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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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n’était jusqu’à leur maison qui n’eût subi un nettoyage si minutieux qu’il était impossible de soupçonner que le sang y avait coulé en telle abondance.
    Tout avait dû y être disposé dans ce but car, si la défense désespérée de la victime et l’aide inattendue qu’elle avait reçue n’avaient conduit le combat jusqu’au-dehors, ameutant le quartier, personne n’aurait jamais pu soupçonner quoi que ce soit. Gilles eût été effacé de la surface de la terre sans qu’il fût possible de savoir ce qu’il était devenu…
    Cependant, aux questions de Lenoir, le jeune homme opposa une fin de non-recevoir. Il ignorait tout de ceux qui composaient la troupe de ses assassins.
    — Le garçon qui vous a porté secours, et qui d’ailleurs n’a pas reparu, a déclaré en arrivant ici que vous aviez reconnu le chef de la bande mais qu’il n’avait pas compris le nom que vous aviez prononcé. Nous l’avons fait chercher cependant aux carrières de Montmartre mais nul ne sait ce qu’il est devenu.
    — Il s’est trompé d’ailleurs, répondit Tournemine qui répugnait au rôle de dénonciateur même envers des misérables tels qu’Antraigues ou Reteau. Il se peut que j’aie cru, à certain moment, reconnaître quelqu’un mais comme je n’en ai eu aucune assurance vous comprendrez aisément qu’il m’est difficile de donner un nom.
    — Laissez-nous le soin d’en juger ! Vous avez failli être assassiné, Monsieur ! Aucun code de l’honneur ne vous oblige envers des meurtriers.
    — Ni à accuser sans preuves un innocent ! Je regrette, Monsieur le Lieutenant de Police, mais je ne puis rien vous dire de plus.
    Lenoir se leva en soupirant. Policier dans l’âme, mais dans la grande tradition des La Reynie, il avait appris depuis longtemps à connaître les hommes et bien peu pouvaient se vanter de pouvoir dissimuler le fond de leur âme à son œil à la fois perçant et taciturne. Mais il y avait des exceptions et il en prenait parfois conscience avec quelque mélancolie.
    — Je n’en crois pas un mot, Monsieur, soupira-t-il. Mais après tout, il s’agit de votre vie et je ne puis être plus royaliste que le Roi. Je vous souhaite le bonsoir… Réfléchissez néanmoins…
    Le duc de Chartres ne repartit pas avec lui. Il avait encore apparemment quelque chose à dire.
    — J’admire votre discrétion, chevalier, fit-il en se plantant en face du jeune homme, les mains nouées au dos qu’il chauffait devant le feu. Pourtant… si j’en crois Mme d’Hunolstein, votre délire, naguère, a été moins… hermétique. Vous avez prononcé un nom. À plusieurs reprises même ! Un nom que la baronne connaît fort bien car c’est celui d’un de ses amis… et des miens. Est-ce parce que j’étais présent que vous avez refusé de parler du comte d’Antraigues ?
    — Certainement pas, Monseigneur ! Je respecte profondément Votre Altesse Royale mais elle me pardonnera, j’espère, de lui avouer que je n’ai pas peur d’elle. Je n’ai rien dit parce que, recouvrant chaque jour un peu de mes forces grâce aux soins de Mme d’Hunolstein et espérant fermement en retrouver bientôt la totalité, je n’ai pas la moindre raison de m’en remettre à la Police du soin de régler mes propres affaires. Je me suis déjà trouvé en face de Monsieur d’Antraigues l’épée à la main et cela n’a pas été pour son bien. La prochaine fois je le tuerai, voilà tout !
    Le visage rouge du prince s’éclaira d’un sourire qui n’alla pas jusqu’aux yeux demeurés attentifs et froids.
    — Au fait… êtes-vous bien certain qu’il s’agisse d’Antraigues ? Il n’était pas à Paris en décembre et, lorsque vous avez été attaqué, il était parti depuis trois jours pour ses terres du Vivarais afin d’y passer le Noël en famille. Il doit y avoir une erreur quelque part.
    Le sourire de Gilles répondit à celui du prince sans qu’il y fît, lui non plus, participer son regard.
    — Si Votre Altesse Royale le dit, cela doit être vrai ! fit-il tranquillement. Vous voyez bien, Monseigneur, que j’ai eu raison de garder le silence… puisque le comte n’était pas là. J’ai dû voir, ou entendre, un fantôme…
    Il y eut un petit silence que les deux hommes employèrent à se jauger mutuellement, mais Philippe de Chartres le rompit brusquement d’un éclat de rire.
    — Faites à votre idée, chevalier ! Vous êtes décidément un homme d’esprit ! J’aurai

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