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Un paradis perdu

Un paradis perdu

Titel: Un paradis perdu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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des paysages des Bahamas et des Caraïbes.
     
    4 Les Anglais commémorent ce jour-là, par feux d'artifice, défilés et mascarades, l'échec de l'attentat que devait commettre Guy Fawkes (1570-1606), un officier, organisateur du Gunpowder Plot , la Conspiration des poudres. En 1605, il se préparait à faire sauter le Parlement avec des tonneaux de poudre quand on l'arrêta. Condamné à mort, il fut décapité.
     
    5 1697-1764.
     
    6 Secrétaire d'État pour l'Irlande en 1887 ; Premier ministre de 1902 à 1905.
     
    7 Quatre d'entre eux seraient pendus le 17 novembre 1887.
     
    8 The Freeman fut publié de 1886 à 1889.
     
    9 Tous les cas évoqués, ainsi que l'affaire Lightbourn et ses conséquences, ont été rapportés par Louis Diston Powles dans l'ouvrage qu'il consacra à son séjour aux Bahamas : the Land of the Pink Pearl , publié en 1888, à Londres, par Sampson Low, Marston, Searle & Rivington, Limited.
     
    10 Le coût définitif du canal de Panama fut de 352 millions de dollars et l'on déplora 375 morts au kilomètre.
     

7.
     
    À la fin de l'année 1887, lord Pacal reçut une lettre d'une société hotellière de New York le conviant, le 15 janvier 1888, à l'ouverture, à Saint Augustine, en Floride, de l'hôtel Ponce de León, dont les journaux avaient déjà annoncé qu'il serait le plus somptueux palace des États-Unis. Tout en faisant la part de l'outrance des Américains, quand il s'agissait de vanter une réalisation de leurs architectes ou la réussite de leurs financiers, Pacal décida de répondre à l'invitation. Il avait des intérêts en Floride et sa flottille de pêcheurs d'éponges était parmi les plus actives sur le Mud 1 . Il savait que le promoteur du tourisme en Floride était Henry Morrison Flagler, un des neuf administrateurs de la Standard Oil Company.
     
    De son grand-père, Pacal avait appris la méfiance. Lord Simon répétait qu'il ne fallait pas accepter d'invitation de quiconque avant de connaître ses tenants et ses aboutissants.
     
    Or, Pacal avait en Thomas Artcliff, son ancien condisciple du MIT, devenu un des architectes les plus cotés de New York, un excellent informateur. Sollicité, Thomas répondit aussitôt à sa demande de renseignements : « Si Rockefeller est le roi du pétrole, Flagler en est le vice-roi », assura-t-il dans une lettre. Était joint à celle-ci un dossier, en forme de biographie de Henry Morrison Flagler.
     
    Garçon épicier entreprenant, Flagler avait, dans les années 1860, créé à Cleveland un négoce de grains, sur un terrain appartenant à John Davison Rockefeller, qui exploitait alors une entreprise « d'épicerie en gros et expéditions en tout genre ». Flagler avait gagné beaucoup d'argent en approvisionnant l'armée de l'Union pendant la guerre civile. Plus tard, à la suite de placements hasardeux il avait fait faillite.
     
    Cheveux noirs ondulés, grosse moustache tombante, lèvres épaisses, il ne manquait pas de charme viril. Son mariage avec la fille de Stephen V. Harkness, enrichi par le commerce du whisky, et la dot de sa femme – soixante mille dollars – avaient facilité le rétablissement de ses affaires. En 1867, on le comptait parmi les associés de Rockefeller qui, de l'épicerie en gros, était passé au raffinage et au transport du pétrole, manne de Cleveland.
     
    « On dit à Wall Street que c'est Flagler qui décida Rockefeller à acquérir de nombreuses petites raffineries afin de créer la Standard Oil, qui contrôle maintenant les neuf dixièmes du commerce pétrolier des États-Unis », écrivait Artcliff. Et le New-Yorkais commentait : « En plus d'intérêts communs, une amitié sans faille, et sans doute le partage de quelques secrets touchant aux affaires et à la politique, lient les deux hommes, qu'aucun scrupule ne retient quand il s'agit de faire du dollar. »
     
    Quand, en 1885, Henry Flagler avait découvert, sur la côte est de la Floride, entre le fleuve Saint Sebastian et la baie du Matanzas, la petite ville de Saint Augustine, qui passe pour la plus ancienne des États-Unis, car fondée en 1565 par le conquistador espagnol Pedro Menéndez de Avilés, le financier avait tout de suite imaginé le profit qu'il pourrait tirer de l'aménagement touristique de cette cité. Elle ne possédait alors qu'un hôtel, le San Marco, vieille bâtisse en bois, dépourvue du plus élémentaire confort.
     
    Flagler, dont la fortune était évaluée à soixante millions de

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