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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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le Canada, s’en remettra à la chance.
    Ce processus atteint son apogée lors d’une autre Conférence impériale en 1926. Cette conférence reconnaît officiellement, dans un rapport présenté par un ex-premier ministre respecté, lord Balfour, l’autonomie complète des dominions britanniques. Le rapport de Balfour reconnaît également que les dominions choisissent de demeurer membres du Commonwealth britannique, terme qui remplace « l’empire », et qu’ils sont liés par une allégeance commune envers la Couronne.
    Mackenzie King est assez satisfait. il invoque, comme il le fait souvent, le souvenir de son grand-père, le rebelle William Lyon Mackenzie, qui lui sourit dans ses rêves sur l’autonomie canadienne. en fait, King aime l’apparat de la monarchie et demeure fondamentalement Britannique.
    Pour le premier ministre canadien, la notion à l’effet que le Canada soit
    « la Grande-Bretagne de l’Ouest » ne constitue pas un anachronisme mais une caractéristique déterminante profondément ancrée de l’identité canadienne.
    il reste à mettre certains détails au point. À la fin des années 1920, des discussions entre les membres du Commonwealth donnent lieu à une autre Conférence impériale en 1930. Cette conférence met la touche finale à une nouvelle constitution pour l’empire autonome – le statut de Westminster est adopté par le Parlement britannique en 1931.
    Par le statut de Westminster, le Parlement britannique renonce pour toujours à son droit de légiférer sur l’empire. Les dominions autonomes sont désormais complètement autosuffisants sur les plans juridique et constitutionnel – si ce n’est de quelques exceptions notables. d’abord, le droit d’appel à ce qui est en réalité la cour suprême impériale, le Comité judiciaire du Conseil privé, reste en vigueur à moins qu’il ne soit aboli, ou jusqu’à ce qu’il le soit. ensuite, le statut reconnaît que les éléments de la fédération canadienne, le gouvernement fédéral et ceux des provinces, ne peuvent pas convenir de la façon de modifier la constitution canadienne.
     
    11•Briserlemoule,1914–1930
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    Pourtant, la constitution doit être modifiée à l’occasion et, au regard de cette éventualité, le statut maintient le pouvoir du Parlement britannique de modifier l’acte de l’amérique du nord britannique.
    Le Canada commence ainsi son existence autonome – et indépendante
    – en tant que pays semi-autonome. il peut prendre les décisions politiques nécessaires ; il peut exercer sa propre compétence sur tout sujet canadien de son choix – en autant qu’il relève du bon côté de la division des pouvoirs, entre le fédéral et le provincial, de l’acte de l’amérique du nord britannique.
    Peut-être est-il heureux qu’au moment où le statut de Westminster entre en vigueur, les Canadiens ont d’autres sujets de préoccupation. après tout, la Grande Crise bat son plein depuis deux ans.
     

12
    Mondes hostiles,
    1930–1945
    Mackenzie King (en haut) et ernest Lapointe s’adressent aux Canadiens.
    Ces dessins sont de la main de l’éminent caricaturiste robert La Palme.
     
    297
     
    En 1931, le sTaTuT de WesTminsTer fait du Canada un pays pratiquement souverain, ce qui, dans les faits, ne change pas grand-chose.
    Le Canada peut bien être un pays souverain, mais il y en a beaucoup d’autres. si le Canada jouit d’une identité particulière, c’est comme élément du Commonwealth, relié à la Grande-Bretagne par la tradition et des liens commerciaux. dans toutes les parties du Canada flotte l’Union Jack, bien que, les jours de fêtes religieuses au Québec, on voit aussi la bannière papale jaune et blanche.
    Un des signes particuliers les plus importants du Canada, la Gendarmerie royale du Canada, aussi connue sous le nom de « Police montée », est vêtue d’uniformes rouges comme les soldats britanniques et, bien entendu, dans les films, l’industrie américaine du cinéma raffole de cette force. de leur côté, les Canadiens regardent avec plaisir la régurgitation hollywoodienne d’une image du Canada principalement constituée de glace, de neige, de forêts et peuplée, dans le camp des criminels, de trappeurs fous et de resquilleurs plutôt que des habituels trafiquants d’alcool et gangsters de cinéma1.
    Bien sûr, pour la majorité des Canadiens, les gangsters vivent aux états-Unis. Le Canada a bien ses trafiquants d’alcool et ses gangsters mais

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