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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ignorante. » (Sans lui laisser le temps d’émettre une quelconque protestation, je lui racontai ce que j’avais découvert sur Priscillus.) J’avoue que ça colle avec ton histoire, mais sans rien prouver du tout. Dis-moi ce que tu sais des relations entre Priscillus et la fine équipe du mont Pincio. Tu m’as parlé d’une dispute censée se régler au cours du banquet. Quel en était le motif ? Ai-je raison de penser que Priscillus s’est aussi fait avoir par l’escroquerie à l’hypothèque pratiquée par les Hortensius ?
    — Tu es sacrément malin, admit Severina. Hortensius Novus a toujours prétendu que c’était arrivé par accident, mais il avait bel et bien réussi à piéger Appius Priscillus. Voilà pourquoi il s’est mis à menacer la famille. Alors, Felix et Crepito – qui ont les nerfs moins solides que ne les avait Novus – ont insisté pour mettre un terme à ce différend, en acceptant l’offre de collaborer avec Priscillus.
    — Je pense que Felix et Crepito étaient partants pour une fusion de leurs deux consortiums. Par Mars ! ils auraient eu quasiment tout Rome sous leur coupe. Est-ce que ton Novus, lui, éprouvait des réticences ?
    — Ma parole ! tu pourrais bien avoir raison, dit-elle, l’air pensif.
    La voyant recommencer son numéro de la pauvre femme ignorante, je laissai tomber le sujet. J’avais découvert que le truc, dans une partie contre Severina, c’était de jouer un coup avant elle et de la forcer à suivre le mouvement.
    — Reste déjeuner avec moi, Falco. L’amie qui m’accompagne à l’établissement de bains n’avait pas le temps de s’arrêter, et mon fiancé me manque terriblement.
    Pendant un instant, j’oubliai que Severina était ma cliente.
    — Ne t’en fais pas, murmurai-je d’une voix doucereuse. Tu vas vite en retrouver un autre qui comblera le vide.
    Les dégâts causés à mon appartement par son perroquet avaient dû éroder ma patience légendaire.
     
    J’avais envie de voir Helena. Je souhaitais améliorer nos relations, en l’aidant à s’occuper du turbulent oiseau.
    En rentrant à pied à la maison, j’avais le sentiment d’avoir fait des progrès dans mon enquête. Non que les choses fussent très claires : j’avais toujours trois séries de suspects qui avaient plus de mobiles qu’un chat n’a de puces. La seule chose en commun, c’est qu’il n’y avait aucune preuve contre eux.
    Nonobstant quoi, je m’amusais passablement. Je trouvais cette investigation beaucoup plus drôle qu’une mission se terminant en eau de boudin, du genre de celles que me confiait en général Vespasien. Et si je parvenais à résoudre cette énigme, je ne me contenterais pas d’écarter un politicien véreux, dont la disparition serait à peine remarquée par l’homme de la rue. Cette fois, je rendrais un grand service à mes concitoyens.
    Apparemment, j’avais déjà réussi à en faire sortir un du bois. En arrivant en bas de mon escalier, je trouvai un messager qui m’attendait sur la première marche. Un jeune garçon blafard, affligé d’un orgelet, me dit en bégayant qu’Appius Priscillus avait reçu mes messages et que, si je tenais toujours à le rencontrer, il se trouverait dans peu de temps au Forum de Jules César.
    Je ne pris même pas le temps de monter prévenir Helena. Je remerciai le garçon (il eut l’air tout surpris d’être remercié pour avoir arrangé un rendez-vous avec Priscillus), et partis en toute hâte.
     
    Je sais que Petronius (qui n’avait pas manqué de me mettre en garde) n’aurait pas souhaité que j’aille seul à la rencontre de Priscillus. Mais j’avais mon poignard, et une certaine confiance en moi. Je m’étais déjà tiré de plus d’un mauvais pas. En outre, le Forum de Jules César est un endroit ouvert au public et très fréquenté.
    Je m’en approchai d’une manière que je croyais subtile. J’empruntai la Curie, afin d’y pénétrer par les deux grandes portes situées à l’arrière. Et, de fait, mon arrivée se fit aussi discrète que je l’avais souhaitée. Seulement, il y avait un hic : Priscillus n’était pas encore arrivé. Je m’étais fatigué pour rien.
    Tout paraissait très calme. J’avais les vastes latrines publiques d’un côté et les boutiques de l’autre. J’étais tendu, prêt à tout. César avait fait entourer son vaste Forum d’une élégante colonnade, sous laquelle je me trouvais. Je choisis alors de m’avancer en terrain

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