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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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homards, qui avait découpé le lièvre, qui avait enveloppé les filets de flétan dans la pâte, et même qui avait fixé les fichus fruits sur l’arbre. Arrivé à ce point, je ne pus m’empêcher d’intervenir.
    — Est-ce que la dame qui s’appelle Severina est venue dans la cuisine à un moment ou à un autre ?
    — Quand tout était déjà à moitié prêt.
    — Pour parler à Viridovix ?
    — Oui.
    — Est-ce qu’elle a proposé de l’aider ?
    — Elle est surtout restée assise au bord d’une table. Viridovix s’énervait toujours beaucoup en faisant la cuisine. Elle essayait de le calmer. Je crois qu’il lui a fait goûter les sauces.
    — Tu étais très occupée ? Tu n’as pas dû pouvoir faire attention à elle ?
    — Non, mais je l’ai tout de même vue qui battait des œufs en neige.
    — Quelquefois, ça prend beaucoup de temps et on se fatigue, intervint Helena. Alors, on est content de trouver de l’aide. (Elle savait se montrer plus patiente que moi.) C’était pour quoi faire, ces blancs d’œufs ?
    — Un glaçage.
    — Un glaçage ? Quel genre de glaçage était-ce donc ?
    — C’était une idée de Severina. Viridovix a pas osé la contredire, mais il savait que ça allait pas marcher.
    — Pourquoi ? C’était pour mettre sur quelque chose que les invités allaient manger ? demanda Helena, ses yeux sombres réduits à une fente.
    — Non, juste un plateau.
    — Un plateau ? Que veux-tu dire ?
    — Personne l’a mangé. C’était pour décorer un plateau.
    Sous la pression, la fille commençait à montrer des signes de colère et de confusion. Je m’apprêtais à faire un signe à Helena, mais elle continuait déjà sur sa lancée.
    — Anthea, peux-tu me dire combien de temps Severina est restée avec vous ? Et que s’est-il passé quand elle est partie ?
    — Elle est restée tout le temps.
    — Tout le temps ? Même pendant le banquet ?
    — Oh ! non. Pas aussi longtemps. Jusqu’au moment où ils ont commencé à manger, précisa-t-elle.
    Elle écarta une fois de plus les cheveux de ses yeux, tandis que je crispai mes doigts sur la couverture.
    — Et puis ensuite ? demanda Helena d’une voix plaisante.
    Je crois qu’elle était consciente que je commençais à m’impatienter.
    — Severina a soupiré et elle a dit qu’elle rentrait chez elle, parce qu’elle était pas bien.
    — Alors, en résumé, pendant tout le temps qu’elle a passé dans la cuisine, elle a parlé à Viridovix, goûté des sauces et décoré un plateau ?
    — Elle a aussi inspecté les plats avant de s’en aller.
    — Et elle a fait des commentaires ?
    — Elle a seulement dit que tout était très beau, et que Viridovix devrait être fier de lui.
    Si cet entretien mettait Helena à rude épreuve, il était impossible de le deviner.
    — Ensuite, Severina est partie. Viridovix s’est rendu dans le triclinium pour surveiller les serveurs. Après leur départ, quelqu’un qui n’avait rien à faire dans la cuisine y est-il venu ?
    — Non.
    — As-tu aperçu les gens qui assistaient au banquet ?
    — Ils sont peut-être passés pour aller aux latrines, mais j’avais trop de travail pour lever le nez.
    — Personne n’est venu te remercier pour ce superbe dîner ?
    En entendant sa question, Hyacinthus et moi faillîmes nous étrangler de rire. Imperturbable, Helena continua.
    — Anthea, dans ta maison, où garde-t-on les plats, en attendant qu’ils soient servis.
    — Sur la table qui se trouve près de la porte de la cuisine.
    — À l’intérieur de la pièce ?
    — Oui.
    — Est-ce que quelqu’un aurait pu les trafiquer sans se faire remarquer ?
    — Non. On laisse un garçon près de la table pour chasser les mouches.
    — Ah ! c’est qu’il doit y avoir beaucoup de mouches dans ta maison.
    À court de questions, Helena se laissait aller au sarcasme.
    — Il y a autre chose, ajouta Anthea d’un ton accusateur. Severina et Viridovix ont ri à propos des gâteaux.
    Helena parvint à garder son calme d’une façon remarquable.
    — Tu veux parler des gâteaux qui avaient été achetés chez Minnius ?
    — Oui, il y en avait un très gros.
    — Sûrement un gâteau commandé spécialement ! s’exclama Helena.
    — Oui, mais c’est pas celui qui a empoisonné le maître. (Pour la première fois, Anthea se laissait emporter par ce qu’elle avait à dire.) Moi je sais pour ce gâteau, et je suis la seule !

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