Une histoire du Canada
d’impressionner les gens et ça marche, mais, après tout, l’allemagne est bien loin du Canada.
12•mondeshosTiles,1930–1945
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Plus près des Canadiens et de la réalité comme ils la perçoivent, il y a Franklin delano roosevelt et son New Deal . Quand il entre en fonction, en mars 1933, roosevelt dit aux américains qu’ils n’ont « rien à craindre sinon eux-mêmes ». il prononce ces mots au plus creux de la Crise, alors que le revenu national américain a chuté de moitié depuis 1929 et qu’un quart de la main-d’œuvre ou plus est au chômage. Les Canadiens le comprennent fort bien car cela est vrai au Canada également. ils écoutent attentivement les exhortations de roosevelt et les comparent aux vociférations de leur propre premier ministre, richard Bedford Bennett, dit « r.B. ».
ViEUx REmèDES UniVERSELS, nOUVEAUx écHEcS
Bennett est prisonnier de ses propres limites. avocat compétent, remarquable administrateur et égoïste d’une intelligence rare, il aime personnaliser ses politiques. « Je vais forcer les marchés mondiaux à s’ouvrir », dit-il à ses électeurs pendant les élections fédérales de 1930.
ses propos trouvent leur écho au sein de son auditoire. Comme Bennett, celui-ci comprend que le Canada doit exporter ou mourir, que la prospérité viendra des Canadiens qui produiront l’abondance chez eux et vendront cette abondance à l’extérieur des frontières. C’est un appel à la théorie des produits de première nécessité, bien qu’on puisse douter que Bennett ou les membres de son auditoire ou toute autre personne qu’un petit groupe d’universitaires aient déjà entendu, et encore moins utilisé, cette expression.
Mais cette théorie englobe ce que la plupart des Canadiens comprennent de leur pays : qu’il dépend des acheteurs de ses exportations. Pas d’exportations, pas d’argent et pas d’emplois, cela aussi, ils le comprennent très bien.
La promesse de Bennett de forcer les marchés mondiaux à s’ouvrir est donc porteuse d’espoir et l’espoir permet d’accumuler des votes. au terme de ce qui est essentiellement une lutte à deux, les conservateurs remportent 48,5 pour cent du scrutin et les libéraux, 45,2 pour cent, ce qui se traduit respectivement par 137 et 91 sièges à la Chambre des communes2.
Mackenzie King ne s’attendait pas à perdre les élections ; à contrecœur, il libère son bureau et se retire dans sa maison de campagne, à Kingsmere, au nord d’Ottawa, afin d’attendre la suite des choses. C’est par conséquent Bennett qui doit faire face à un problème qui dépasse de si loin son imagination qu’il minera sa santé, son gouvernement et sa carrière politique. Le choix de dirigeant politique que les Canadiens font en 1930 signifie que ce sont les conservateurs qui proposeront les premières solutions à la Crise.
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UnE HIsTOIRE dU Canada
Bien sûr, en 1930, personne ne l’appelle ainsi. il y a certes un marasme économique ; il y a aussi une baisse du marché et des prix du blé et des pâtes et papiers. Le revenu national brut de 1930 connaît une baisse marquée, de sept pour cent, par rapport à 1929, mais cela reste néanmoins supérieur à 1927, une bonne année. il y a sûrement des raisons d’être confiant sinon tout à fait résolument optimiste.
Pourtant, la tendance à la baisse se maintient. L’année 1931 est pire que 1930 et 1932 pire que 1931. Pensant qu’il pourra ensuite les échanger contre des concessions dans les listes tarifaires des autres pays, Bennett augmente les tarifs canadiens, première étape de son programme en vue de forcer l’ouverture des marchés. C’est une mauvaise stratégie parce que tous les autres pays s’efforcent de faire de même. il en résulte un étranglement progressif de ce qui reste du commerce international. Le tour de force de Bennett se révèle être une attrape.
Le premier ministre pourrait prétendre qu’il avait besoin des revenus générés par la hausse des tarifs, sur un volume de marchandises restreint cependant, pour payer le coût du chômage. Mais sur le plan technique, comme Bennett le sait fort bien, il n’y était pas obligé. Un juge britannique a un jour comparé la division fédérale-provinciale des pouvoirs selon la constitution canadienne aux compartiments étanches d’un paquebot. Le but des compartiments étanches, n’a-t-il pas eu besoin de préciser, est de maintenir le navire à flot.
déjà, les années
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