Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
gentil sur Festus (qui avait servi sous ses ordres en Judée). Il jugea ensuite correct de lever le camp lui aussi. Après m’avoir remercié, il prit Helena par la main d’un geste naturel.
    — La fille de Camillus Verus a bien défendu tes intérêts, Falco !
    Je me demandai alors s’il savait que mes relations avec Helena n’étaient pas seulement professionnelles, et s’il devinait avec quelle intensité j’essayais de la garder près de moi. Son attitude portait à croire qu’il l’ignorait. En tous les cas, il savait s’y prendre. Je regardai Helena en hochant la tête.
    — Je croyais pourtant que nous nous étions mis d’accord : ce soir, ton rôle devait se limiter à passer poliment les olives, et à compter les coupes avant le départ des invités !
    Titus s’empressa d’offrir de la raccompagner chez elle.
    — Merci, Titus, répondit-elle d’un ton ferme. Didius Falco a été engagé pour me protéger. (J’avais été son garde du corps. Ne s’avouant pas battu, il insista.) Il a besoin de l’argent ! s’exclama-t-elle, sans mâcher ses mots.
    — Oh ! s’il n’y a que cela, je lui donnerai l’argent, protesta Titus en riant.
    — Ça ne marcherait pas, insista-t-elle. Il n’accepte d’être payé que s’il accomplit le travail. Tu dois savoir combien il est susceptible.
    Mais elle était la fille d’un sénateur, et nos relations n’étaient pas officielles. Il n’était pas pensable d’offenser le fils de l’empereur, en débattant d’un problème d’étiquette sur le seuil de la porte. Je finis donc par perdre Helena, happée par le groupe bruyant qui escorta Titus jusque dans la rue.
    C’était très mal élevé de ma part, mais je me sentais tellement déprimé que je décidai de rester chez moi. Après que les membres de ma famille eurent descendu les trois étages et salué mon impérial visiteur, ils ne jugèrent pas utile de remonter me dire au revoir. Ils rentrèrent tous chez eux. Les respectables habitants de la Piscina Publica ont dû se demander quelle était la raison de tout ce tintamarre.
    L’appartement m’apparut soudain horriblement calme. Après avoir secoué ma mélancolie, je rassemblai mes forces pour une longue nuit de nettoyage. Je commençai par jeter des restes de cresson dans une poubelle, avant de redresser paresseusement quelques coupes. Là-dessus, je me laissai tomber sur un banc comme l’hôte épuisé que j’étais, et je me contentai de contempler le désordre d’un œil las.
    Une porte se referma derrière moi. Quelqu’un, qui possédait des doigts très doux et savait choisir le bon moment, me caressa le cou. Je me penchai tout de suite en avant pour lui faciliter les choses.
    — C’est toi ?
    — C’est moi.
    Oui, cette fille avait une conscience. Alors, bien sûr, elle était restée pour m’aider à faire la vaisselle.

32
    Je n’aurais pas dû en attendre moins d’elle. Mais la vraie question était de savoir si, après, je pourrais la persuader de rester avec moi.
    Je décidai de commencer par le rangement. Je ne poserais la question qu’ensuite, quand je serais trop fatigué pour pouvoir éprouver du chagrin.
    Helena et moi formions une excellente équipe. Elle était méticuleuse, et ne rechignait devant rien.
    — À quel bout de la rue dépose-t-on les ordures ?
    Elle avait attrapé deux seaux peu ragoûtants, et s’était arrêtée sur le pas de la porte.
    — Laisse-les sur le palier pour le moment. Le quartier a l’air calme, mais tu ne dois pas prendre de risques le soir.
    Helena avait beau être intelligente, j’aurais un certain nombre de choses à lui apprendre en ce qui concernait la vie plébéienne de tous les jours. Depuis le couloir, elle me cria :
    — Marcus, tu as vu la fissure dans ce mur ? C’est un défaut de construction ?
    — Ça m’en a tout l’air.
    Nous finîmes par voir le bout de la corvée. L’appartement sentait toujours le poisson, mais tout était propre, sauf le sol que j’avais l’intention de laver le lendemain.
    — Merci. Tu es une perle rare.
    — En fait, ça m’a bien plu.
    — Ce qui me plaît à moi, c’est que ce soit terminé. Tu sais, mon amour, il y a une différence entre effectuer le travail de vingt esclaves une fois, pour s’amuser, et le faire au quotidien. (Je restai encore un moment assis à polir mes belles cuillères de bronze. Je prenais mon temps.) Tu n’as pas oublié de me dire quelque chose ? (Helena ne répondit rien.)

Weitere Kostenlose Bücher