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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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paille.
    Mais le gouverneur a été assidu pendant tout l’été, occupé à voyager, enquêter et chercher les problèmes de l’amérique du nord britannique, si bien qu’à son retour en angleterre, ses employés et lui rédigent et déposent un rapport sur les problèmes des colonies et la façon de les résoudre.
    L’impasse entre une assemblée populaire et un gouvernement colonial représente l’écueil constitutionnel fondamental. Le gouvernement s’en remet à la Chambre d’assemblée pour lever des impôts mais lui refuse toute décision concernant les dépenses connexes. Les colonies étant des colonies, par définition, elles ne peuvent se gouverner elles-mêmes ou ce ne seront plus des colonies. durham laisse entendre qu’il s’agit d’un problème 7•TransformaTionseTrelaTions,1815–1840

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    artificiel : tant que le gouvernement exerce son contrôle sur les affaires extérieures et la défense, le lien colonial demeure intact.
    Comme l’écrit durham, « […] le régime que je propose placerait de fait la politique intérieure de la colonie dans les mains des colons eux-mêmes
    […] La forme de gouvernement, la réglementation des relations extérieures et du commerce avec la mère patrie, les autres colonies britanniques et les nations étrangères, la concession des terres publiques, voilà les seuls points que la mère patrie ait besoin de contrôler. » C’est une forme de
    « gouvernement responsable », un gouvernement qui rend des comptes à ses citoyens contribuables plutôt qu’à un pouvoir impérial éloigné. en nouvelle-écosse, Joseph Howe serait d’accord, tout comme les Baldwin du Haut-Canada, mais le gouvernement britannique, lui, le serait-il ? alors que les contribuables britanniques demeurent responsables des garnisons de l’armée et des bases navales en amérique du nord et alors que durham lui-même avance que c’est le gouvernement britannique et non une instance coloniale qui doit réglementer, c’est-à-dire, taxer, le commerce, on est encore loin d’un pouvoir colonial véritablement autonome.
    durham ne croit pas qu’en soi un gouvernement responsable suffira à apaiser la grogne au sein des colonies. si les malaises coloniaux sont essentiellement d’ordre politique, une réforme politique sera suffisante.
    Mais, comme il l’écrit dans la phrase la plus célèbre de son rapport, il a trouvé « deux nations en guerre au sein d’un même état ». il ne peut y avoir de paix tant que ces deux nations ne s’uniront pas et la nation qui en résultera doit être anglophone : cela favorisera l’harmonie politique, mais aussi le développement économique.
    Ce « même état » est le Bas-Canada. Le Bas-Canada renferme une majorité francophone que durham considère comme la source de la plupart de ses problèmes. La solution consiste à redessiner les frontières de cet état, par la fusion entre le Haut et le Bas-Canada et l’octroi d’une représentation égale à chacune des sections. (en réalité, il s’agit de la solution de rechange de durham, qui préfère une union fédérale de toutes les provinces de l’amérique du nord britannique : à l’automne 1838, la poursuite des émeutes au Bas-Canada finit par le persuader que des mesures plus immédiates et sévères s’imposent44.) dans le futur Canada unifié, les Canadiens français deviendraient une minorité artificielle car les anglophones de Montréal et des Cantons de l’est, en plus de ceux du Haut-Canada, formeraient une majorité permanente à l’assemblée législative. de plus, les Français perdraient leur statut privilégié au sein du gouvernement et devant les tribunaux ; pour faire bonne mesure, durham propose de se débarrasser du droit civil et du régime seigneurial français – en fait, de tout ce qui différentie les sujets francophones des sujets anglophones.

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    Par la suite, les propositions de durham ne cesseront de susciter la controverse. Ce gouverneur libéral est-il le prototype du racisme anglo-saxon au Canada ? Certains, dont de nombreux Canadiens français, soutiendront qu’il en va bien ainsi, tandis que d’autres, comme l’historien Fernand Ouellet verront essentiellement en durham un modernisateur libéral.
    « […] ses conclusions furent beaucoup moins le résultat de considérations ethniques que l’expression de son libéralisme et de sa grande sympathie pour le rôle historique des classes moyennes, écrit-il. On peut

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