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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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l’une était aide de cuisine, l’autre conduisait une mule, et le plus jeune éteignait les lampes !
    — Ils ont fait du chemin depuis ce temps-là ! Les femmes m’ont confié un travail. Tu connais Sabina Pollia aussi ?
    — Celle-là, je me souviens d’elle quand elle était coiffeuse et qu’elle s’appelait Iris !
    — Ah ! Et Atilia ?
    — L’intellectuelle ! À l’en croire, elle était secrétaire, mais son travail se résumait à gribouiller des listes de blanchissage. (Il laissa échapper un ricanement.) À cette époque, j’étais vendeur ambulant de pistaches dans l’Emporium. Aujourd’hui, je vends des confiseries dans cette cabane qu’Hortensius, l’ex-éteigneur de lampes, me loue beaucoup trop cher. Les clients sont bien plus grossiers, et l’exercice me manque.
    Il coupa un petit morceau de gâteau dégoulinant de miel pour que je le goûte. Après avoir jeté un seul coup d’œil à mon visage ouvert et amical, bien des gens éprouvent une antipathie spontanée. Heureusement, la deuxième moitié de la société sait apprécier mon franc sourire.
    — Demande-moi plutôt comment ils ont réussi à en arriver là, poursuivit-il. (C’est ce que j’aurais fait, si je n’avais pas eu la bouche pleine.) Même quand ils appartenaient au vieux Paulus, ils savaient se débrouiller. Chacun d’eux gardait une jarre sous son lit, et la remplissait des pièces gagnées en faisant de petits boulots. Ils étaient tous doués pour ça. Si ta Pollia…
    — Iris ! ricanai-je, la bouche collante.
    — Si on faisait un cadeau à Iris, épingle à cheveux ou morceau de tissu, elle le transformait séance tenante en deniers.
    — Est-ce que le vieux Paulus les y encourageait ?
    — Je l’ignore, mais en tout cas, il laissait faire. Il était plutôt gentil. Et un bon maître permet à ses domestiques de se constituer des économies, s’ils en ont la possibilité.
    — Est-ce qu’ils ont eux-mêmes acheté leur liberté ?
    — Paulus leur a évité ce problème.
    — En mourant ?
    Minnius hocha la tête.
    — Il était polisseur de marbre et il avait beaucoup de travail, même si ça lui rapportait pas tellement. En partant, il s’est montré très généreux pour ses gens…
    Paulus pouvait affranchir un certain pourcentage de ses esclaves par testament. J’étais persuadé que mes clients avaient tout fait pour être certains de se trouver sur la liste de ceux à qui il choisirait d’accorder ce privilège.
    — … Ensuite, ils ont eu vite fait de faire fructifier leurs économies, ajouta Minnius pensivement. Est-ce qu’il y a des conditions spéciales pour les transports de marchandises par bateaux ?
    — Des aides pour le transport du grain, acquiesçai-je. (Tout à fait par hasard, je venais juste de me renseigner sur les importations de blé, et savais tout sur les magouilles possibles.) C’est l’empereur Claude qui a pris cette initiative pour encourager les transports par bateaux durant l’hiver. Il a offert une prime, qui variait avec le tonnage, pour la construction de tout nouveau vaisseau. Et il se chargeait de l’assurance. Il remplaçait tout navire qui sombrait. Quiconque sait que cette loi n’a jamais été abrogée peut réaliser de jolis bénéfices.
    — Pollia possédait un bateau qui a coulé, précisa Minnius d’un ton soupçonneux, et elle s’est débrouillée pour le remplacer en un temps record.
    Il suggérait ouvertement qu’il s’agissait du même navire, dont on s’était contenté de changer le nom. Les méthodes des Hortensius commençaient à m’intriguer de plus en plus.
    — A-t-elle armé le bateau elle-même ? demandai-je.
    Toujours d’après la législation de Claude, dans ce cas-là, on octroyait à une femme les privilèges d’une mère de quatre enfants. Ce que ma propre mère appelait « le droit de s’arracher les cheveux en public et d’être victime d’un harassement perpétuel ».
    — Qui sait ? Mais ce qui est certain, c’est qu’elle a vite eu des rubis aux oreilles et des sandales à semelle d’argent.
    — Et les hommes ? Ils ont gagné leur fortune comment ? Et ils font quoi, maintenant ?
    — Un peu de tout. Et le reste aussi.
    Sentant une certaine réticence s’emparer de mon interlocuteur, je me dis qu’il était temps d’arrêter mon interrogatoire. J’achetai deux de ses tourtes au pigeon pour Helena, plus quelques tranches de gâteau pour ma sœur Maïa : je tenais à la

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