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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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le
serrant de toutes ses forces, s’accrochant à lui comme une noyée.
« Fais-moi l’amour, Merthin. Maintenant, tout de suite ! »
    *
    Dans la lumière de l’après-midi, le prieuré de
Saint-Jean-des-Bois avait une tranquillité suspecte, se dit Caris. Personne ne
travaillait aux champs. Pourtant, ceux qui entouraient le petit ermitage et
fournissaient la nourriture avaient grand besoin d’être hersés et labourés. Ils
étaient couverts de mares stagnantes.
    En s’approchant, elle aperçut une rangée de tombes
fraîchement creusées dans le petit cimetière jouxtant l’église. « La peste
est arrivée jusqu’ici », constata Merthin.
    Caris acquiesça. « Fuir lâchement ne lui aura servi à
rien ! ajouta-t-elle à propos de Godwyn, non sans une pointe de
satisfaction.
    — Peut-être y a-t-il lui-même succombé ? »
émit Merthin. Caris se prit à l’espérer, mais eut honte de l’avouer à haute
voix.
    Les deux voyageurs firent le tour du monastère silencieux et
parvinrent dans une cour qui était manifestement celle de l’écurie. La porte en
était ouverte et des chevaux broutaient dans la prairie près de l’étang. Ils
mirent pied à terre. Personne n’était sorti pour les accueillir.
    Ils traversèrent les écuries et pénétrèrent dans le
bâtiment. Le silence inquiétant qui régnait sur les lieux fit craindre à Caris
le pire. Ils regardèrent à l’intérieur d’une cuisine. Elle n’était pas aussi
propre qu’elle aurait dû l’être et le four à pain était froid. Ils débouchèrent
dans le cloître. Leurs pas résonnèrent dans l’air gris et glacé. En marchant
vers l’église, ils tombèrent sur frère Thomas.
    « Grâce à Dieu, vous nous avez retrouvés ! »
s’exclama-t-il.
    Caris l’embrassa, sachant que les femmes n’étaient pas un
objet de tentation pour lui. « Quel bonheur de vous découvrir en
vie !
    — J’ai été bien malade et puis je me suis remis,
expliqua-t-il.
    — Ce n’est pas fréquent.
    — Je le sais.
    — Racontez-nous ce qui est arrivé !
    — Godwyn et Philémon avaient bien préparé leur coup, on
peut le dire ! Personne ne s’y attendait. Au chapitre, Godwyn a relu l’histoire
d’Abraham et Isaac pour montrer que Dieu exige parfois de nous des actes qui
peuvent sembler mauvais au premier regard. Puis il a déclaré que nous
partirions la nuit même. La plupart des moines ont accueilli la nouvelle avec
soulagement. Ceux qui hésitaient se sont fait rappeler leur vœu
d’obéissance. »
    Caris hocha la tête. « J’imagine la scène sans mal.
Quoi de plus agréable que d’obéir à des ordres qui vont exactement dans le sens
que vous souhaitez ?
    — Je ne suis pas fier de moi !
    — Ce n’était pas un reproche, frère
Thomas ! » dit-elle. Merthin intervint : « Quand même,
compte tenu de votre nombre, je suis surpris que rien n’ait transpiré
concernant votre destination.
    — Nous n’en étions pas informés, voilà pourquoi !
Quand nous sommes arrivés ici, la plupart d’entre nous ne savaient même pas où
nous étions. Nous avons dû questionner les moines d’ici.
    — Mais la peste vous a rattrapés !
    — Vous avez vu le cimetière ? Tous les moines de
Saint-Jean y reposent, sauf le prieur Saül qui est enterré dans l’église.
Presque tous les moines de Kingsbridge sont décédés. Quelques-uns se sont
enfuis quand la peste s’est déclarée, Dieu seul sait ce qui leur est arrivé.
    — Et frère Matthias ? s’enquit Caris avec
délicatesse, se souvenant que Thomas avait été très proche de ce moine aimable,
un peu plus jeune que lui.
    — Mort ! » répondit Thomas avec brusquerie.
Les larmes lui montèrent aux yeux, et il se détourna, gêné.
    « Je suis bien triste pour vous, dit Caris en posant la
main sur son épaule.
    — Tant de gens sont frappés par un deuil ! »
    Comprenant qu’il valait mieux ne pas insister, Caris
l’interrogea sur Godwyn et Philémon.
    « Philémon s’est enfui. Quant à Godwyn, il est vivant.
Il n’a pas attrapé la maladie !
    — J’ai un message de l’évêque pour lui.
    — Je m’en doute.
    — Conduisez-moi à lui !
    — Il est dans l’église. Il a installé son lit dans une
chapelle latérale. Il est persuadé que c’est la raison pour laquelle il n’est
pas tombé malade. Venez avec moi. »
    Ils traversèrent le cloître et entrèrent dans le lieu saint.
Sur le mur est, on remarquait une fresque dont le sujet

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