Une histoire du Canada
pour les envoyer attaquer Québec. Une guérilla le long des appalaches oppose des unités loyalistes avec certains alliés iroquois et des pionniers agriculteurs à new York et en Pennsylvanie. Les pertes sont considérables dans les deux camps et les iroquois qui favorisent les Britanniques sont chassés de chez eux et finissent comme réfugiés sous les canons du fort niagara. Ce fort devient alors la base de raids sanglants des Loyalistes et des Mohawks contre la frontière coloniale7.
Le général Howe perd son poste, mais son successeur, le général sir Henry Clinton, n’a pas de solution magique à offrir, sinon de poursuivre les tentatives de ralliement des Loyalistes à la cause britannique pour finir par ré-établir le pouvoir britannique. ses espoirs ne sont pas totalement sans fondements, quoique les augures, après saratoga et l’intervention française, ne soient guère favorables. Les Loyalistes sont, ou ont été, nombreux dans le sud. Coincé par l’armée américaine devant new York, Clinton se dirige vers le sud en 1779, s’empare de savannah et réoccupe la Georgie, puis la Caroline du sud, où les Loyalistes sont à la fois nombreux et actifs. Pendant une brève période, il semble que les Britanniques pourraient parvenir à étouffer la rébellion une colonie à la fois et s’en remettre à la lassitude de la guerre dans les colonies du nord pour miner la cause américaine.
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Cette occasion s’évanouit. Comme au new Jersey en 1776, les Britanniques doivent une fois de plus disperser leurs troupes pour protéger leurs partisans loyaux et s’exposent ainsi à une stratégie de harcèlement des guérilleros rebelles. Les Loyalistes rétorquent et les conséquences, comme dans la plupart des guerres civiles, en sont sanglantes et futiles. Les Britanniques sont obligés de battre en retraite vers les villes portuaires de savannah et Charleston, alors que le gros de l’armée du sud britannique est encerclée par une force franco-américaine à Yorktown en virginie et forcée de se rendre en octobre 1781.
Par la suite, Charleston, savannah et new York sont surtout utiles comme points de rassemblement des réfugiés qui fuient les représailles des rebelles. Certains se sauvent en passant par le lac Champlain jusqu’au Québec, où les autorités établissent un camp à sorel. Beaucoup de Loyalistes partent alors pour la Grande-Bretagne tandis que d’autres s‘enfuient aux Bermudes ou dans les antilles.
À la fin de 1781, il est évident que leurs espoirs de rentrer chez eux victorieux sont perdus. ils ont misé sur la puissance britannique et contre la rébellion, contre la perturbation de l’ordre normal des choses, contre le désordre et la violence, et ce sont le désordre et la violence qui ont prévalu. désormais, leur avenir se trouve entre les mains des diplomates britanniques envoyés à Paris pour conclure les meilleures conditions de paix qu’ils pourront obtenir avec les américains, les Français et les espagnols.
LA pAix, LES AméRicAinS ET LES LOyALiSTES
Les Britanniques ont subi une cuisante défaite dans leur tentative d’écraser la rébellion américaine qui, une fois la victoire obtenue, sera connue sous le nom de révolution américaine. ils n’ont cependant pas tout perdu. sur les mers, les américains ne peuvent faire grand-chose sinon lancer des raids ou piller les navires marchands britanniques. La flotte britannique maintient son contrôle, parfois fragile, sur l’atlantique, assez pour garder la nouvelle-écosse, terre-neuve et le Québec à l’abri des invasions. Les vastes étendues protègent les approches du Québec et des Grands Lacs, et la guérilla ne constitue pas une menace pour les principales régions colonisées.
au moment où les représentants de la Grande-Bretagne, de la France, de l’espagne et des états-Unis d’amérique constitués depuis peu se réunissent pour négocier les conditions de la paix, la nouvelle-écosse et le Québec sont déjà devenus des refuges pour les Loyalistes et il est tout naturel pour le gouvernement britannique de les considérer sous cet angle.
Même si elle a eu une incidence sur les hypothèses du gouvernement quant 100
UnE HIsTOIRE dU Canada
à la façon de les aborder, la guerre n’a pas ébranlé les notions britanniques de la valeur des colonies. Le gouvernement n’est donc pas du tout prêt à abandonner les colonies : les Français
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