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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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commercial. en dépit de leur origine déplaisante dans la marmite à pression de Bennett, les « accords d’Ottawa » ont une vaste portée et des effets considérables. Pour prendre un exemple, celui du secteur de l’automobile, le Canada peut exporter dans tout l’empire à des conditions favorables. déjà, les « trois grands » fabricants d’automobiles américains, Ford, General Motors et Chrysler, ont des usines au Canada et voilà qu’ils les agrandissent. Pendant des années par la suite, des véhicules Ford et Chevrolet fabriqués au Canada se retrouveront sur toutes les routes de l’empire, preuve de l’efficacité du fameux (et dernier) tarif impérial.
    Comme tous les autres tarifs canadiens, les accords d’Ottawa ont pour effet d’encourager les investissements américains au Canada. ils impressionnent également le gouvernement américain, non par eux-mêmes mais conjointement avec la plus grande catastrophe économique qui ait jamais frappé les états-Unis de mémoire d’homme. Cherchant un motif à la durée et à la gravité de la Crise, les américains le trouvent aux états-Unis même, ou plutôt au Congrès américain.
    Pour tous les pays entretenant des échanges commerciaux avec les états-Unis et pour nul autre plus que le Canada, le pouvoir du Congrès sur le commerce fait partie des réalités quotidiennes. dans les années 1890, 1900 et 1920, souvent, les tarifs du Congrès ont fauché les exportations canadiennes. Le plus récent, appelé smoot-Hawley, du nom de ses parrains, n’est pas différent des autres. Bien sûr, le Canada a sa propre politique de tarifs élevés, quoiqu’elle permette de baisser les tarifs envers des pays qui ont signé des accords commerciaux. Certes, il n’y a pas d’accord en place avec les états-Unis et il n’y en a d’ailleurs pas eu depuis l’expiration du 306
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    traité de réciprocité de 1854–1866. (Le Canada n’est pas le seul dans ce cas : en 150 ans d’existence, les états-Unis n’ont ratifié que trois accords commerciaux avec d’autres pays, preuve de la jalousie avec laquelle le Congrès protège la souveraineté américaine.) donc, les exportations américaines vers le Canada sont-elles soumises à des tarifs non seulement élevés mais plus élevés. Les accords d’Ottawa semblent signifier aux américains que les pays de l’empire se passeront d’eux.
    L’explication qu’en donnent les américains est « nous les avons forcés à le faire ». C’est en partie vrai, bien qu’il faille certainement tenir compte d’autres éléments et explications. réparer les dommages exige un témoignage de la bonne foi américaine et ce témoignage prendra la forme d’une loi adoptée tôt par l’administration roosevelt, la Trade Agreements Act de 1934. Pour la première fois, cette loi stipule que le pouvoir exécutif peut signer des accords commerciaux avec d’autres pays afin de négocier des réductions (réciproques) de tarifs pouvant aller jusqu’à la moitié du niveau des droits américains en place.
    r.B. Bennett saute sur l’occasion. ses négociateurs travaillent pendant toute l’année 1935 à la préparation d’un accord et celui-ci est à portée de la main au moment où le mandat de cinq ans du Parlement canadien arrive à son terme et où Bennett doit de très mauvais cœur faire face à des élections générales. il sait que les Canadiens, dans les années 1934-1935, ont une opinion vraiment très favorable des états-Unis, non seulement à titre de riche partenaire commercial mais aussi de modèle de l’orientation à suivre de manière plus générale pour résoudre la Crise.
    Le « New Deal » de Franklin roosevelt a le grand avantage de promettre de l’action. il consacre des fonds publics, parfois à profusion, aux améliorations internes. il cherche à en appeler au « parent pauvre ».
    Peu importe que les activités du New Deal soient parfois contradictoires ou inefficaces. L’impression qu’en garde le public, dont et en particulier le public canadien, est une impression d’action et de préoccupation. La Crise désarme et discrédite les ennemis de roosevelt, les dirigeants d’entreprises d’antan et leurs alliés politiques. souvent roosevelt s’empare des ondes pour livrer à la nation ce qu’il appelle des « causeries au coin du feu ». Ces causeries parviennent également au Canada.
    Bennett saisit le message. À leur grande surprise, à l’hiver de 1935,

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