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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Arrivée au carrefour, elle jeta un coup
d’œil aux alentours pour s’assurer que personne ne la surveillait. Elle crut
distinguer un mouvement dans les arbres à quelques centaines de pas derrière
elle. Elle scruta les broussailles, sans repérer âme qui vive, et se dit que
c’était un effet de sa nervosité.
    Tout en se frayant un chemin à travers la dense végétation
estivale, elle rumina son idée de tuer Ralph. Une occasion se présenterait-elle
si, par bonheur, Alan était absent ? D’un autre côté, seul informé du
rendez-vous, l’écuyer devinerait aisément que c’était elle la coupable si Ralph
était retrouvé assassiné. Elle devrait alors le supprimer aussi, ce qui était
inconcevable.
    Deux chevaux paissaient près de la chaumière. À l’intérieur,
Ralph et Alan étaient attablés devant un repas : un demi-pain, un os de
jambon, une croûte de fromage et une bouteille de vin. Gwenda referma la porte
sur elle.
    « La voici, comme promis », annonça Alan.
    À voir son petit air satisfait, il était soulagé qu’elle ait
respecté les consignes. « Fripée et sucrée comme un raisin sec. Juste à
temps pour le dessert ! ironisa-t-il.
    — Vous ne pouvez pas le faire sortir ? »
lança Gwenda à l’adresse de Ralph.
    Alan se leva de table. « Toujours aussi effrontée, à ce
que je vois ! » Il quitta la pièce néanmoins, en faisant claquer la
porte de la cuisine sur lui.
    « Approche, Gwenda » sourit Ralph.
    Elle avança docilement de quelques pas.
    « Si tu veux, je demanderai à Alan d’être moins brutal.
    — Surtout pas ! s’écria-t-elle, horrifiée. S’il se
met à être gentil avec moi, les gens se poseront des questions.
    — À ta guise. »
    Il lui prit la main et tenta de l’attirer vers lui.
    « Viens t’asseoir sur mes genoux.
    — On ne peut pas passer à l’acte tout de suite et en
finir ? » Il s’esclaffa : « Voilà ce que j’aime chez
toi : ta sincérité. »
    Il se leva. La tenant par les épaules, il planta son regard
dans le sien et, penchant la tête, pressa ses lèvres contre sa bouche.
    Ce baiser, le premier qu’il lui donnait bien qu’il l’ait
déjà prise par deux fois, suscita chez Gwenda un sentiment de viol plus
insupportable que lorsqu’il la pénétrait. « Non ! s’exclama-t-elle en
reculant, écœurée par son haleine parfumée au fromage.
    — Tu sais ce que tu as à perdre.
    — Je vous en conjure, ne faites pas ça !
    — Je te posséderai ! cria-t-il. Ôte ta robe !
    — Laissez-moi partir, s’il vous plaît. »
    Il voulut répondre ; elle éleva la voix pour couvrir
ses vociférations, n’ayant cure qu’Alan entende ses suppliques dans la cuisine.
« Ne me forcez pas, je vous en prie !
    — Je me fiche de tes plaintes ! rugit Ralph. Monte
sur le lit !
    — S’il vous plaît, ne m’obligez pas ! »
    Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit à toute volée.
    Ils se retournèrent, éberlués : Sam se dressait sur le
seuil. « Mon Dieu, non ! » s’exclama Gwenda.
    Ils se figèrent tous les trois. En une fraction de seconde,
Gwenda comprit que Sam, inquiet pour elle, l’avait suivie pas à pas depuis
Château-le-Comte en veillant à ne pas se montrer. Il l’avait vue quitter la
route et s’enfoncer à travers les bois. N’avait-elle pas d’ailleurs perçu un
mouvement dans son dos ? Arrivé à la chaumière une ou deux minutes après
elle, il avait sans doute patienté dehors. Puis, entendant ses cris, il s’était
dit que Ralph voulait violer sa mère. Dans un éclair de lucidité, Gwenda se
rappela que ni Ralph ni elle n’avaient mentionné la raison qui l’obligeait à se
soumettre. Le secret n’était donc pas dévoilé. Du moins, pas encore.
    Sam dégaina.
    Ralph se releva d’un bond. Son écuyer se jetait déjà sur
lui. Il n’eut que le temps de dégainer son épée. Sam voulut le frapper à la
tête ; le comte para le coup à temps.
    Gwenda était abasourdie : sous ses yeux horrifiés, un
fils s’apprêtait à tuer son père ! Un fils confronté à un danger terrible,
puisque le père en question était un soldat chevronné.
    « Alan ! » appela Ralph.
    Sam allait devoir combattre non pas un mais deux guerriers
endurcis !
    Gwenda traversa la pièce en trombe. La porte de la cuisine
s’entrebâilla. Elle n’eut que le temps de se plaquer contre le mur et de sortir
son long poignard du fourreau pendu à sa ceinture.
    Le battant s’ouvrit en grand. Alan

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