Une histoire du Canada
l’assaut et Montgomery meurt au cours des combats. Les assiégeants maintiendront leurs positions sous les ordres de Benedict arnold, successeur de Montgomery, jusqu’au printemps.
Le printemps ramène des navires, des militaires et des vivres britanniques. Les américains se replient sur Montréal, puis sur le richelieu.
Carleton les suit lentement, dans l’espoir, peut-être, que moins il y aura d’effusion de sang, plus grandes seront les chances de raviver la loyauté des américains envers la couronne.
Cet espoir est vain et Carleton est critiqué avec raison pour avoir laissé échapper l’occasion d’anéantir l’armée américaine au Québec. Les américains battent en retraite pour mieux se battre plus tard, ce qu’ils font sous les ordres de Benedict arnold au lac Champlain. Par conséquent, une armée britannique considérable ne remontera pas le lac Champlain en direction d’albany et, en fin de compte, de la ville de new York en 1776, 96
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mais attendra la suite des choses dans des campements dressés autour de Montréal. Pour les ministres qui ont levé des impôts et une armée pour écraser la rébellion, ces résultats ne sont guère convaincants : Carleton n’aura plus jamais la chance de commander une armée offensive.
en mars 1776, les Britanniques quittent Boston et font voile vers Halifax, où un nouveau général britannique, sir William Howe, a regroupé une grande armée, la plus importante qu’on n’ait jamais vue en amérique du nord. il transporte son armée par bateau jusque devant new York et erre au large des côtes pendant que les rebelles rassemblés dans la ville célèbrent la déclaration d’indépendance américaine à l’égard de la Grande-Bretagne le 4 juillet. À partir de ce moment, toute tentative de réconciliation sera futile : les Britanniques ont le choix entre la guerre et l’abdication face à l’indépendance américaine.
disposant d’une telle armée, ils optent tout naturellement pour la guerre et, au départ, la fortune sourit à la couronne. reconquérir un territoire aussi vaste que l’amérique n’est pas une mince affaire ; sur le plan stratégique, cela se défend, non en raison de la taille de l’armée britannique, mais parce que le gouvernement britannique peut compter, ou croit pouvoir compter, sur un grand nombre d’américains pour le soutenir « en aidant les bons américains à vaincre les mauvais ». Comme l’écrira l’historien Piers Mackesy, « l’armée britannique va briser la puissance des rebelles et organiser et soutenir les Loyalistes qui maintiendront l’ordre dans le pays5 ». il croit aussi que, dans un combat en règle, les Britanniques peuvent vaincre les américains. Cela semble se confirmer quand le général Howe défait Washington à Long island au mois d’août, s’empare de la ville de new York en septembre et marche à travers le new Jersey sur la capitale rebelle, Philadelphie. Howe espère que la simple apparition de la grande puissance britannique suffira à rallier de loyaux sujets jusque-là intimidés par les rebelles et, pendant une brève période, il semble qu’il ait vu juste.
et si l’armée britannique continue à chasser les rebelles devant elle, si l’armée britannique continue à paraître irrésistible, les rebelles risquent de désespérer de leur cause et les « Loyalistes » finiront peut-être par prendre le contrôle des diverses colonies.
Pour montrer sa puissance, toutefois, Howe doit occuper le territoire et cela signifie qu’il doit disperser ses troupes en plus petites garnisons au new Jersey, ce qui les rend vulnérables à des contre-attaques des rebelles.
et c’est ce que fait George Washington, le commandant de l’armée rebelle : il se présente devant plusieurs avant-postes britanniques au new Jersey, repousse les Britanniques vers new York et, fait plus important, annule les gains politiques de Howe au sein de la population américaine. Pour les Britanniques et les Loyalistes américains, il s’agit là d’un sérieux revers. du côté américain, les rebelles ont gagné du temps, sur le plan politique aussi 5•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(2) 97
bien que militaire, pour s’organiser, consolider leur rébellion et se chercher des alliés dans cette lutte. en europe, cela n’échappe pas aux rivaux de la Grande-Bretagne, surtout à la France et à l’espagne, et si la prudence dicte les actions du gouvernement
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