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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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mal. Il a fini par l’épouser.
    — Mari numéro un. Il est mort rapidement ?
    — Non. Le mariage a duré un an ou deux.
    — Les choses se passaient bien entre eux ?
    — Soi-disant que oui.
    — Et que lui est-il arrivé ?
    — Il est mort d’un coup de chaleur pendant un combat de gladiateurs. Je crois qu’il est resté assis en plein soleil, et son cœur a lâché.
    Lusius tenait visiblement à se montrer impartial en racontant ce qu’il savait de la rouquine.
    — Il était peut-être trop stupide ou trop entêté pour s’asseoir à l’ombre ? (Je savais moi aussi me montrer neutre.) Qui a acheté son billet ? Severina ?
    — Non. Un de ses esclaves mâles.
    — Est-ce que Severina a beaucoup pleuré, quand il est mort ?
    — Non… (Lusius resta pensif quelques instants.) Mais ce n’est pas dans son caractère. Elle n’est pas du genre à vouloir se faire remarquer.
    — Elle a de bonnes manières, hein ? Et Moscus l’aimait assez pour tout lui laisser ?
    — La rouquine avait 16 ans quand le vieil homme l’a épousée. Normal qu’elle lui ait beaucoup plu.
    — D’accord. Jusque-là, elle a l’air sincère. Mais est-ce que son héritage ne lui a pas donné envie de grimper plus haut ?
    — C’est possible. Je n’ai pas pu savoir si elle avait épousé son maître par désespoir ou par reconnaissance. Elle avait peut-être de l’affection pour lui – ou alors elle était diplomate. Ce commerçant l’a peut-être malmenée – ou c’est peut-être elle qui l’a entortillé. D’un autre côté, ajouta Lusius (qui égrenait ses arguments comme un parfait commis de préteur), quand Severina a pleinement réalisé dans quelle aisance Severus Moscus l’avait laissée, elle s’est immédiatement mise en devoir d’en acquérir encore plus.
    — À combien se montait la fortune de Moscus ?
    — Il importait des agates pour les polir et les monter en colliers. Il faisait de jolies choses. Enfin, assez jolies pour que des fils de sénateurs les offrent à des prostituées.
    — Un marché florissant !
    — Surtout qu’après, il s’est lancé dans les camées. Des profils de la famille royale, agrémentés de devises patriotiques : Paix, Fortune…
    — Oui, tout ce qui nous manque à la maison ! ricanai-je. Les portraits impériaux sont toujours très populaires à la cour, auprès des adulateurs ! Cette ex-esclave a donc hérité d’un commerce florissant. Et ensuite ?
    — Ensuite, il y a eu un apothicaire du nom d’Eprius.
    — Il est mort comment ?
    — Une de ses pastilles contre la toux s’est coincée dans sa gorge.
    — Il avait duré combien de temps ?
    — Il lui a d’abord fallu presque un an pour l’amener devant un prêtre : elle s’est beaucoup fait prier. Ensuite, il a survécu une dizaine de mois. Elle avait peut-être besoin de reprendre un peu d’assurance.
    — Ou elle voulait d’abord mieux connaître ses drogues… Était-elle présente quand il s’est étouffé ? A-t-elle essayé de le sauver ?
    — Désespérément ! (Nous éclatâmes tous les deux de rire, certains de savoir à quoi nous en tenir.) Et sa dévotion a été récompensée par la ferme familiale, plus trois officines.
    — Et ensuite ?
    — Grittius Fronto. Il importait des animaux sauvages pour les jeux du cirque de Néron. Elle était devenue plus audacieuse. Cette fois, c’est elle qui a essayé de séduire Fronto, alors que les exécuteurs étudiaient encore le testament d’Eprius. Et le pauvre n’a survécu que quatre semaines.
    — Il a été mangé par un lion ?
    — Une panthère, précisa Lusius d’un ton détaché. (Aussi cynique que moi, il commençait à me plaire beaucoup.) Elle s’est échappée d’une cage ouverte placée sous la scène du cirque de Néron. Et elle a réussi à coincer le pauvre Grittius contre un appareil pour soulever les cages. Affreux ! Il y avait du sang partout. Et pendant qu’elle y était, la bête a aussi dépecé un équilibriste. Ça peut paraître un peu superflu, mais le fait donne plus de vraisemblance à l’accident. Grittius avait gagné beaucoup d’argent. Il organisait aussi des spectacles spéciaux pour dîners libertins. Genre femmes nues qui font des trucs bizarres avec des pythons… Organiser des orgies rapporte plus qu’une mine d’or espagnole. En s’éloignant du bûcher funéraire de Fronto, Severina devait se trouver à la tête d’un demi-million en grosses pièces

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