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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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3•expansioneTcolonisaTion
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    place dans la colonie provoque impasse et dissonance. du point de vue de la monarchie française, cependant, même un gouvernement inefficace est préférable à une province autonome. après tout, un gouvernement manquant d’efficacité est un gouvernement dépendant, comptant sur la France, à des mois de navigation de distance, pour résoudre ses problèmes.
    Le gouverneur, l’intendant et l’évêque se réunissent régulièrement au sein d’un Conseil souverain. Moitié cour, moitié cabinet, le Conseil fonctionne selon le principe du consensus et, en l’absence de ce dernier, s’en remet à sa présidence, en l’occurrence, l’intendant1. Le Conseil statue sur les questions juridiques les plus importantes (les autres étant laissées à la discrétion de l’intendant), mais ses jugements peuvent faire l’objet d’un appel en France et, à tout le moins dans les premiers temps, c’est souvent le cas. Le volume des appels finit par devenir si important qu’en 1677, Colbert les renvoie tous. après cela, le Conseil devient, de fait, le tribunal de dernier ressort de la nouvelle-France2.
    Le Conseil souverain siège à Québec. aux fins de l’administration locale, des tribunaux moins importants siègent à trois-rivières et Montréal (où se trouvent aussi des gouverneurs et des sous-intendants locaux) ; on peut faire interjeter appel de leurs décisions devant le Conseil à Québec.
    Cela ne signifie toutefois pas que le gouvernement soit établi dans la capitale. Les fonctions du gouverneur varient selon les saisons, l’été étant la saison des échanges commerciaux et de la diplomatie avec les partenaires commerciaux de la nouvelle-France à l’intérieur des terres, au sein des nations indiennes des Grands Lacs et du nord. Chaque été, ils se présentent à Montréal, lorsque les iroquois le permettent, et se lancent dans une série de festins et, plus souvent qu’autrement, de beuveries (les menaces de l’évêque d’excommunier quiconque se permet de vendre de l’alcool aux indiens demeurent sans effet). On organise des cérémonies et des échanges de cadeaux et, pour faire les choses de manière solennelle, la présence du gouverneur est souvent sollicitée. Le gouverneur se rend donc à Montréal chaque été, soit pour y demeurer et participer à des festins, soit comme point de départ d’expéditions vers l’intérieur des terres, car la plupart des gouverneurs de la nouvelle-France dirigent aussi leurs troupes sur le terrain, selon les circonstances3. (Un gouverneur, le comte de Frontenac, a largement dépassé les soixante-dix ans lorsqu’il dirige une expédition contre les iroquois – la dernière d’une longue série dans son cas.) Une fois le gouvernement royal imposé, il y a des troupes à commander. signe des temps nouveaux, on expédie des troupes de France avec un nouvel intendant, Jean talon, qui satisfait aux exigences strictes de Colbert pour le poste ; sa première tâche est de veiller à ce que les soldats soient logés, nourris et rémunérés. Le régiment de Carignan-salières compte 44
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    un millier d’hommes, dont pas moins de 117 officiers, cinq d’entre eux ayant plus de soixante-dix ans et trente plus de soixante ans. Les troupes déclenchent une émeute lorsqu’elles ont vent de leur destination mais, bon gré mal gré, elles sont entassées dans un navire à La rochelle et arrivent à Québec à l’été de 1665.
    elles ont pour mission d’impressionner et, au besoin, de vaincre les iroquois. Certains iroquoiens, trop pressés de se laisser impressionner, envoient des représentants pacifiques à Montréal. dans le cas des plus hostiles, les Mohawks, les Français essaient de s’avancer dans leur territoire en janvier 1666. Heureusement, l’expédition évite la catastrophe et les hommes peuvent se ravitailler auprès de commerçants hollandais à albany (les Français y apprennent que les anglais ont conquis la colonie hollandaise ; aucune des parties ne sait encore que l’angleterre et la France sont également en guerre). Une deuxième campagne, estivale celle-là, suit et donne l’effet voulu : on fait la paix avec des iroquois affaiblis, davantage minés par une nouvelle épidémie que par les troupes françaises.
    Ce répit ne dure pas. il y aura d’autres expéditions et d’autres raids iroquois contre la nouvelle-France, surtout dans les années 1680, mais l’accalmie sera

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