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Un paradis perdu

Un paradis perdu

Titel: Un paradis perdu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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1903.
     
    7 Épitaphes pour les morts des Termopyles , Simonide de Keos, poète grec du VI e  siècle avant Jésus-Christ.
     
    8 Adolphe Charles Édouard Steinheil – fils du peintre Louis Charles Auguste Steinheil – avait débuté au Salon de 1870, obtenu une médaille de bronze en 1889, à l'Exposition universelle, et reçu la Légion d'honneur suite à son tableau qui représentait Félix Faure aux manœuvres alpines en 1895.
     
    9 Club de la Feuille d'érable.
     
    10 Les aventures du général William Tampleton et de Gustave de Castel-Brajac – tous deux personnages de fiction – et de leurs familles ont été racontées, dans quatre des six volumes d'une autre série romanesque, Louisiane , Fausse-Rivière , Bagatelle , les Trois-Chênes , qui se déroule, de 1830 à 1944, en Louisiane, du même auteur, chez le même éditeur.
     
    11 1838-1922. Le vicomte James Bryce, juriste et diplomate, occupa, en 1866 et 1913, plusieurs postes ministériels. Ambassadeur aux États-Unis, de 1907 à 1913, il est resté célèbre pour l'enquête qu'il conduisit, en Amérique du Sud, sur les entorses aux principes démocratiques dans plusieurs États.
     
    12 De porcupine  : porc-épic.
     

8.
     
    L'annonce, par The Nassau Guardian , de l'assassinat – à Sarajevo, en Bosnie, le 28 juin 1914 – de l'archiduc d'Autriche François-Ferdinand et de son épouse, la comtesse Chotek, ne suscita pas grande émotion aux Bahamas. Seuls les gens informés des malheurs passés de la dynastie autrichienne plaignirent le vieil empereur François-Joseph, une fois de plus accablé par le sort.
     
    À quatre-vingt-quatre ans, ce Habsbourg autoritaire devait assumer le deuil de l'héritier du trône, après avoir eu le chagrin de voir son frère Maximilien, empereur du Mexique par la grâce de Napoléon III, exécuté en 1867, par les partisans de Juárez ; son fils Rodolphe se donner la mort, en 1889, à Mayerling, avec sa maîtresse, la baronne Marie Vetsera ; son épouse Élisabeth, dite Sissi, poignardée par un anarchiste, en 1898, à Genève. L'année précédente, la sœur de Sissi, duchesse d'Alençon, avait péri dans l'incendie du Bazar de la Charité, à Paris. La succession de ces morts, violentes et brutales, faisaient dire aux superstitieux que la race des Habsbourg s'était attiré la malédiction du ciel.
     
    Cet été-là, tandis que les planteurs de sisal d'Andros Island et de San Salvador souffraient de la mévente de leur récolte, alors que les autorités discutaient un nouveau contrat de navigation avec la Florida East Coast Company, on se préoccupait plus, aussi bien au Porcupine Club, à Nassau, qu'au Loyalists Club, à Soledad, des chances que le yacht anglais Shamrock IV , propriété de sir Thomas Lipton – nommé sir Tea, car il devait sa fortune considérable à l'importation et à la vente de thé – avait de battre son adversaire américain le Resolute .
     
    Les trois premiers Shamrock , de Thomas Lipton, engagés en 1899, 1901 et 1903, n'avaient pu rendre à l'Angleterre le trophée de l' America 's Cup qui trônait, depuis 1851, dans une vitrine du New York Yacht Club. Somptueusement abrités, depuis 1901, au cœur de Manhattan, dans l'immeuble de sept étages construit pour le club par le banquier J. Pierpont Morgan, les yachtmen américains n'envisageaient pas, cette fois encore, de céder aux Anglais l'aiguière d'argent de la reine Victoria où le graveur avait inscrit toutes leurs victoires.
     
    Si les habitués du Porcupine Club penchaient pour le challenger américain, la plupart des membres étant, comme les riches fondateurs du club, des hommes d'affaires venus des États-Unis, les membres du Loyalists Club de Soledad trouvaient outrecuidantes les prétentions à l'invincibilité des équipages new-yorkais.
     
    – On peut faire confiance à Lipton, qui a tiré la leçon de ses échecs contre le Columbia des Yankees. Sûr que, cette fois, il l'emportera, prédit, avec foi, John Maitland.
     
    – D'après les journalistes américains, le Shamrock IV , déjà en route pour New York, ressemble « à un requin-marteau avec sa drôle d'étrave pareille à un fer à repasser », mais il peut porter quinze mille pieds carrés de toile, dit Philip Rodney.
     
    Doyen du club, l'officier recueillait les paris des membres qui, tous, misaient sur le Shamrock IV .
     
    – Je vous signale, gentlemen, que lord Pacal m'a fait porter sa mise : cinq livres sterling, précisa

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