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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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la garde érigée
telle une croix.
    Je me dévêtis jusqu’à la ceinture de hanches que je portais
toujours, et fouillai dans le coffre contenant les vêtements et ornements les
plus précieux de la princesse. Me saisissant d’un de ses strophions, je le
nouai sous mes seins de façon à les faire saillir, accroissant la sombre vallée
qui les séparait. J’enfilai l’une des robes d’Amalamena, un mince amiculum blanc, dénichai une ceinture dorée à ajuster autour de ma taille, et une
véritable fibule en or à accrocher à chacune de mes épaules, ainsi que des
sandales de cuir doré. Mes cheveux avaient été compressés par le casque, aussi
les ébouriffai-je de façon à leur donner la tournure la plus féminine possible.
J’aurais aimé pouvoir enjoliver mon visage à l’aide de cosmétiques, mais le
fracas des combats s’était déjà calmé, aussi me contentai-je d’appliquer un peu
de l’essence de rose de la princesse sur ma gorge, derrière mes oreilles, sur
les poignets et entre mes seins, ne fût-ce que pour masquer le brómos
musarós qui collait encore aux vêtements d’Amalamena. Puis je m’agenouillai
à son côté, et tout en murmurant de vagues excuses, détachai de son cou la
chaîne d’or et ses trois ornements pour les fixer autour du mien. Enfin, je
glissai le pactum factice dans un repli de ma tunique… C’est à ce moment
précis que mon ravisseur parut.
    Dans un bruit de foudre fendant les cieux, les rideaux de la carruca furent soudain brutalement écartés, et simultanément, l’auteur
de ce geste émit un long rugissement de triomphante découverte. Planté à
l’extérieur de la voiture, entre les roues avant et arrière, il tenait ouverts
les rideaux de ses bras musculeux, mais il était si imposant que son casque
frôlait presque le toit. Son bestial rugissement, qui se poursuivait, me poussa
à m’écarter instinctivement de lui, comme l’eût fait une véritable jeune fille
effrayée. À cause du casque goth qu’il portait, je ne pouvais distinguer de son
visage que sa barbe, sa bouche et ses yeux. La barbe, d’un gris jaunâtre,
tombait sur sa poitrine hirsute, hérissée comme les épines d’un hérisson. La
bouche rugissante était ouverte, striée d’une lèvre à l’autre de filets de bave
derrière lesquels pointaient de longues dents jaunes semblables à celles d’un
cheval. Les yeux injectés de sang aux vaisseaux saillants auraient pu être ceux
d’un crapaud monstrueux, et ils semblaient scruter l’intérieur de la carruca, d’une paroi à l’autre, sans avoir besoin de pivoter… Leurs deux globes
oculaires divergeaient en effet, et de la façon la plus effroyable.
     
    Fin de la première partie.
     
    ----
    [1] En français dans le texte. (Toutes les notes sont du
traducteur.)
    [2] Titre original de ce livre.
    [3] Il s’agit ici de Gary Jennings,
« traducteur » du récit de Thorn.
    [4] Ceci est assurément mon corps.
    [5] Cher corps du Christ.
    [6] Non, non, il ne s’agit pas de sodomie, Père Clément,
pas du tout !
    [7] Je suis aveugle, peut-être ?
    [8] Valet, esclave.
    [9] Silence !
    [10] En anglais, les adjectifs ne prennent pas la marque
du masculin ou du féminin. Pour la traduction en français, nous avons pris le
parti d’attribuer à Thorn le sexe qu’il assume et qui lui est reconnu à ce
moment-là dans le récit (masculin ou féminin), et d’accorder l’adjectif en
conséquence.
    [11] Merci à toi, petite sœur. (On trouvera également la
formule Thags izei pour « merci à vous ».)
    [12] Besançon
    [13] Paniers d’un boisseau, ancienne mesure de capacité
utilisée pour les matières sèches, équivalant à 12 litres
    [14] Le mille romain valait mille pas, soit
1 482 m. La vallée du Cirque de Baume mesurait donc environ 6 km
d’envergure.
    [15] Le Rhône.
    [16] « Écoute-nous, Dieu, dans toutes nos prières et
nos supplications… »
    [17] « Seigneur, exauce-nous et prends pitié »
    [18] « Sentez et voyez… ! »
    [19] « Que Dieu nous bénisse et nous exauce. La messe
est dite. Allez en paix. »
    [20] Un stade équivaut à 125 pas, soit 185,25 mètres.
    [21] En 325.
    [22] Dieu aidant.
    [23] Marseille.
    [24] Au printemps 453.
    [25] Écharpe que l’on attachait juste sous la poitrine,
par-dessus le vêtement, pour soutenir les seins.
    [26] En anglais, thorn signifie
« épine ».
    [27] Bâle (Suisse).
    [28] Le Rhin.
    [29] Le Danube.
    [30] Lac de Constance.
    [31] Odin.
    [32] Le Wyrd, un

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