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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Hélas, c’était impossible. La Vache rouge n’avait que deux
chambres : l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes, raison pour
laquelle les moines avaient fait de ce lieu leur étape. Caris et Merthin se
séparèrent sur le palier. Caris resta éveillée à se caresser, bercée par les
ronflements de l’épouse d’un chevalier et par la respiration sifflante d’une marchande
d’épices, en imaginant que cette main entre ses cuisses était celle de Merthin.
    Au matin, elle se leva, lasse et désabusée. Au petit
déjeuner, ce fut d’un geste machinal qu’elle porta à sa bouche les cuillerées
du gruau. Mais Merthin affichait un tel bonheur qu’elle retrouva bien vite sa
bonne humeur et ils quittèrent l’auberge dans un état d’esprit aussi joyeux que
la veille.
    La route traversait une forêt dense. Ils ne croisèrent pas
un seul voyageur de toute la matinée. Leur conversation acquit un tour plus
intime. Caris en apprit davantage sur la vie de Merthin à Florence, sur son
épouse Silvia, sur les circonstances dans lesquelles il l’avait rencontrée et
sur son caractère. Elle lui aurait volontiers demandé ce qu’il avait éprouvé à
faire l’amour avec elle, si c’était différent de ce qu’ils avaient connu
ensemble et en quoi. Elle se retint, estimant ces questions indiscrètes, même
si Silvia n’était plus de ce monde. De toute façon, le ton de Merthin lui en
révélait déjà beaucoup. Elle devinait qu’il avait été heureux au lit avec
Silvia, mais que leur relation n’avait pas été aussi intense et passionnée que
la leur.
    N’étant pas habituée à passer des heures en selle, Caris fut
bien aise de s’arrêter pour dîner. Après le repas, ils s’adossèrent à un tronc
d’arbre pour se reposer avant de reprendre la route.
    Les pensées de Caris tournaient autour de Godwyn. Elle
s’inquiétait de ce qu’elle allait découvrir à Saint-Jean-des-Bois quand elle
eut soudain le pressentiment que dans la minute suivante, elle ferait l’amour
avec Merthin. Elle n’aurait su expliquer comment elle le savait car leurs corps
ne se frôlaient même pas. Néanmoins, elle en avait la certitude absolue. Elle
tourna la tête vers lui et lut dans ses yeux la même conviction : il lui
souriait sans vergogne et son regard lui révélait tous ses espoirs et ses
regrets des dix dernières années, toutes ses douleurs et tous ses pleurs.
    Il saisit la main de Caris et déposa un baiser au creux de
sa paume. Puis il fit remonter ses lèvres sur la partie délicate de son
poignet. « Je sens ton pouls, dit-il doucement.
    — Le pouls n’enseigne pas grand-chose, il va falloir
que tu m’examines complètement. »
    Il baisa son front, ses paupières, son nez. « J’espère
que tu n’auras pas de honte à me laisser voir ton corps.
    — Ne t’en fais pas. Je ne vais certainement pas me
dévêtir par ce temps ! »
    Ils gloussèrent tous les deux.
    « Pourrais-tu avoir la bonté de relever le bas de ton
habit pour que je puisse procéder à l’examen ? »
    Elle se pencha, saisit son ourlet entre ses doigts et fit
remonter lentement sa robe le long de ses jambes. Apparurent tout d’abord ses
chevilles puis ses genoux enserrés dans des bas, et enfin ses cuisses. Bien que
d’humeur mutine, elle s’inquiétait des dégâts subis par son corps en dix années
de temps. Elle avait maigri, son bassin s’était élargi, sa peau était un peu
moins souple et moins douce que par le passé, sa poitrine n’était plus aussi
ferme ni plantée aussi haut. Merthin serait-il déçu ? Balayant ses
craintes, elle poursuivit le jeu. « Suis-je assez dénudée pour les besoins
médicaux ?
    — Pas tout à fait.
    — La patiente ne porte malheureusement pas de
sous-vêtements. Ce luxe est considéré comme inconvenant pour une religieuse.
    — Nous autres, médecins, sommes tenus de déployer une
méticulosité irréprochable en toute circonstance, que cela nous plaise ou non.
    — Oh, Seigneur, quel dommage ! s’exclama-t-elle
avec un sourire. Eh bien, vaille que vaille, alors ! »
    Sans quitter Merthin des yeux, elle souleva sa robe avec
lenteur jusqu’à sa taille.
    Il resta à contempler son corps, sa respiration devenue
haletante. « Ça alors, par exemple ! C’est un cas très
inquiétant. » Il déglutit puis releva les yeux vers elle : « Je
n’en peux plus. Pour moi, ce n’est pas un jeu. »
    Elle le prit dans ses bras et l’attira contre elle,

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