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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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arquées ne laissaient pas le moindre doute sur leur identité : ces
gens étaient tous indiscutablement des Huns.

 
15
    — La femme et le jeune garçon doivent être ensemble
dans l’une de ces huttes. Il est ainsi plus aisé à leurs geôliers de les
garder.
    Wyrd s’était faufilé à côté de moi, et me parlait calmement
à l’oreille.
    — Tu vas rester ici en observation, et tâcher de
repérer dans quelle tente ils se trouvent. Moi, j’ai d’autres drôles à
liquider.
    —  Fráuja, je vous sais capable de tirer un grand
nombre de flèches avec une précision redoutable, mais je pense qu’il y a en bas
un peu trop de Huns pour que…
    —  Ja. Pourtant, leur nombre pourrait
paradoxalement constituer pour nous un précieux avantage. Je ne vais tuer que
les sentinelles qui entourent le camp, tant qu’il fait encore nuit. Pendant ce
temps, barbouille-toi le visage et les mains de boue, afin que ta blancheur
n’apparaisse pas trop. Fais-en autant pour l’eunuque. Au pire, vous pourrez
tous deux passer pour des Huns dans le noir, si nécessaire, ce que je ne puis
faire à cause de ma barbe.
    — Qu’entendez-vous par… si nécessaire ?
    — Au cas où je ne reviendrais pas. Si l’une de ces
sentinelles m’attrape avant que je ne le fasse, il y aura un peu de grabuge
pendant qu’on me tuera. Vous profiterez tous deux de l’agitation pour fuir sans
vous faire repérer. Ou même faire une tentative de libération, si vous trouvez
un moyen adéquat.
    —  Iésus, flageolai-je. J’espère que je n’aurai
pas à essayer.
    — Je l’espère aussi, ironisa froidement Wyrd avant de
disparaître.
    À l’aide de mon glaive, je creusai un trou, en dégageai
quelques mottes de terre, et y versai une petite quantité d’eau de ma gourde
pour faire de la boue, avec quoi j’enduisis la figure de Becga, puis la mienne,
ce qui contribua à nous salir convenablement les mains. Quand ce fut achevé,
nous n’avions pas à proprement parler le teint d’un véritable Hun, mais étions
beaucoup moins repérables. J’enjoignis Becga de surveiller attentivement
derrière et autour de nous, au cas où quelque Hun inattendu tenterait de nous
bondir dessus à l’improviste, et en profitai pour me concentrer sur le camp.
    Le temps passa, qui me sembla fort long, sans qu’aucun éclat
ou grognement ne s’élève dans les alentours de la clairière. L’activité du
campement semblait toujours aussi placide. C’est pourquoi mon juika-bloth et moi sursautâmes à l’unisson quand Becga me tapa dans le dos pour avertir que
quelqu’un approchait. Je manquai d’éclater en sanglots de soulagement en
constatant qu’il ne s’agissait que de Wyrd.
    — Il y en avait cinq autres, souffla-t-il à mon
oreille, s’allongeant à côté de moi. C’est à peu près l’effectif de garde d’un
campement de cette taille, aussi j’espère les avoir tous eus.
    Je me mis à le dévisager en frémissant d’admiration. Ce
vieil homme avait silencieusement et efficacement supprimé en tout six hommes
en armes, d’alertes sauvages aux instincts meurtriers, et il n’était même pas
essoufflé par l’effort… Il me demanda soudain, impatient :
    — Alors, que se passe-t-il ici ?
    Pointant du doigt vers la scène, j’expliquai :
    — J’ai vu rentrer ou sortir au moins deux ou trois
personnes par les issues battantes de chacune de ces huttes. Mais dans la
dernière, là-bas au fond, celle dont l’arrière est adossé à la colline d’en
face, la peau couvrant l’entrée n’a bougé qu’une seule fois, soulevée de
l’intérieur. Une personne a passé sa tête à l’extérieur ; c’était une
femme, je crois. Mais elle n’est pas sortie, se contentant de tendre une sorte
de bol à un Hun qui passait. Ce dernier l’a rempli de braises prélevées à l’un
des feux et l’a rendu à la femme, qui l’a rentré à l’intérieur et n’a plus
rouvert depuis.
    — Un brasero, sans doute, pour tenir chaud aux
prisonniers, dit Wyrd. Dans la hutte la plus éloignée de la route d’approche.
Ce doit être la bonne. Bon travail, gamin. Contournons la clairière jusqu’à la
colline située derrière.
    Wyrd ayant sécurisé le trajet, aucun garde ne vint nous
tourmenter – mais nous passâmes près de deux d’entre eux, inertes –
et nous progressâmes assez rapidement parmi les hauteurs encerclant la vallée.
Pour autant, la nuit touchait à sa fin, et le ciel commençait tout doucement

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