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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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féminine,
qu’un seul article. Mais elle y mit là aussi une certaine audace, puisque ce
qu’elle choisit de garder sur elle était une fine chaîne d’or, nouée autour de
sa taille de guêpe. Je pus donc constater facilement que Dona était elle-même
totalement épilée, à l’exception de ses tresses d’un noir corbeau, et elle
exprima une légère surprise en voyant que je n’étais pas, comme elle, lisse et
doux sur tout le corps. C’est ainsi que j’appris une chose nouvelle : la
mode voulait, chez les hautes classes de la société romaine, qu’hommes et
femmes s’épilent entièrement.
    Dona m’expliqua, comme si elle s’adressait à un enfant
attardé :
    — Nous faisons tout notre possible pour ne point
ressembler à ces sauvages barbares aussi poilus que les fourrures qu’ils
portent. Pour quelles raisons, mon cher Torn, n’ôterais-tu pas à la cire ces
trois touffes inutiles ?
    — C’est la coutume chez moi, expliquai-je, de les
considérer comme un ornement.
    Dame, il me fallait bien cette pilosité pour dissimuler mon
absence de scrotum et de testicules !
    —  Alius alia via [106] fit Dona, changeant de sujet avec
désinvolture. Tu es par ailleurs un bien séduisant jeune homme.
    Elle laissa errer sur moi un regard approbateur.
    — Et cette petite balafre sur ton sourcil est si jolie qu’on
l’embrasserait. Cette autre cicatrice en forme de croissant sur ton avant-bras,
en revanche, dépare un peu la pureté de ton corps. D’où provient-elle ?
    — D’une certaine dame, mentis-je, qui dans les
transports de son extase, n’a pu restreindre son dévorant désir et a voulu
goûter à ma chair…
    —  Euax ! s’exclama-t-elle, les yeux luisant
maintenant tels ceux d’un chat. Tu m’excites déjà, Torn.
    Et elle s’étira de façon féline sur son lit aussi vaste que
doux.
    Nous en étions désormais au moment que je craignais le plus,
car je n’avais jusqu’ici couché qu’avec une seule femme, et sous de faux
prétextes. Et même si je n’allais pas faire grand-chose avec Dona que je
n’eusse déjà fait naguère avec Deidamia, j’étais alors Sœur Thorn, et
m’envisageais à l’époque comme une femme. J’allais maintenant me conduire comme
un homme, et avec zèle, comme l’avait fait Gudinand avec Juhiza.
    Aussi, lorsque Dona et moi nous mélangeâmes passionnément,
il se trouva, au moins dans quelque recoin de ma conscience, que… comment expliquer
cela ?… je me souvenais de la façon dont j’avais moi-même incité Gudinand
à se servir de ses doigts, de ses lèvres et de son fascinum. Et dans le
même temps, pour le plus grand bénéfice de Dona, je me rappelais les attentions
qui avaient le plus particulièrement comblé et Juhiza, et Deidamia.
Heureusement, ces réminiscences parallèles ne vinrent aucunement troubler ma
performance en tant que mâle, et ma virilité ne se trouva donc diminuée en
rien. Je fus aussi inépuisable que l’avait été Gudinand, et en réponse, Dona
fut aussi insatiable que l’avait été Juhiza.
    De plus, pendant qu’elle et moi nous nous délections de ma
mâle verdeur, j’éprouvais une sensation étrange… comme si notre couple
s’incarnait dans de multiples personnalités. Il y avait là simultanément
Thornareikhs et Dona, Juhiza et Gudinand, Thorn et Sœur Deidamia, actif et
passive, pénétrant et engloutissant, donnant et recevant, éjaculant et avalant.
Comme cela m’était déjà arrivé, cette impression d’être deux à la fois,
combinant les sexes et les fonctions, donnait une extraordinaire intensité à
mon plaisir. Je pense que cela dut en donner également un petit surplus à Dona,
bien qu’elle ne puisse sans doute pas ressentir cette sensation de multiplicité
plus qu’humaine.
    Toujours est-il que lorsque, enfin, elle put parler de
manière intelligible, elle haleta, joyeuse : «  Macte virtute [107]  ! » ,
avant d’ajouter malicieusement :
    — Je te recommanderai à mes amies.
    —  Benigne [108] , fis-je,
d’un ton de moqueuse solennité. Mais je ne pense pas que ce sera nécessaire. Un
certain nombre de tes amies ont déjà manifesté leur envie de…
    — Non mais, écoutez-moi un peu ce tombeur ! Tu
risques bien de te laisser entraîner à plus de combats que tu n’en pourras
livrer. Laisse-moi te raconter l’histoire de cet homme, qui avait deux
maîtresses aussi possessives l’une que l’autre. L’une était une jolie femme,
mais d’un âge déjà mûr,

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