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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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peut
encore nous y servir à cette heure.
    — Les morts ne mangent pas. Rendons-nous plutôt aux
thermes, voir si un vigoureux bain ne me ramènerait pas d’abord à la vie.
    Mais Wyrd avait eu l’occasion de reprendre un peu d’énergie
avant d’y parvenir, car dans l’ apodyterium, il tomba sur Paccius.
L’officier venait juste de retirer son armure, dont le métal comme le cuir
étaient souillés ou éraflés en divers endroit, et en partie tachés de sang
séché. Paccius lui-même avait l’air sale et exténué, mais son œil n’en brillait
pas moins, et il avait le sourire.
    — Ah, signifer… salve, salve, balbutia Wyrd.
Alors, ça a été, pas vrai ?
    — Ça s’est bien passé, c’est fini et bien fini,
confirma Paccius, jovial. Et je vais te prier désormais de m’appeler par mon
titre correct, car je suis devenu centurion.
    Wyrd et moi nous exclamâmes à l’unisson :
    —  Gratulatio [59] , Centurio.
    —  Oui, nous avons exterminé ces sauvages
jusqu’au dernier dans leur campement, expliqua Paccius. Et Calidius vient de
m’apprendre que notre colonne Cheval de Troie en avait fait autant sur la
rivière Birsus. Ces vils charognards ne nous dérangeront plus. En tout cas pas
cette bande-là.
    — Et donc… ? jeta vivement Wyrd, qui commençait à
se dévêtir.
    — Oui, comme vous l’avez demandé, acquiesça Paccius
d’un ton plus pondéré. Nous n’avons pas cherché à ramener les restes de Fabius
et de Placidia. Nous les avons brûlés avec le reste des corps, et j’ai dit au
légat que les cadavres de son fils et de sa belle-fille avaient déjà disparu à
notre arrivée. Il ne pourra donc pas leur offrir une digne sépulture romaine,
mais il ne souffrira pas autant que s’il avait su ce que Fabius a enduré avant
de mourir.
    — Merci pour toutes ces bonnes nouvelles, centurion,
déclara Wyrd. J’avais un peu différé notre départ pour avoir le compte-rendu de
ce raid de représailles. Non que je me sois attendu à autre chose qu’à un total
succès de toi et tes hommes, Paccius. En fait, je l’avais déjà célébré de façon
anticipée.
    De nouveau, il porta doucement la main à sa tête.
    — Maintenant, je vais devoir le différer encore un peu,
jusqu’à ce que je me sois remis de cela.
    J’interrogeai à mon tour Paccius.
    — Et quid de ce jeune charismatique,
Becga ?
    Indifférent, il répliqua :
    — Celui-là est mort, lui aussi.
    — De la main d’un Hun… ou de celle d’un Romain ?
    — De la mienne en personne, me dit-il, avant
d’enchaîner à l’intention de Wyrd : Comme tu l’avais demandé, Uiridus.
Cela s’est passé rapidement, l’eunuque n’a pas eu le temps de souffrir.
    — C’est toi qui l’as demandé ? fis-je, me tournant
vers Wyrd. Tu avais pourtant admis que Becga n’était qu’une innocente victime
des circonstances.
    — Pas si fort, gamin, répliqua Wyrd en grimaçant. Tu as
l’air d’oublier que c’est toi qui as désigné une victime. Calidius ne
nous aurait jamais pardonné l’insulte faite à sa fierté, si nous avions laissé
vivre celui qui avait emprunté l’identité de son petit-fils… Qui sait s’il ne
serait pas venu un jour s’en glorifier, alors qu’il n’est rien d’autre qu’un
méprisable objet sexuel ?
    — Le tuer juste pour épargner la susceptibilité du
légat, fulminai-je, me semble un châtiment bien inutilement cruel pour le
méprisable Becga !
    — Cela n’a rien de cruel ! aboya Wyrd, que son
propre cri fit grimacer. Tu sais quelle aurait été la vie de la créature, si
elle avait vécu. Bon, slaváith, maintenant ; dirigeons-nous vers l’ unctuarium.
    Wyrd avait raison, je devais l’admettre. Je le suivis à
l’intérieur des thermes. C’est moi qui, en prononçant le mot substitutus, avais
précipité la mort du jeune garçon. Même si c’était ma moitié masculine seule
qui avait provoqué la catastrophe, il aurait été malvenu à présent de laisser
ma part féminine s’en sentir coupable… ni même de la laisser en souffrir.
    Je me souvenais avoir ressenti du réconfort à l’idée que ma
nature de mannamavi me conférait un immense avantage : celui de ne
jamais avoir à aimer une autre personne, quel que soit son sexe, donc de ne
jamais éprouver les souffrances qu’implique l’amour. Mais je réalisais à
présent une chose nouvelle : si j’étais vraiment à l’abri des tourments
qui accompagnent chacune de ces émotions de mauviette,

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