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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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d’ordre assez général sur mes
ascendants, mon emploi, et les raisons pour lesquelles je me trouvais à
Haustaths. J’évitai d’être trop précis quant à mes origines, mais lui répondis
franchement sur le reste : j’étais le partenaire d’un marchand de fourrures,
cet été nous faisions relâche et nous étions donc ici, lui et moi, tout
simplement en vacances.
    Cela sembla satisfaire Georgius, qui accorda avec indulgence
à Livia la permission de m’emmener dans la mine, ajoutant qu’il espérait que je
prendrais plaisir à visiter l’entreprise dont il était si fier.
    Dans la grande entrée sombre, les mineurs nous laissèrent le
passage avec déférence, et Livia préleva sur un tas qui se trouvait là un
tablier de cuir pour chacun d’entre nous. Je commençai à nouer le mien autour
de ma taille, mais elle éclata de rire et dit :
    — Pas de ce côté. Il te faut l’inverser. Attends,
tourne-toi.
    Désorienté, je lui tournai le dos, face à la noire entrée de
la mine, et elle arrangea le tablier de façon à ce qu’il couvrît mon dos.
    — Maintenant, attache les lanières par-devant,
fit-elle. Et puis à présent, attrape le rabat entre tes jambes et tiens-le des
deux mains.
    Je m’exécutai, et Livia me fit une sacrée surprise. Pouffant
de rire, elle me donna une violente poussée qui me propulsa dans le noir, et
mes jambes glissèrent immédiatement sous moi. Je me retrouvai le souffle coupé
en train de glisser à toute allure sur mon tablier à travers une rigole en
pente creusée dans le sel solide, polie par des millions peut-être d’autres
glissades du même genre, de sorte qu’elle était aussi lisse que de la glace.
Durant un temps qui me sembla assez long, mais qui dura sans doute l’espace de
quelques battements de cœur, je plongeai dans une complète obscurité à
l’intérieur des boyaux de la terre. Mais bientôt la pente s’atténua peu à peu,
et le goulet se retrouva enfin presque à l’horizontale, tandis qu’une lumière
apparaissait devant moi. J’étais encore cependant lancé à toute allure, quand
la chute cessa brutalement et que je me trouvai propulsé à l’air libre sur un
matelas moelleux de branchettes de pin. Je demeurai assis sur place un instant,
quelque peu étourdi, et fus soudain frappé à perdre la respiration, quand les
pieds de Livia heurtèrent mon dos et que nous culbutâmes tous les deux au bas
de la pile de branches.
    — Gros malin, pouffa-t-elle de nouveau, comme nous nous
dépêtrions laborieusement l’un de l’autre. Lambin comme tu l’es, tu ne
survivrais pas longtemps par ici, ma parole. Allons viens, pousse-toi ! ou
tu vas te trouver avec une pile de mineurs sur la tête.
    Je roulai sur moi-même pour m’écarter, juste à temps. Une
avalanche de ces hommes, tous porteurs d’un panier vide, jaillirent telles des
flèches dans la lumière du corridor de sel éclairé à la torche où nous avions
atterri. Tous retombèrent lestement sur leurs pieds au bas du coussin de
rameaux de pin, assez vite pour faire place au suivant, puis ils poursuivirent,
avec un peu moins d’entrain, leur marche dans le couloir. Derrière eux, je pus
voir une autre file d’hommes arriver de l’intérieur de la mine, courbés sous
leurs paniers, dirigés par des gestes du bras ou momentanément arrêtés par un
contremaître au pied d’une échelle d’une taille exceptionnelle pourvue de bras
et d’échelons très épais sur laquelle ils montaient ensuite péniblement vers
l’obscurité qui régnait plus haut.
    Dès que je pus à nouveau respirer normalement, la jeune
Livia me mena le long du corridor, à travers plusieurs coudes et différentes
pièces qui communiquaient. Toutes étaient illuminées d’une clarté enchantée,
grâce à un petit nombre de torches allumées assez loin les unes des autres, car
les translucides murs de sel réfléchissaient et diffusaient la lumière dans
toutes les directions. Aussi circulions-nous, entre les intenses éclaboussures
rouge-orangé des torches, dans l’incandescence veloutée d’un rayonnement orange
émanant à doses égales des murs, du sol et du plafond, comme si nous nous
trouvions à l’intérieur de la plus grande jacinthe [84] du monde.
Bien que je ne parvienne pas à m’en expliquer la raison, toute la mine était
parfaitement ventilée, et ces vents étaient rejetés à l’extérieur de la
montagne. Partout, on y sentait une brise légère, mais bien perceptible, qui
non

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