé toute la soirée à demeurer placide et je vous avoue que ma patience arrive à son terme.
    — Messire, vous ai-je donné raisons de douter de ma fidélité et de mon respect pour votre justice ?
    — Non. En revanche, vous m’avez donné moult preuves de votre esprit rebelle.
    — Sur ma foi, il ne s’agit pas de rébellion, mais d’arbitrage d’honneur. Obéir en trahissant ce que l’on tient pour vrai ou pour sacré me répugnerait.
    — Morbleu ! Qu’invoquez-vous là, monsieur ? La vérité, à l’instant. Il s’agit d’un ordre, tonna Louis d’Avre en pointant un index agressif vers le jeune mire.
    Après un long soupir, Druon obtempéra :
    — Je doute, messire, qu’une nouvelle fouille de la cure s’impose, puisque je crois avoir découvert ce que convoitait le tueur et ce que dissimulaient avec tant de soin le père et son scribe.
    — Qu’est-ce ? Où ? exigea Louis d’Avre d’un ton toujours aussi peu amène.
    — Un registre, caché dans le tiroir secret de la table de travail.
    — Que contenait-il ?
    — De fâcheux résumés.
    — Foin 7 des échappatoires ! La vérité pleine, s’énerva Louis d’Avre.
    — Un résumé des confessions entendues par le prêtre depuis plusieurs années, ainsi que des pénitences distribuées, transcrites par le scribe.
    — Quoi ? cria presque le bailli, stupéfait. Cela ne se peut !
    — Le père Simonet de Bonneuil perdait peu à peu le sens et la mémoire et sa main le trahissait. Il redoutait que ses ouailles s’en rendent compte.
    — Qu’est devenu ce registre ?
    — Je l’ai détruit par le feu après en avoir pris connaissance.
    — Qui diable vous a donné ce droit ? éructa M. d’Avre. Vous bafouez mon autorité ?
    — Ne doit-elle pas céder devant celle de Dieu ? rétorqua Druon que la colère gagnait. Qu’aviez-vous à faire qu’une vieille servante lèche en cachette un doigt de sel indien ? Auriez-vous le projet de passer outre le secret de la confession ?
    Les mâchoires crispées de colère, Louis d’Avre menaça :
    — Gare, monsieur ! Vous m’offensez gravement. Je vous aurais déjà souffleté si vous n’étiez… pas ce que l’on croit, damoiselle.
    De fait, Druon admit qu’il avait passé les bornes d’insolente manière. Aussi déclara-t-il d’un ton radouci :
    — Votre pardon, en sincérité. Entendez-moi, de grâce ! Je ne pouvais livrer ce registre à quiconque. Pas même à vous en qui j’ai belle confiance. Sans doute n’aurais-je même pas dû le lire. D’autant que certaines lignes puaient à dégorger. Il m’est apparu que la seule justification à ma coupable curiosité se limitait au lien entre les deux meurtres et l’avidité de l’assassin à retrouver le registre.
    — Pardon accepté, concéda Louis d’Avre. L’avez-vous trouvé, ce lien ?
    — Je ne sais. Toutefois… certaines précisions m’ont encouragé à vous faire passer un message par Anchier.
    — Je suis tout ouïe.
    Puisqu’il ne s’agissait pas d’aveux pieux, Druon relata les deux emportements du père Simonet à l’encontre du seigneur d’Errefond. Il évoqua ensuite les soupçons d’un témoin concernant les décès soudains des trois épouses du seigneur et leur mise en bière pour le moins hâtive.
    — Et bien sûr, l’identité de ce « témoin » ne peut m’être confiée ?
    — Avec tout mon respect, seigneur, je ne le puis, sur mon honneur.
    — Faut-il que je vous trouve plaisant pour tolérer tant de vous, ironisa Louis d’Avre. Bah, je serais ennuyeux telle une pluie de novembre sans mes petites faiblesses !
    Un inattendu sourire dérida le beau visage autoritaire, envers lequel les ans s’étaient montrés affables. Le bailli poursuivit :
    — J’avoue avoir parfois regretté, lors de notre première rencontre, que vous ne fussiez pas ma fille. Quelle étonnante indulgence de ma part ! Vous êtes bien trop obstinée. Nous nous serions soufflés aux narines en maintes occasions.
    — J’eusse été honorée de vous avoir comme père, en dépit de l’amour et de l’admiration indéfectibles qui me lient au mien.
    — L’ aesculapius Jehan Fauvel, n’est-ce

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