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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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à
s’éclairer par l’est. Parvenus au sommet de la colline située juste derrière la
cabane, nous nous allongeâmes de nouveau pour observer la scène.
    Aucune de ces masures déglinguées n’avait d’issue vers
l’arrière, ni d’ouverture servant de fenêtre. Tout ce que nous distinguions de
celle-ci était une paroi négligée de branches grossièrement entrecroisées,
tenant plus ou moins debout, mais d’une assise apparemment peu solide, le toit
de la hutte n’étant formé que d’un empilement de broussailles. Devant comme
derrière, de-ci de-là, des Huns allaient et venaient, trimballant du bois pour
l’un des feux ou des brassées d’herbe arrachées à l’intention des chevaux.
    Comme s’il rêvait à voix haute, Wyrd murmura :
    — Je doute qu’il y ait plus d’une femme pour garder les
captifs. Le chef de la bande doit être en réunion ailleurs, avec ses meilleurs
guerriers et le messager qui vient de rentrer, à discuter de l’affaire. Sans
doute célèbrent-ils la reddition de la garnison et l’acceptation de leur livrer
la rançon. Mais il faut nous en assurer. Gamin, passe-moi ton aigle, que je le
garde. Descends et va jeter un coup d’œil par les interstices du mur de la
hutte.
    — Quoi ? Mais il y a des Huns qui vont et
viennent.
    — Je te l’ai dit, leur nombre est une sécurité. Ces
Huns ne peuvent pas tous se reconnaître au premier coup d’œil, encore moins quand
il fait noir. Contente-toi de marcher les jambes arquées, et si tu en croises
un, grommelle Aruv zerko kara ! Ce qui, dans la langue hunnique,
signifie plus ou moins Foutue nuit pourrie !
    —  Mais cette nuit a été parfaitement clémente…
    — Pour les Huns, tout est pourri. Bouge !
    Sans grand enthousiasme, je me glissai sur le ventre
jusqu’au bas de la pente, puis attendis qu’il n’y ait plus personne en vue, me
relevai et me dirigeai d’un pas nonchalant vers la cabane. Un Hun surgit
soudain, chargé d’un enchevêtrement de harnais. De ma voix la plus rauque, je
lui lançai un Aruv zerko kara ! qu’il accueillit simplement d’un Vakh ! ressemblant à une approbation, avant de s’éloigner. J’avançai furtivement
le long du mur de la hutte et jetai un coup d’œil par une des nombreuses
fissures. Le brasero rougeoyant à l’intérieur éclairait suffisamment pour que
je puisse distinguer au moins le nombre de ses occupants. Une fois revenu, sans
autre anicroche, je m’allongeai entre Wyrd et Becga, et je fis mon rapport :
    —  Ja, fráuja, seule la femme Hun, si c’en est
bien une, est réveillée et s’occupe du feu. Il y a là deux autres silhouettes
assises, une féminine et une autre plus petite, enveloppées de fourrures et
apparemment assoupies, qui ne semblent pas entravées ni enchaînées. Pas
grand-chose d’autre sur place, si ce n’est une jarre d’eau et quelques nattes.
Cette hutte n’a rien d’une prison inexpugnable. Les bâtons des murs ne sont
solidarisés que par des morceaux de débris hétéroclites et des bouts de
courroie. Je pourrais aisément y percer un trou, mais la gardienne appellerait
immédiatement de l’aide.
    — Peut-être pas, si son attention était retenue par
autre chose. J’ai remarqué que ces gens sont extrêmement négligents des
étincelles pouvant jaillir de leurs feux, et cette vallée semble capter un vent
tourbillonnant. Si le feu se communiquait au toit de broussailles de l’une des
autres huttes, les Huns n’y verraient qu’un banal incident, mais qui créerait
un certain émoi. Toi et l’eunuque, descendez là-bas. Promenez-vous à proximité
de la hutte, moi, je m’occupe de provoquer le désordre.
    — Nous ne saurions y rester bien longtemps, notai-je,
un brin d’alarme dans la voix. Le jour s’éclaircit rapidement, à présent.
    —  Vái ! Ne ressemblant pas autant que vous
à des Huns, j’aurai plus de mal à passer inaperçu, mais je vais faire aussi
vite que possible. Quoi qu’il en soit, dès que la confusion régnera sur le
camp, voici ce que vous ferez.
    Il nous donna ses instructions en quelques mots, remit
l’aigle sur mon épaule, puis s’évanouit de nouveau vers un autre endroit de la
clairière.
    Comme prévu, Becga et moi glissâmes au bas de la colline, et
avec une effronterie notoire, nous arpentâmes les abords les jambes bien
arquées, faisant les cent pas derrière la hutte. Deux fois, nous fûmes croisés
par un Hun, et chaque fois mon Aruv zerko kara ! récolta le même

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