Testament Phonographe
l’Excelsio r
Ses copains qui couchaient dehor s
Dans la nuit bleue des pickfillette s
Tamponnée à son passepor t
Une aspirine d’Itali e
Avec mon cœur en broderi e
La nationale sept dehor s
À Vaugien le toubib aux chien s
Je laisse un poil de mes ami s
À lui chatouiller le kik i
Les soirs mauves d’anciens copain s
Je lui donne un kilo de spre d
Pour qu’il mette à neuf la surtax e
Qui progressivement le tax e
Chaque année que fait Mohamme d
À celui-là je laisse un peu d’ea u
Pour surprendre tant de cimen t
Sous tant de crise à logemen t
Où Papa Noël est de tro p
Qu’il accepte mon vieux révei l
Qui ne compte plus tant les heure s
Mais dont les aiguilles demeuren t
Sur ma montre suisse pareill e
À Malvet de l’esprit de se l
Pour qu’il accorde son bide t
À Mitton Pierre un robine t
À se vider de l’essentie l
Si tant est qu’il en ait une onc e
À Saüt trente-deux denier s
Les deux comptants pour l’intérê t
Quant au baiser la pierre ponc e
Je dédie à la Vilmori n
À la Louise aux yeux lavé s
Une rose de son rosie r
Et Sosthène hibou de bie n
Ayant vécu de moi de rie n
Dormant sous quelque sapin trist e
Avec dans l’écorce un pianist e
Qui joue la neuille et ses copain s
Je laisse au papier bollor é
Mon sang caillé scaferlat i
En argomuche ou en sanscri t
Qu’on décryptera sur les quai s
Mon caractère en Garamon d
Anonyme et baigné de lun e
Sous l’œil du typo d’infortun e
Qui épluchera mes oignon s
À Paoli je laisse un tier s
De scotch coupé de Montcorbie r
Et Bourbon dans son encrie r
Qui lui vend Ferré pour pas che r
Dans le haut des champs des morue s
Se sont mouillées au vent de l’est e
L’oasis ou pour être honnest e
Il faut boire en montrant l’éc u
À popaul le bigleux tota l
Je cède mes yeux du dehor s
Pour voir Ludwig et ses quatuor s
Ou l’orchestre de Parsifa l
Je lui donne aussi l’œil du do
Le rétroviseur à Descarte s
Celui qui lit sur les pancarte s
Où il n’y a le moindre mo t
À Jean Cardon de Giorgin a
Je laisse le calendrie r
Avec un mec de chez Josu é
Pour lui allonger ses nana s
Un orgue aussi gros comme un pois
Qui musiquera ses cravate s
Nouées aux gorges des régate s
Qu’il fait courser sous les java s
Le macadam est sirupeu x
Ce soir de juin soixante-neu f
Mon encre chinoise et mon bluf f
S’agglutinant à mes aveu x
Les moteurs huilent du sterlin g
Audouze vend ses sacs d’avoin e
À mes chevaux-vapeurs en pann e
Qui broutent la prairie pershin g
Je leur laisse ma bielle en chai r
Celle qui coule une fois l’ an
Dedans la gueule du printemp s
Quand l’herbe met son habit ver t
À Paris le soleil néo n
Lave son cul dans les boutique s
Où pleurent des bijoux étique s
Dans le ciel plie son pantalo n
Il passait devant mon hamea u
Six cent mille chevaux par jou r
Leurs sabots comme des tambour s
Roulaient des ra ta plan d’Ess o
À cet Esso funèbre auss i
Je laisse ma bielle en caraf e
Au milieu de mes vers qui piaffen t
Et qui se déchaussent du brui t
Où vont-ils ces chevaux de la glace et des morts ?
Peut-être en Australie où les moutons délainent ?
Peut-être dans la rue voisine où plient les gaine s
Des putes cousues d’or ?
Où vont-ils hennissant leur lugubre chanson ?
À la radio ? Sous un pick-up pleurer misère ?
Dans une galerie où s’abstrait la lumièr e
En algèbre cochon ?
Où vont-ils ces marcheurs ceints de cuir et de foin ?
À leurs naseaux le syndicat a mis des grille s
Pour filtrer les odeurs qui montent des bastille s
Et chanteront demai n
Où vont-ils ces yeux fous que le fleuve renvoie ?
Où vont-ils ces chalands achalandés de rives ?
Notre-Dame en passant leur file de l’ogiv e
À croquer pour des moi s
Où vont-ils ces chevaux de la glace et des morts ?
Peut-être à Montparnasse où Baudelaire jazz e
Entre deux pissenlits les roses de la gaz e
Quand Paris brume et dort ?
Où vont-ils ces filous qui fric-fraquent le cie l
Et font des ronds dans l’eau quand le flic les regarde ?
Peut-être à quelque soie ? Peut-être à quelque harde ?
Ou cailler à l’hôtel ?
Où vont-ils ces chagrins roulant en Cadillac ?
Où vont-ils ces bijoux que les femmes bazardent ?
Aux larmes des bougies ? Quand le « Peuple » bavard e
En dentelle ou en frac ?
Où vont-ils hennissant
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