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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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commence à te reconnaître. Oh ! Je suis si « extravagamment » content !
    Et, se ruant sur Gilles impétueusement, il l’embrassa avec tant d’ardeur que le jeune homme se sentit pâlir.
    — Eh là ! … doucement !… Je suis encore fragile, tu sais !
    — Désolé…
    — Il ne faut pas ! C’est l’affection qui compte ! Ulrich… je sais ce que je te dois ! je sais ce que tu as fait pour moi ! Si je suis vivant à cette minute, c’est uniquement grâce à toi.
    — Moi ? Je n’ai rien fait… que du cheval !
    — Eh bien disons que c’est grâce à toi et à ton cheval.
    — Mes chevaux… Je crois bien que j’en ai crevé dix !
    — Dix ? Où as-tu donc été ?
    — À Lyon ! C’est là que résidençait ton sorcier italien. Il fallait bien y aller pour lui dire que tu avais besoin d’aide… et bien plus encore si tu devais mourir de revoir au moins une fois certaine belle demoiselle qui pourrait être ma sœur pour la couleur des cheveux !… À propos, mes compliments ! Quelle ravissante créature ! Même Ursula n’est pas si émerveillante !… Seulement, ce qu’elle a pu verser comme larmes quand j’ai dit le piteux état où tu étais, c’est pas imaginable. De quoi remplir le lac de Zurich ! Et des cris, et des supplications, et des injures et des trépignements parce que le médecin ne montait pas assez vite en voiture ! Elle jurait de se tuer sur ta tombe si elle n’arrivait pas à temps… et aussi si le Cagliostro ne pouvait pas te sauver ! Je crois bien qu’elle a pleuré tout le long du chemin…
    Le cœur épanoui, Gilles écoutait la voix vigoureuse du jeune Suisse, faite pour les commandements hurlés dans le fracas des batailles, avec le ravissement qu’il eût réservé à une harpe céleste. Le désespoir de Judith était pour lui le plus merveilleux des baumes et la plus douce des espérances.
    — Tu ne peux pas savoir la joie que tu me donnes, Ulrich ! Mais ce que je n’arrive pas à comprendre c’est comment tu as fait pour les retrouver. Tu ignorais autant que moi ce jour-là où se cachait Cagliostro ?
    — C’est vrai, mais en réfléchissant un peu et surtout en me rappelant ce que tu m’avais raconté, j’ai fini par conclure qu’il y avait à Paris quelqu’un qui devait le savoir. Et je suis allé lui demander, tout simplement !
    — À qui, mon Dieu ?
    Winkleried prit un temps comme un comédien chevronné qui tient à fignoler son effet, sourit largement et déclara :
    — Au cardinal de Rohan !
    — Au cardinal… Tu as osé ? Et il ne t’a pas fait jeter dehors ? Le Grand Aumônier de France ?
    — Quand la vie de mon meilleur ami est dans le péril, il n’y a pas de Grand Aumônier de France qui tienne ! J’aurais été le demander au Pape s’il avait fallu… ou plutôt au comte de Provence, c’est-à-dire au Diable ! D’ailleurs, je suis protestant, moi. Et je dois dire qu’il a été très gentil… très compréhensible !
    — Compréhensif ! rectifia Gilles machinalement. Et qu’est-ce qu’il t’a dit ?
    — Que le Cagliostro avait quitté Bordeaux pour Lyon où il avait à fonder un logement en maçonnerie pour des Égyptiens…
    — Une loge maçonnique, tu veux dire ! Mais pourquoi des Égyptiens ?
    — Je ne sais pas. De toute façon, il ne faisait que passer à Lyon. Le cardinal m’a appris comme la bonne nouvelle que le Cagliostro avait enfin décidé de venir s’installer à Paris et même que son secrétaire, un certain Ramón de Carbonnières, était chargé de lui trouver une maison pour lui et sa famille.
    — Il a donc une famille ?
    — Il a au moins une femme et même une belle ! C’est une grande dame romaine, paraît-il, qu’il appelle Sérafina. Maintenant, ne me demande pas où tout ce monde se trouve à cette heure parce que je n’en sais absolument rien. Parlons d’autre chose maintenant et dis-moi…
    — Encore un mot ! Pongo m’a dit que Judith voulait rester auprès de moi et qu’on l’en a empêchée. Sais-tu pourquoi ?
    — Pas vraiment… Peut-être est-elle en danger. Le médecin lui a dit : « Vous savez bien que vous n’avez rien à craindre tant que vous demeurerez sous ma protection… » N’empêche qu’il a dû lui jurer sur toutes les divinités possibles que tu allais guérir pour qu’elle accepte enfin de le suivre… Mais, au fait, comment sais-tu tout cela, toi ? Tu étais presque mort et le Cagliostro avait exigé le

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