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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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nous pourrons alors remercier le reste des dieux.
Maintenant regarde ce que j’ai apporté.
    Il laissa tomber ses paquets.
    — Le légat nous a offert quelques cadeaux dont nous
pourrons profiter, si nous survivons. Un gladius pour toi – tu le
vois, c’est cette épée courte – et une belle hache de combat appelée securis pour moi, tous deux couverts d’un fourreau doublé en laine de mouton dont les
corps gras préserveront les lames de la rouille. Et pour chacun de nous, au cas
où nous devrions attendre un bon moment assoiffés, une flasque en fer-blanc
pour transporter de l’eau, gainée de cuir pour garantir sa fraîcheur, et
enduite intérieurement de résine pour adoucir le goût de l’eau croupie.
    — Je n’ai jamais rien eu d’aussi superbe,
m’extasiai-je.
    — Tu vas aussi recevoir, en cadeau du légat, un cheval
personnel.
    — Un cheval ? Pour moi ? À garder ?
    —  Ja. Les Huns se déplacent à cheval, aussi
suivrons-nous leur envoyé de la même manière. Nous pourrions fort bien le faire
à pied, mais il nous faudra peut-être nous presser au retour, si retour il y a.
Es-tu déjà monté à cheval, gamin ?
    — J’ai conduit notre vieille mule de bât, à l’abbaye.
    — Ça suffira. Cette course ne nécessitera pas une monte
bien experte. Un pas mesuré à l’aller… un galop frénétique au retour. Le
charismatique montera en croupe avec toi, et un peu plus tard, espérons-le,
sera remplacé par le jeune Calidius.
    — Quel est votre plan exact, fráuja  ?
    Wyrd se gratta la barbe.
    — Il y eut un jour, dans l’ancien temps, un architecte
nommé Dinocrate, qui entreprit d’ériger un temple à Diane dans lequel, au moyen
d’aimants, une statue de cette déesse serait restée suspendue en l’air. Mais
Dinocrate mourut avant d’avoir pu l’achever… ni communiquer ses plans à
quiconque.
    — Est-ce à dire que vous ne me direz rien ?
    — Ou que mon plan est tout aussi impossible à réaliser.
Ou que je n’en ai aucun. Fais ton choix. Contente-toi de savoir pour l’instant
que nous nous cacherons dans l’écurie de ce maréchal-ferrant situé au bout de
la ville, jusqu’à ce que le Hun décide de partir. J’ai demandé au légat de
retenir ce messager en faisant traîner la conversation jusqu’à la tombée du
jour, s’il parvient à se retenir d’étrangler l’infecte créature. Ensuite, nous
le pisterons jusqu’au lieu des Hrau Albos où il voudra bien nous mener.
Jusqu’à notre retour, Basilea restera les volets clos, tout le monde enfermé.
Ce qui veut dire que je ne peux pas, comme je l’aimerais tant, me rendre à la
taverne du vieux Dylas pour y avaler un bon vin fort, qui ait du goût. Pas plus
mal, sans doute. Nous aurons besoin d’avoir les idées claires, demain.
    Nous passâmes presque toute la journée du lendemain dans
l’écurie, car il fallait que nous soyons là-bas avec nos chevaux avant
l’arrivée du Hun, afin qu’il ne puisse suspecter une activité inhabituelle dans
la ville. Comme lorsque Wyrd et moi y étions arrivés, tout Basilea était
silencieux comme si chacun se retenait de respirer, et toutes ses rues, allées
et chemins d’approche étaient absolument vides. Ni habitants, ni chevaux, ni
chiens, ni même de cochons ou de poulets habitués à vagabonder de-ci de-là, à
fouiller du groin ou à picorer, comme c’est habituellement le cas. Wyrd, Fabius
et moi n’avions qu’une conversation décousue, toujours à voix basse. Le jeune
Becga se taisait ; je ne l’avais encore jamais entendu dire un mot.
    Fabius passait son temps à se plaindre, déplorant surtout la
faiblesse de nos forces, qu’il jugeait inappropriées. Pourquoi Wyrd
n’avait-il pas engagé davantage d’hommes, et de plus solides ?
    — Par Mithra, grommelait l’ optio. Même pas pu
prendre avec moi mon porte-bouclier ! Nous ne sommes que deux hommes, un
garçon, un eunuque et un aigle apprivoisé.
    — Je répète, soupirait Wyrd. Nous n’attaquons personne,
nous faisons juste de l’infiltration. Moins nombreux nous sommes, mieux c’est.
Et si tu es juste contrarié que ton rang ne soit pas suffisamment respecté, je
t’autorise à considérer Thorn, ici présent, comme ton porte-bouclier.
    Fabius se plaignit alors du temps de l’attente.
    — J’aimerais en avoir terminé avec cette affaire, et
avoir déjà avec moi Placidia, Calidius et l’enfant qui lui reste à naître,
qu’ils soient tous de retour au bercail… À

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