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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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et à les suivre quand ils se sont mis en
marche. Akh, nous risquions de nous faire prendre, c’est sûr ! Mais
la troupe compte plus d’une centaine d’hommes, qui ne se connaissent pas tous
entre eux. Seul peut-être l’ optio Ocer aurait pu nous démasquer comme
espions, aussi avons-nous pris grand soin de l’éviter, et j’ai profité de son
récent départ pour demander au signifer la permission d’obtenir cette
garde auprès de vous, et… slaváith, princesse. Quelqu’un vient.
    Ce n’était qu’un autre sous-officier martelant le couloir
d’un pas lourd jusqu’à la pièce où logeait Strabo. Quand tous deux furent
absorbés dans une sonore conversation, Odwulf reprit, à voix feutrée :
    — Vous m’avez dit, princesse, que vous aviez espéré un
miracle. Dites-moi lequel, je ferai l’impossible pour le réaliser.
    — Je dois d’abord vous avouer, courageux guerrier, que
je ne suis pas votre princesse Amalamena. Toutefois…
    — Quoi ?
    L’interjection lui avait presque échappé.
    — Toutefois, j’ai agi sur son ordre exprès, en prenant
sa place, et Strabo me prend également pour la princesse.
    — Mais… mais alors… qui êtes-vous donc, vous ?
    — Vous ne m’avez sans doute aperçue que de loin, moi
aussi. Je suis la cosmeta de la princesse, Swanilda.
    Le sage murmure d’Odwulf se transforma presque en un cri
étranglé.
    —  Liufs Guth ! Vous voulez dire qu’Augis et
moi avons risqué nos vies à suivre la piste d’une simple servante ?
    — J’ai agi suivant les instructions de la princesse, je
le répète. Et si vous voulez lui rester fidèles, vous ferez de même, à
l’avenir.
    Nous fûmes interrompus une nouvelle fois, lorsque Strabo et
son visiteur sortirent de la pièce en éclatant d’un rire rauque dont la cause
nous échappait. Ils s’éloignèrent dans le couloir et dès qu’ils eurent disparu,
Odwulf fit enfin un pas dans ma chambre et me dévisagea.
    — Vous voyez ? fis-je. J’ai les yeux gris. Les
siens étaient bleus.
    Fronçant les sourcils, il demanda :
    — Que voulez-vous dire, par
« étaient » ? Strabo a-t-il tué la princesse, elle aussi ?
    —  Ne. Strabo croit qu’il la tient captive, alors
qu’il n’a que moi.
    Odwulf secoua la tête comme pour s’éclaircir l’esprit,
soupira, et dit :
    — Très bien. Si vous êtes la seule survivante, Augis et
moi nous vous sauverons. Il nous faut prévoir le meilleur plan pour…
    —  Ne, l’interrompis-je. Je ne tiens pas à être
secourue.
    Cette fois, il resta vraiment bouche bée, à me dévisager.
    — Avez-vous perdu la tête, femme ?
    — Cessez de poser des questions, lancier Odwulf.
Profitez du temps qu’il nous reste pour m’écouter, et faites ce que je vous
dirai.
    Il regimba quelque peu, et se récria :
    — Que les dieux me damnent si je comprends ce qui se
passe, ici. Et je n’ai pas l’habitude de prendre mes ordres d’une domestique.
    — Quand vous les aurez entendus, c’est de bon cœur que
vous vous y conformerez. Slaváith, à présent, écoutez-moi. Vous avez vu
partir l’ optio Ocer. Il est en route pour Singidunum, afin de présenter
à Théodoric les exigences de Strabo, où celui-ci affirme qu’il détient
Amalamena en otage. Il faut prévenir Théodoric que ce n’est pas le cas.
    Odwulf retourna la chose dans sa tête avant de
reprendre :
    —  Ja, ça je comprends. Dès que je vais être
relevé de ma garde…
    —  Ne, ne. Vous, vous ne bougerez pas. Maintenant
que je vous connais et que je sais comment vous joindre, Odwulf, vous allez
demeurer dans cette compagnie, et continuer à faire de votre mieux pour ne pas
être repéré. C’est votre camarade Augis que vous allez envoyer auprès de
Théodoric. Qu’il parte au galop sur les traces d’Ocer, et qu’il le dépasse, si
possible. Tenez, qu’il lui remette cet objet. (Je lui tendis le marteau d’or de
Thor.) Ce sera la preuve de la véracité de son témoignage. Dites à Augis
d’informer Théodoric qu’il ne peut hélas plus rien pour sauver la princesse, sa
sœur. La vérité, c’est qu’elle est morte.
    —  Iésus. (Odwulf se signa le front.) Mais vous
avez dit qu’elle n’avait pas été assassinée.
    — Elle est morte minée par la maladie. Théodoric pourra
le vérifier en envoyant un messager auprès du lekeis de sa cour
Frithila, à Novae. Mais avant de mourir, la princesse et moi avons imaginé de
substituer nos identités, pour induire Strabo en

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