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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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en voyage et gouverne l’angleterre avec toute la prudence que lui permet la situation difficile du pays. Car, bien que le feu de la controverse religieuse soit couvert, il n’est pas éteint : la rivalité entre protestants et catholiques, ainsi qu’entre diverses sectes protestantes, dominera la politique anglaise pendant le règne de Charles et après celui-ci.
    Charles n’est pas seulement roi d’angleterre, mais aussi d’écosse et d’irlande (il revendique également le trône de France, quoiqu’il y ait des siècles qu’un monarque anglais n’a plus permis que cela mette en péril les relations normales et généralement pacifiques entretenues avec la France). Pour la plupart, les écossais sont protestants, mais l’écosse comprend une minorité catholique active, tandis que les irlandais sont en majorité catholiques avec une minorité protestante d’immigration récente.
    dans ces trois royaumes, le catholicisme est officiellement supprimé et les catholiques sont frappés, à divers degrés, de persécution ou d’incapacité de la part de l’état. Ce dernier est représenté par des parlements protestants qui demandent – exigent – des concessions de leur monarque aux aguets.
    Charles gouverne mais, dans l’absolu, il ne dirige pas le pays. C’est là un compromis peu commode, illogique même, mais la situation l’exige.
    de nombreuses familles sont de religion mixte et cela comprend la famille de Charles ii, les stuarts. sa grand-mère et sa mère sont catholiques, de même que son frère, le duc d’York. Bien qu’il ait des penchants catholiques, Charles n’en souffle mot à quiconque ; il se sait monarque protestant à la tête d’un peuple farouchement protestant. agir autrement mettrait son trône, voire sa tête, en péril.
    Louis Xiv fait montre de compréhension envers l’imbroglio politico-religieux de Charles mais aussi d’un certain dédain. ayant lui-même assisté à des troubles civils lorsqu’il était enfant, il est déterminé à éviter que cela se répète. il se met en tête de devenir un monarque absolu et y parvient.
    il ne tolérera pas que des parlements, des élections ou des sujets viennent entraver ses décisions royales. Les états généraux, l’assemblée des ordres du royaume, ont tenu leur dernière assemblée sous le règne du père de Louis en 1614. il faudra attendre 1789 pour les voir se réunir de nouveau.
    Louis voit aussi le protestantisme français d’un mauvais œil. son grand-père a déjà été protestant, ou Huguenot, et a conféré à cette secte un statut de secte protégée. Pour sa part, le petit-fils, croyant en « un roi, une foi, une loi » uniques, révoque cette protection en 1685, poussant des centaines de milliers d’Huguenots à l’exil dans des colonies protestantes plus accueillantes, dont les colonies anglaises d’amérique. Le nombre d’exilés huguenots dépasse en tout cas largement la mince couche de population de 3•expansioneTcolonisaTion
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    catholiques croyants attirée par la colonisation des terres du roi outre-mer, principalement la nouvelle-France.
    dans le régime gouvernemental de Louis, il n’y a pas de place pour un ministre en chef ; ayant dû supporter trop de conseillers à la puissance démesurée dans sa jeunesse, le roi est déterminé à ne pas revivre cette expérience. Mais il n’est pas opposé au recours à des ministres de talent, surtout dans le domaine financier. Les finances sont le moteur de la guerre et celle-ci est un élément essentiel de la politique du roi. L’industrie produit les instruments pour se battre en plus de rapporter des impôts. La politique économique française est remodelée pour encourager l’industrie nationale tout en décourageant les achats à l’étranger. et ce qu’on ne peut fabriquer en France, peut-être le trouvera-t-on dans les colonies – les fourrures dans le cas de la nouvelle-France, le sucre dans celui des îles françaises des indes-Occidentales.
    Pour faire fonctionner l’économie et recueillir des impôts, Louis fait appel à Jean-Baptiste Colbert comme contrôleur général des finances (de 1662 à 1683). Bon gestionnaire, Colbert rembourse la dette nationale, restructure le système fiscal et encourage l’industrie, surtout les secteurs qui soutiendront l’expansion du pays. il encourage en particulier la construction navale, en vue du commerce outre-mer et de la marine, afin de protéger la navigation et de renforcer la

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