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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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dévolution d’autorité mais, compte tenu du fait que la politique britannique se modifie dans les années 1830, l’empire britannique change de forme et de sens dans les années 1840.
    L’empire s’est littéralement rapproché puisqu’une révolution dans les transports et les communications réduit le temps de déplacement grâce aux bateaux et aux trains à vapeur et au télégraphe. dans les années 1860, les nord-américains britanniques sont informés presque immédiatement des événements qui surviennent au loin. Les soldats ne mourront plus sur des champs de bataille éloignés après que la guerre ne soit terminée, comme en 1815, à la nouvelle-Orléans.
    Une autre raison fait en sorte que l’empire est plus regroupé –
    beaucoup de ses sujets quittent les îles Britanniques pour s’installer dans la périphérie coloniale, notamment les possessions britanniques d’amérique.
    Les habitants de terre-neuve ont un accent irlandais, tandis que les principaux politiciens canadiens – John a. Macdonald, par exemple, ou son rival George Brown – parlent avec un accent écossais, héritage de leur pays d’origine. dans les années 1860, ils sont assez nombreux pour qu’il soit possible de parler d’un nouveau pays, une fédération de colonies au sein d’un empire – une monarchie viable, autosuffisante dans le nouveau Monde. Bien qu’en 1837 ou en 1840, on rêve d’un tel événement, il semble très improbable et, dans le meilleur des cas, sa faisabilité reste incertaine.
    Le signe extérieur de la viabilité des colonies nord-américaines réside dans leur population. dans les années 1810, la population collective des possessions britanniques en amérique du nord est d’environ 700 000
    habitants, y compris peut-être 100 000 autochtones. dans les années 1860, elle se situe à un peu plus de 3,5 millions, dont probablement 150 000
    autochtones. Comparativement à la population des états-Unis, de la Grande-Bretagne ou de l’empire britannique, ces chiffres sont peu élevés mais ensemble, ils suffisent pour former un pays.
     
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    UnE HIsTOIRE dU Canada
    RéinVEnTER L’EmpiRE
    Jusqu’aux années 1830, les européens se fixent aux périphéries de l’amérique du nord. dans l’est, les côtes sont assez densément colonisées et, bien que les colons s’installent à l’intérieur du continent, le paysage a peu changé, même autour des Grands Lacs. Les forêts couvrent encore les terres et le peuplement humain n’est qu’occasionnel – des clairières dans les bois reliées par des chemins épouvantables. Même si l’été, les bateaux à voile et à vapeur réduisent l’isolement et que l’hiver, les traîneaux permettent de franchir la glace et la neige, les nouvelles prennent des semaines à parvenir à des villes comme toronto et Upper Canada, davantage pour la mode et les inventions. il est vrai qu’on peut se déplacer plus rapidement et que le transport est plus fiable que dans les années 1730 ou les années 1630 mais, à l’instar des siècles précédents, la diffusion de l’information dépend du bouche à oreille ou de la transmission de documents d’un point à un autre.
    Les maladies voyagent également, par le bais de l’immigration, de l’europe vers des ports comme Halifax, Québec ou Montréal, où le choléra fait son apparition en juin 1832. Cette année-là, à Montréal, mille huit cents personnes succombent au choléra et deux mille deux cents à Québec ; le choléra se déplace ensuite vers l’intérieur le long des cours d’eau, vers York et detroit dans l’Ouest et vers la vallée de l’Hudson jusqu’à la ville de new York. On craint particulièrement cette maladie parce que son apparition entraîne rapidement une mort douloureuse, essentiellement à cause de la déshydratation provoquée par la diarrhée et les vomissements. Personne ne sait exactement comment elle se propage (les autorités médicales blâment les miasmes), simplement qu’elle se transmet par le contact humain ; les autorités ont donc recours à la pratique séculaire de la quarantaine pour les populations et les régions atteintes. À la Grosse Île, en aval de Québec, on établit une station de quarantaine destinée aux immigrants de classe inférieure ; les passagers de classe supérieure qui payent plus cher se rendent directement de Québec à Montréal1.
    La quarantaine a peu d’influence sur une autre maladie, le typhus, qui se répand également par les

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