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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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indépendants d ’ Afrique et de promouvoir les mouvements de libération sur le continent. La conférence apporterait d ’ importantes relations à l ’ ANC et serait la première et la meilleure occasion de trouver un soutien, de l ’ argent et un entraînement militaire pour MK.
    La direction clandestine me demanda de conduire la délégation de l’ANC à la conférence. Bien qu’ayant très envie de voir le reste de l’Afrique et de rencontrer les combattants de la liberté de mon continent, j’étais très embarrassé de violer la promesse que j’avais faite de ne pas quitter mon pays pour lutter dans la clandestinité. Mes collègues, y compris le chef Luthuli, insistaient pour que j’y aille mais ils exigeaient que je rentre immédiatement après. J’ai donc décidé de faire le voyage.
    Ma mission en Afrique ne consistait pas seulement à assister à la conférence   ; je devais trouver un soutien politique et financier à notre nouvelle force militaire et, plus important, des possibilités d’entraînement pour nos hommes dans le plus grand nombre d’endroits possible sur le continent. J’étais aussi déterminé à œuvrer pour la réputation de notre mouvement, qui restait encore relativement inconnu en Afrique. Le PAC avait lancé sa propre campagne de propagande et j’étais chargé de défendre notre cause.
    Avant de partir, je suis allé clandestinement en voiture à Groutville pour m’entretenir avec le chef Luthuli. Notre rencontre –   dans une planque  – fut déconcertante. Comme je l’ai dit, le chef avait assisté à la création de MK et était informé de son développement comme chaque membre du Comité national de direction. Mais il n’allait pas bien et n’avait plus une aussi bonne mémoire. Il me reprocha de ne pas l’avoir consulté sur la création de MK. J’essayai de lui rappeler les discussions que nous avions eues à Durban sur la violence mais il ne s’en souvenait pas. C’est en grande partie la raison pour laquelle l’histoire a cru que le chef Luthuli n’avait pas été informé de la création de MK et qu’il était profondément opposé à ce que l’ANC s’engage dans la voie de la violence. Rien n’est plus loin de la vérité.
    J’ai passé la nuit qui précédait mon départ avec Winnie, chez des amis blancs dans la banlieue nord de Johannesburg où elle m’apporta une valise neuve qu’elle m’avait préparée. Mon départ l’inquiétait mais elle restait stoïque. Elle se conduisait autant comme un soldat que comme une épouse.
    L’ANC avait organisé mon voyage jusqu’à Dar es-Salaam au Tanganyika {13} Walter, Kathrada et Duma Nokwe devaient me retrouver en secret à Soweto et me donner les documents pour le voyage. Ce serait aussi l’occasion d’une consultation de dernière minute avant que je quitte le pays.
    Ahmed Kathrada arriva à l’heure fixée mais Walter et Duma étaient très en retard. Je dus prendre d’autres dispositions et Kathy réussit à trouver quelqu’un qui me conduisit au Bechuanaland où je devais prendre mon avion. J’appris plus tard que Walter et Duma avaient été arrêtés en chemin.
    Aller au Bechuanaland était fatigant et je m’inquiétais à la fois à cause de la police et parce que je n’avais jamais franchi les frontières de mon pays. Notre destination était Lobatse, près de la frontière sud-africaine que nous avons franchie sans problème pour arriver en fin d’après-midi. J’ai trouvé un télégramme en provenance de Dar es-Salaam qui reportait mon voyage de quinze jours. Je me suis installé avec Fish Keitsing, un compagnon du procès de trahison qui, depuis, avait fui à Lobatse.
    Cet après-midi-là, j’ai rencontré le professeur K.T. Motsete, le président du Parti populaire du Bechuanaland, constitué principalement d’anciens membres de l’ANC. J’avais devant moi un temps libre inattendu que j’ai consacré à lire, à préparer mon discours à la conférence, et à me promener dans les collines sauvages et magnifiques qui entourent la ville. Je n’étais pas très loin de la frontière de mon pays, mais j’avais l’impression d’être dans un pays exotique. Max Mlonyeni, fils d’un ami du Transkei et jeune membre du PAC, m’accompagnait souvent. Cela ressemblait à un safari parce que nous rencontrions toutes sortes d’animaux sauvages, dont un bataillon de babouins très vifs que j’ai suivis en admirant leur organisation et leurs déplacements presque

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