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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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me méfier aussi des enfants.
    Cela dit, je n’eus pas à craindre très longtemps la compagnie
de Livia. Dès le lendemain matin, lorsque je conduisis Velox à la mine, je ne
pus la trouver. En revanche, je tombai sur son père. Il m’informa que sa fille
avait contracté un rhume, et que le médecin de la mine avait ordonné qu’elle
soit confinée à une chambre close, rideaux tirés, remplie de vapeurs
médicinales, et ce jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Georgius me délivra ces
informations d’un ton aussi accusateur que si j’étais à blâmer, bien que la
brave petite Livia lui eût sans doute parlé de sa baignade, expliquant que
c’était de son propre chef qu’elle y était allée.
    Je repérai cependant à l’étage un léger entrebâillement
entre les volets de la chambre de Livia. J’avançai mon cheval, et vis la
mélancolie qui avait envahi son visage, tandis qu’elle me regardait, engoncée
dans une épaisse couche de vêtements chauds. Aussi lui fis-je des gestes
d’amitié lui indiquant que je serais là dès qu’elle sortirait de son
confinement. Ses traits rayonnèrent alors, et elle répliqua par des gestes de
frustration, avant de lever quatre doigts pour m’indiquer combien de jours elle
s’attendait à rester claustrée. Puis elle m’envoya un baiser, et je m’éloignai
d’elle.
    Nul ne peut dire quand son heure sonnera.
     
    *
     
    Je redescendis la pente, me demandant comment j’allais occuper
ma journée et les quatre à venir, car je m’étais habitué à la compagnie de
Livia, durant au moins une bonne moitié du jour. Mais alors que je regagnais
l’écurie pour réintégrer Velox dans sa stalle, je fus saisi de stupeur d’y
trouver Wyrd. Pour la première fois depuis notre arrivée à Haustaths, il
brossait son cheval en grommelant tendrement près de l’encolure. Et à présent
qu’il n’était plus affalé à une table ou vautré sur son lit, je pus réaliser
combien il avait maigri, et combien sa voix était éraillée – soit à cause
de la contraction de son gosier, comme il l’affirmait, soit du fait de l’excès
de boisson. Mais il était à jeun, et semblait jouir de toutes ses facultés.
    — Que se passe-t-il ? demandai-je, l’air
sceptique. Après tant d’efforts d’Andréas et de sa femme, sans compter les
miens, pour vous tirer de votre ébriété, voilà que vous vous levez de
vous-même ?
    Il se racla la gorge, cracha sur la paille de l’écurie et
répondit :
    — Quand j’ai vu ce matin que je n’arrivais même plus à
avaler ce vin coupé d’eau à la mode romaine ou cette bière fine, je me suis dit
que mes tripes commençaient vraiment à se rebeller. Je ne veux plus entendre
parler de boisson. Ni même en parler, si tu veux bien. Je t’avais promis une
chasse, fiston, tu te souviens ? Veux-tu y aller ? Ou te sens-tu trop
dégoûté de cette vieille baderne pour avoir envie de l’accompagner encore une
fois ?
    —  Ne, fráuja, ni allis, fis-je humblement,
désolé de l’avoir si souvent blâmé telle une épouse acariâtre. J’espérais, tout
au contraire, que vous vous remettriez, afin que nous puissions repartir
ensemble à l’aventure.
    — On va prendre le large un moment. Ta Livia te
laissera-t-elle un peu de liberté ? Peux-tu cesser quelques jours de
remuer son berceau ?
    — Bien sûr. J’ai eu mon content de compagnie juvénile,
ces derniers temps. Ça ne me fera pas de mal de sortir un peu sans avoir
l’impression d’être une nourrice sans lait.
    — Je vois que tu as ta fronde et ton glaive. Je prends
mon arc et mes flèches. Allez, chargeons les chevaux, et partons.
    Nous n’eûmes pas besoin de retourner chercher quoi que ce
soit dans l’auberge, car nous avions laissé notre équipement de voyage dans
l’écurie. Nous nous choisîmes chacun une fourrure pour la nuit et y roulâmes ce
dont nous aurions besoin, avant d’attacher ces rouleaux à nos selles et de
quitter Haustaths. Wyrd ne prit pas la piste qui nous avait conduits jusqu’ici
et que je venais de redescendre depuis la mine, mais celle qu’avait empruntée
Livia pour aller me montrer l’ eisflodus.
    Dès que la piste fut assez large pour que nous puissions
chevaucher de front, je me portai à la hauteur de Wyrd et m’enquis :
    — Vous m’avez expliqué, fráuja, que nous allions
chasser quelque chose d’un peu particulier. De quoi s’agit-il ?
    — D’un oiseau, appelé l’ auths-hana. Non qu’il
soit si rare,

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