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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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l’autre une très jeune et jolie fille. Devineras-tu ce
qui finit par lui arriver ?
    — Est-ce là toute ton énigme, Dona ? J’imaginerais
volontiers qu’il vécut comme le plus heureux des hommes…
    — Pas du tout. Il devint très vite complètement chauve.
    — Je ne vois pas le rapport. Même un exercice, euh, disons…
excessif de la virilité n’a jamais rendu un homme chauve.
    — Je t’ai dit que toutes deux étaient extrêmement
possessives. La femme mûre lui ôta tous ses cheveux noirs, la jeunette tous ses
cheveux gris.
    Elle s’esclaffa de rire à sa propre histoire. Dona était de
ces femmes qui savent se réjouir d’un rien, et son corps ravissant en fut
secoué de façon si suggestive que je retrouvai vite, avec elle, d’autres sujets
de conversation.
    Je clos ici le récit de cette rencontre, ainsi que des
autres qui eurent lieu avec Dona, et toutes celles qui se produisirent avec
d’autres femmes et filles de Vindobona… Je me contenterai d’ajouter que je ne
devins pas chauve. Je continuai donc, plusieurs mois durant, de jouir de ma vie
de Thornareikhs, accumulant les expériences et en apprenant sans cesse.
    En décembre, je participai, en compagnie de tous les
habitants de Vindobona, de l’ herizogo jusqu’au dernier des esclaves, aux
sept journées de célébration des Saturnales. Dans les plus vastes résidences,
les meilleures familles organisèrent de somptueuses fêtes, et chacune dura du
crépuscule pratiquement jusqu’à l’aube. Bien qu’elles aient toutes commencé
dans un formalisme rigide, elles se débridèrent, au fil des heures, pour
sombrer dans l’ébriété et la paillardise.
    La plus exubérante des festivités auxquelles je participai
fut celle qu’organisa le légat Balburius pour sa Légion Gemina. Les Saturnales
étant censées fêter le solstice d’hiver, moment où le soleil parvient à son
point le plus bas, et le dieu Mithra étant regardé par ses dévots comme le Dieu
Soleil, les troupes de soldats romains, naturellement portées sur le culte de
Mithra, célébraient ce festival dans la plus totale débauche.
    Je traînais dans l’un des baraquements de la forteresse,
regardant les soldats faire ribote en compagnie des courtisanes montées des
plus bas quartiers de la ville, quand je fus accosté par un décurion
passablement ivre. Il passa son bras autour de mes épaules et se lança dans une
harangue destinée à me persuader d’abandonner ma religion du moment, quelle
qu’elle soit, pour me convertir à la croyance largement supérieure qu’était le
mithraïsme.
    — Il vous faudrait commencer, bien sûr, à l’un des
grades probatoires, hic… comme celui de Corbeau, de Porteur de Secret ou de
Soldat. Mais ensuite, avec un peu d’étude, d’application et de fervente piété,
vous seriez élevé au grade de Lion, et considéré déjà comme un mithraïste
accompli. Au terme d’efforts supplémentaires, et en accomplissant de bonnes
actions, vous pourriez atteindre ensuite le grade de Perse. Maintenant, suivant
les légions, ça dépendrait, hic… jusqu’où vous pourriez aller. Mais ici, à la
Légion Gemina, nous avons plusieurs Coureurs du Soleil, et j’ai l’honneur d’en
être un. Et croyez-le, hic… ou pas, nous avons un mithraïste du degré le plus
élevé, le plus convoité, le Père. C’est, ai-je besoin, hic… de le préciser,
notre estimé légat. Eh bien moi, jeune Tornaricus, je peux à présent si vous le
voulez, patronner votre acceptation probatoire. Qu’est-ce que, hic… vous en
dites ?
    — Ce que j’en dis ? J’en dis que hic ! répliquai-je,
sur le ton léger de la blague. Durant ma vie, décurion Coureur du Soleil, j’ai
déjà connu plusieurs personnes qui souhaitaient en convertir d’autres. Chacun
d’eux insiste en général en ces termes : « Vous devriez embrasser ma religion, obéir à mes prêtres et adopter mes croyances. » Je
leur réponds à tous la même chose, et vous n’y couperez pas, décurion :
«  Thags izvis, benigne, eúkharistô, mais je décline
respectueusement votre offre. »
    Plus tard, en février, la cité célébra les Lupercales. Au
temps jadis, disait-on, on avait coutume de procéder au sacrifice rituel de
plusieurs boucs. Ils étaient écorchés, puis on découpait leur peau en lanières
avec lesquelles on se fouettait. Mais depuis des lustres, cette fête avait pris
l’allure d’une joyeuse période de vacances, et les fouets en question

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