Une histoire du Canada
pourrait envisager d’avoir recours en Grande-Bretagne et en irlande4.
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LA pROGRESSiOn DE LA RéBELLiOn
Pendant ce temps, le gouvernement britannique a d’autres chats à fouetter. il a payé le coût de la dernière guerre avec la France. Les principaux bénéficiaires de cette guerre sont sans conteste les colonies américaines, en raison de l’élimination de la menace française à leurs frontières, à leur commerce et à leur expansion territoriale. Par conséquent, les colonies devraient contribuer au remboursement des dettes contractées en leur nom.
Les colons ne voient pas du tout les choses du même œil. ils résistent aux tentatives de lever des impôts en organisant boycotts et manifestations.
au bout du compte, le gouvernement envoie des soldats à Boston, plus turbulent centre de résistance coloniale, pour s’apercevoir que, quelles que soient les soldats qu’il dépêche, il ne parviendra jamais à intimider les américains.
tous les américains ne sont pas rebelles. Un des chefs de la résistance face aux Britanniques, John adams, estimera plus tard qu’un tiers des colons sont en faveur de la résistance, un tiers demeurent loyaux envers la couronne et un tiers sont neutres ou indécis. Ce sont les résistants, ou les patriotes, comme ils s’appellent eux-mêmes, qui se révèlent les mieux organisés et les plus habiles en politique, tablant sur les craintes coloniales de conspirations ministérielles visant leurs biens et leur liberté.
La protection de la propriété et la défense de la liberté comptent parmi les principaux objectifs d’un gouvernement, de sorte qu’un gouvernement qui les bouleverse ne peut qu’être illégitime.
Le moment choisi pour publier l’acte de Québec en 1774 a beau être fortuit, ce n’est pas la perception des colons craintifs et amers. L’acte de Québec n’a presque rien à voir avec le problème colonial plus vaste de la Grande-Bretagne ; il ne s’agit que d’une malheureuse coïncidence. Mais cette coïncidence est suffisante pour raviver les craintes coloniales d’agression catholique et rappeler aux colons la nature arbitraire du pouvoir français soutenu par une église accommodante.
saisissant l’esprit du moment, le général Gage, gouverneur du roi au Massachusetts, conseille aux ministres de lever des troupes et de récolter de l’argent, un million de livres ou davantage. des américains loyaux des régions éloignées commencent à arriver à Boston, craignant pour leur sécurité. Ceux qui restent font l’objet d’ostracisme, de vandalisme et, parfois, de violence. Gage comprend que l’autorité lui échappe et passe aux mains des « congrès », provincial et « continental », ce dernier se réunissant à Philadelphie en 1774 et 1775.
5•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(2) 93
LA RéVOLUTiOn AméRicAinE
Québec
1775–1776
Lac saint-Pierre
trois-rivières
Montréal
1776
1775, 1776
Fort
Fort
Chambly
saint-Jean Lac
Fleuve saint-Laurent
rivière richelieu
1775
Champlain
Fort ticonderoga
ri
1775
viè
Lac Ontario
re Hud
saratoga
so
Lac
n
1777
Fort niagara
Fort Oswegor
George
ivière Mohawk
Océan
atlantique
Boston
1775–1776
À Londres, les ministres ne croient Gage que lorsqu’il est trop tard.
ils envoient des hommes, mais pas assez, et Gage se retrouve assiégé dans sa capitale de Boston, encerclé par une armée coloniale qui ne cesse de grossir. il demande à ses collègues gouverneurs de lui envoyer des renforts et Carleton au Québec lui envoie la plus grande partie de ce qui constitue déjà une petite garnison. Pendant ce temps le « Congrès continental » de Philadelphie invite le Québec et la nouvelle-écosse à envoyer des délégués pour se joindre à un front uni contre le gouvernement.
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La nouvelle-écosse ne réagit pas. Quant au Québec, il ne dispose d’aucun mécanisme pour nommer des délégués puisqu’il n’a pas d’assemblée ; même le Conseil prévu dans l’acte de Québec ne sera créé qu’une fois l’acte en vigueur le 1er mai 1775. Carleton se dit, avec raison, qu’il n’a pas grand-chose à craindre d’une subversion directe dans sa province. Ce genre de subversion existe cependant bel et bien au-delà de la frontière, dans la colonie new-yorkaise et en nouvelle-angleterre, où les rebelles s’emparent des forts situés le long du lac Champlain, ouvrant ainsi un
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