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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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dette britannique, même si elle a été contractée pour défendre les colonies. Celles-ci peuvent lever des impôts locaux pour payer leurs propres dépenses, mais ces impôts doivent être dépensés là où ils ont été perçus. il s’agit là d’une restriction importante aux rêves impériaux.
    de surcroît, de quelque type qu’elle soit, l’imposition présuppose le consentement des administrés, c’est-à-dire, des sujets britanniques qui subsistent dans les colonies.
    Mais comment s’assurer du consentement des administrés ?
    LES TERRES ET LA LOyAUTé
    La paix de 1783 ne dure pas tout à fait dix ans. en 1789, une révolution éclate en France qui, dès 1792, renverse la monarchie française et crée une république dont les dirigeants imposent la terreur. Les monarques européens unissent leurs forces contre les révolutionnaires et envahissent la 6•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(3) 113
    France. Quand les Français répliquent en exécutant leur roi détrôné, Louis Xvi, les Britanniques entrent en guerre à reculons en janvier 1793.
    Les révolutionnaires devraient pouvoir compter sur leurs camarades d’amérique en raison de la solidarité républicaine et dans le but de sceller l’alliance américaine avec la France, venue à son secours pendant la révolution contre les Britanniques. Ceux-ci sont en guerre avec la France ; les américains peuvent-ils être bien loin ? si les américains entrent en guerre, les Français du Canada vont certainement prendre fait et cause pour la France révolutionnaire. Plus vastes, plus puissants, les états-Unis pourraient vaincre l’armée britannique au Canada tandis que la Grande-Bretagne doit s’occuper de l’europe. L’avenir de l’empire britannique semble bien sombre.
    Mais les événements des années 1790 et 1800 ne suivent pas ce scénario logique. Les américains n’entrent pas en guerre en 1793. On laisse plutôt mourir de sa belle mort l’alliance avec la France et les relations américaines avec ce pays ne feront qu’empirer au cours de cette décennie.
    Bien que la guerre française se poursuive jusqu’en 1815 avec une brève accalmie en 1802-1803 et bien que les états-Unis finissent par décider d’entrer en guerre en 1812, les américains ne parviennent pas à conquérir le Canada. au bout du compte, les Français du Canada ne se joignent pas aux Français de France pour renverser les Britanniques. en dépit des appréhensions britanniques, les Français du Canada, les Canadiens , cultivent leurs jardins et connaissent une prospérité sans précédent. ils jouissent de la protection de leurs propres lois, de la sécurité de leur assemblée élue, de leur religion catholique et de l’autonomie d’une province, le Bas-Canada, au sein de laquelle ils constituent, pour un avenir indéterminé, la majorité.
    La création du Bas-Canada est le point culminant d’un réaménagement complexe des frontières pour refléter l’évolution de la situation économique et démographique des années 1780. Le problème est que les Loyalistes vivent dans une province conçue comme une réserve francophone et catholique sans assemblée élue pour les représenter.
    Les contradictions redoublent. Beaucoup de nouveaux colons sont des catholiques, soit des Loyalistes ou des soldats au sein de régiments dissous d’écossais des Hautes-terres, les Highlanders . Un demi-siècle plus tôt, ils se sont révoltés en écosse contre le roi anglais protestant (un allemand, en réalité) George ii : dans les années 1780, ils sont devenus un des piliers des forces militaires britanniques de son successeur, George iii. après la guerre de l’indépendance américaine, beaucoup ont colonisé la région au nord du saint-Laurent, région qu’ils appelleront plus tard Glengarry, en souvenir de leur terre d’origine en écosse6.

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UnE HIsTOIRE dU Canada
    À la fin des années 1780, des bandes de colonisation s’étendent le long de la côte est de la baie de Fundy, le long de la rivière saint-Jean et le long du fleuve saint-Laurent à l’ouest de Montréal jusqu’à King’s town, autrefois fort Frontenac, à l’extrémité orientale du lac Ontario (le nom King’s town se contractera rapidement en Kingston). Plus à l’ouest, il y a des poches de colonisation le long de la rive nord des lacs Ontario et érié, de la baie de Quinte (où un groupe d’iroquois s’est vu concéder des terres), de la rivière Grand (une autre étendue de

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