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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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aimes ! Eh bien mon ami, je ne t’empêche pas de tenter ta chance, bien au contraire. Si tu peux, grâce à la femme de chambre, pénétrer dans la maison de la comtesse, tu me rendras un grand service. Mais nous en reparlerons ce soir. Pour le moment, viens m’aider à me laver et à me changer. Il faut que j’aille à Paris. Pendant mon absence promène-toi un peu dans Versailles et tâche de nous trouver un logement convenable… et pas trop cher. Ma solde est de deux mille livres et j’ai l’intention de toucher le moins possible à l’argent de la duchesse. Quelque chose dans les cinquante livres par mois serait bien.
    Un moment plus tard Gilles, nu comme un ver dans un grand baquet à lessive, s’ébrouait sous la douche froide que Pongo, grimpé sur un tabouret, lui dispensait généreusement à l’aide d’un arrosoir.
    1 .  Note de l’auteur : suit ce qui est le fruit de mes recherches personnelles et pourrait éclairer différemment les relations de la Reine avec la comtesse de La Motte-Valois. Quant à ce comte Esterhazy il est le grand-oncle de l’homme qui joua dans l’affaire Dreyfus un si triste rôle.
    2 .  Contraction de l’anglais I am here , ce cri était une survivance demeurée traditionnelle de la première compagnie des archers écossais formée pour le service du roi Charles VII.
    3 .  Le mur des Fermiers Généraux était commencé depuis quelques mois.

CHAPITRE VII
    UNE MATINÉE BIEN REMPLIE…
    Axel de Fersen n’avait pas dû se coucher de bonne heure car, lorsque Gilles pénétra dans sa chambre de l’hôtel d’York vers midi, les volets étaient hermétiquement clos et le comte étalé, bras en croix, sur son lit, dormait encore comme un bienheureux.
    La chambre sentait fortement le cognac. Un flacon entamé et quelques verres disaient assez que les Suédois avaient dû avoir soif à leur retour de Versailles à cause de la route, peut-être, et de la fraîcheur du petit matin. Tournemine alla ouvrir la fenêtre et les volets, afin de laisser entrer l’air frais du dehors, referma la bouteille demeurée débouchée, non sans s’être adjugé une honnête ration puis, enjambant l’archipel de vêtements épars sur le superbe tapis rouge, posa la main sur l’épaule de son ami et se mit à le secouer avec modération.
    — Axel ! appela-t-il, Axel, réveille-toi ! J’ai à te parler.
    Mais l’autre ne bougeant toujours pas, il le secoua vigoureusement et comme cela n’opérait pas davantage, il décida d’employer les grands moyens. Passant derrière les grands paravents qui fermaient le cabinet de toilette, il empoigna le pot de belle faïence de Nevers et, calculant soigneusement sa position, laissa couler un mince filet sur la figure du dormeur. Cette fois il obtint un résultat :
    Fersen toussant, crachant et vociférant se dressa d’un bond, sauta sur ses pieds et, vacillant quelque peu sur ses jambes en homme qui ne sait trop de quel côté il va tomber, décocha à son ami un regard où l’hébétude faisait place peu à peu à la colère.
    —… pas fou, non ? En voilà une façon de réveiller les gens ! articula-t-il d’une voix épaissie par l’alcool et le sommeil. Ce sont là des façons… des façons…
    — Des façons d’ami ! J’ai à te parler, Axel, et de choses graves qui ne pouvaient attendre que tu consentes à ouvrir les yeux. Et comme ils ne m’apparaissent pas encore très ouverts…
    Reposant son pot à eau, le chevalier sortit dans le couloir, appela Nicolas Carton qui, ayant assisté sans oser l’empêcher à son entrée tumultueuse, patrouillait dans les environs, il commanda un pot de café très fort et un déjeuner « un peu solide ». Après quoi, refermant la porte, il alla remplir la cuvette d’eau.
    — En attendant le café, va te plonger la tête là-dedans, tu verras plus clair.
    Fersen, en chemise fendue montrant ses jambes maigres, fourrageait dans ses cheveux avec une grimace douloureuse, en homme dont la tête n’est pas au mieux de sa forme.
    — Quelle heure est-il ? demanda-t-il enfin en se dirigeant vers la table de toilette.
    — Midi ! Est-ce que tu n’as rien à faire, aujourd’hui ? Je croyais que ton roi avait les journées les plus remplies de la terre.
    — C’est vrai mais la fête s’est terminée tard et, comme il ne faisait pas chaud, au petit matin, sur la route…
    — Vous avez éprouvé le besoin de vous remonter ? C’est tout naturel. Mais je crois qu’il est

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