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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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demande si le moment n ’ est pas venu pour l ’ ANC d ’ envisager de réunir une convention nationale, un congrès du peuple, représentant tous les gens de ce pays, sans préoccupation de race ni de couleur, afin de rédiger une Charte de la liberté pour l ’ Afrique du Sud démocratique de l ’ avenir. »
    En quelques mois, la conférence nationale de l ’ ANC accepta la proposition et un Conseil du congrès du peuple fut créé, avec le chef Luthuli comme président, Walter Sisulu et Yusuf Cachalia comme secrétaires. Le Congrès du peuple devait déterminer un ensemble de principes pour la fondation d ’ une nouvelle Afrique du Sud. Les propositions pour une nouvelle constitution devaient venir des gens eux-mêmes et les responsables de l ’ ANC dans tout le pays étaient invités à noter les idées émises dans leur secteur. La charte serait un document issu du peuple.
    Le Congrès du peuple représentait un des deux principaux courants de pensée à l ’ intérieur de l ’ organisation. Il semblait inévitable que le gouvernement finirait par déclarer l ’ ANC illégal et beaucoup soutenaient l ’ idée que l ’ organisation devait se préparer pour opérer clandestinement et illégalement. En même temps, nous ne voulions pas abandonner la politique et les activités publiques qui attiraient l ’ attention sur l ’ ANC et lui valaient le soutien des masses. Le Congrès du peuple serait une démonstration de force.
    Nous rêvions que le Congrès soit un jalon dans l ’ histoire de la lutte de libération  – une convention qui réunirait tous les opprimés et toutes les forces progressistes d ’ Afrique du Sud pour lancer un appel au changement. Nous espérions que ce jour serait considéré avec le même respect que la convention fondatrice de l ’ ANC en 1912.
    Nous avons cherché à attirer le soutien le plus large possible et nous avons demandé à 200 organisations  – blanches, noires, indiennes, métisses  – qu ’ elles envoient des représentants à une conférence d ’ organisation à Tongaat, près de Durban, en mars 1954. Le Conseil national d ’ action qui y fut créé se composait de huit membres de chacune des quatre organisations qui soutenaient le Congrès. Le président en était le chef Luthuli et au secrétariat on trouvait Walter Sisulu (remplacé plus tard par Oliver quand une interdiction l ’ obligea à démissionner), Yusuf Cachalia du SAIC, Stanley Lollan de la SACPO (Organisation des métis [coloured] d ’ Afrique du Sud) et Lionel Bernstein du Congrès des démocrates.
    Formée au Cap en septembre 1953 par des responsables et des syndicalistes métis, la SACPO était issue tardivement de la lutte pour défendre le vote des métis dans la province du Cap et pour représenter leurs intérêts. Inspirés par la Campagne de défi, Oliver Tambo et Yusuf Cachalia prirent la parole lors de la fondation de la SACPO. Le Congrès des démocrates (COD) avait été constitué à la fin de 1952 en tant que parti pour les Blancs de la gauche radicale et antigouvernementale. Mais, bien que comptant peu de membres et étant essentiellement limité à Johannesburg et au Cap, le COD avait une influence disproportionnée. Ses membres, tels Michael Harmel, Bram Fischer, Rusty Bernstein, étaient d ’ éloquents avocats de notre cause. Le COD s ’ identifiait étroitement à l ’ ANC et au SAIC et militait pour le suffrage universel et l ’ égalité totale entre Noirs et Blancs. Nous considérions le COD comme un moyen par lequel nos conceptions pouvaient atteindre directement le public blanc. Le COD avait une importante fonction symbolique pour les Africains. Les Noirs, entrés dans la lutte parce que anti-Blancs, découvraient qu ’ en fait il y avait des Blancs de bonne volonté qui traitaient les Africains comme leurs égaux.
    Le Conseil national d ’ action invita toutes les organisations participantes et tous ceux qui leur faisaient confiance à envoyer des propositions pour une Charte de la liberté. On expédia des circulaires dans tous les townships et tous les villages du pays. « SI VOUS POUVIEZ FAIRE LES LOIS… QUE FERIEZ-VOUS   ? » y lisait-on. « COM MENT VOUS Y PRENDRIEZ-VOUS POUR FAIRE DE L’AFRIQUE DU SUD UN ENDROIT OÙ TOUT LE MONDE POURRAIT VIVRE HEU REUX   ? » Le texte de certains tracts était rédigé avec l ’ idéalisme poétique qui caractérisait le projet   :
     
    NOUS LANÇONS UN APPEL AU PEUPLE D’AFRIQUE DU SUD NOIR ET

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