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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Tu ferais mieux de tout m’avouer. Tu t’es sauvée de chez toi ?…
    Même quand nous étions dans les meilleurs termes, elle devenait nerveuse si je semblais trop bien comprendre ses motivations personnelles. Amener Helena à s’exprimer franchement avait toujours été difficile. Elle fronça les sourcils en me regardant, et je lui renvoyai la pareille.
    — … Je suis détective, Helena. Je sais interpréter les indices. Il n’y a pas que le divan de lecture de ton père dans la pièce d’à côté ; il y a aussi un coffre qui contient ta plus belle robe et tes économies.
    — Je porte ma plus belle robe en ce moment, répliqua-t-elle. Et le coffre contient les actes de propriété dont j’ai hérité de ma tante Valeria.
    Quand je tombe amoureux aussi profondément que je l’étais d’Helena Justina, je me renseigne pour savoir où je mets les pieds. Je savais que la ferme de sa tante n’était qu’une petite partie de ce qu’elle possédait. Et je commençais à bien la connaître. J’étais persuadé qu’elle avait décidé de se débrouiller sans ses parents.
    — Tu as rompu avec ta famille ?
    — S’il est vrai que je me déconsidère, je ne peux rien accepter d’eux.
    — Ça s’est donc très mal passé ?
    Je ne savais plus trop que penser. Helena n’avait rien d’une petite fille gâtée, qui taperait du pied par terre en exigeant le droit de mener une vie scandaleuse. Elle aimait sa famille. Je suis certain qu’elle détestait leur causer de la peine. Et, n’ayant pas ménagé mes efforts pour la décider, je ne pouvais m’empêcher de me sentir responsable. Elle me surprit alors en déclarant :
    — J’ai 23 ans. J’ai déjà été mariée et je suis divorcée. Mais c’est vrai que c’est une disgrâce de quitter la maison de ses parents. Pourtant, je ne peux plus y rester.
    Il y avait une différence entre fuir la vie conventionnelle d’une fille de grande famille, et courir vers moi. Que devais-je comprendre ?
    — Ils essaient de te pousser à te remarier ? À un futur sénateur compassé ?
    — Maintenant que tu habites ici, suggéra-t-elle (ignorant ma question), je pourrais reprendre ton ancien appartement…
    — Pas seule.
    — Je n’ai pas peur !
    — Eh bien, tu devrais avoir peur. Parce que la Cour de la Fontaine me fait peur, à moi.
    — Je suis désolée, déclara-t-elle d’un air sombre. J’aurais dû laisser Titus me ramener chez moi.
    — Titus peut aller se faire voir chez Hadès, si ça lui chante.
    Nous n’avions pas mis le point final à notre querelle, ce qui risquait de compromettre une décision importante. Si nous recommencions à nous disputer à cette heure de la nuit, les résultats risquaient d’être désastreux.
    — Si tu veux rentrer chez toi, je vais te raccompagner. Mais dis-moi d’abord ce que tu es venue me dire. (L’air épuisé, elle ferma les yeux – pour ne plus me voir ?) Helena, je mérite au moins ça !
    — J’étais venue pour te demander si tu avais toujours besoin d’une fille pour prendre tes messages.
    — Oui, s’il s’agit de quelqu’un dont les qualifications correspondent à ce que je recherche. (Elle ne fit aucun commentaire, mais rouvrit les yeux et me regarda.) Reste ici ce soir, tu auras le temps d’y réfléchir, suggérai-je de ma voix la plus douce. Je t’offre un toit. Je ne supporterais pas l’idée que tu dormes sous le porche d’un temple et en sois réduite à mendier auprès des passants au pont Probus. (Helena semblait hésiter.) Nous avons un lit et un divan. Tu peux choisir. Je ne te demande pas de partager ma couche.
    — Tu prendras le lit, décida-t-elle.
    — D’accord. Et ne te fais pas de souci. Je suis capable de ne pas te toucher. (Heureusement que j’étais très fatigué, parce que j’aurais eu du mal à tenir ma parole. Je me levai.) Dans ma chambre, il y a un fauteuil en osier qui cherche une propriétaire. Voilà une lampe, et voilà de l’eau chaude pour faire ta toilette. Ça va aller ?
    Elle acquiesça d’un signe de tête et me laissa.
    Nous venions d’accomplir quelque chose. Je ne savais pas encore très bien quoi, mais Helena Justina avait pris une décision importante et, quelle qu’elle puisse être, mon devoir était de l’aider.
    Incapable de tenir en place, je passai un bon moment à me débarrasser de l’odeur de poisson qui m’imprégnait. Je fis ensuite le tour des lieux, fermant les volets, m’assurant que les braseros

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