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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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sourcils et lui fit signe de quitter la pièce.
    — Il faut néanmoins rester loyal envers cette fille, déclara Atilia. Elle n’est pas à blâmer si elle tient seulement à s’assurer que la malchance qui l’a poursuivie jusque-là ne va pas se reproduire. Elle a pu faire établir ces horoscopes pour d’excellentes raisons.
    Des deux, c’était sans aucun doute Hortensia Atilia la plus généreuse et, comme pour tout ce qu’elle possédait en abondance, la dame n’hésitait pas à l’exposer en public.
    — Ce que je voudrais maintenant, ajoutai-je, c’est avoir un entretien avec Severina…
    Atilia et Pollia se jetèrent un drôle de regard. Me revinrent alors en mémoire les doutes émis par Helena sur les mobiles exacts des deux femmes.
    — Ça risque de poser des problèmes.
    L’expression hésitante d’Atilia impliquait qu’elle n’était qu’une pauvre petite fleur des champs, en quête d’un individu courageux qui saurait la défendre dans la grande prairie de la vie. J’essayais, moi, de me donner l’apparence d’un voyou des villes aimant jouer à couper la tête des marguerites.
    — Oui, il faudrait peut-être attendre, ajouta Pollia, en m’adressant un éblouissant sourire. Et tu n’y perdras pas financièrement…
    Mes doutes rejoignirent ceux d’Helena.
    — Sabina Pollia, nous étions convenus tous les deux que je devais découvrir le prix à payer pour se débarrasser de la chercheuse d’or.
    Pollia m’adressa une petite moue qui me laissait entendre qu’il existait bien d’autres choses sur lesquelles nous pourrions tomber d’accord.
    — Ce que je voulais suggérer, c’est que nous récoltions d’abord davantage de preuves. Mais c’est toi l’expert, Falco. C’est donc à toi de décider du moment. Et je suis sûre que tu devines toujours quand c’est le bon moment ?…
    Je passai le doigt dans le col de ma tunique, qui me grattait le cou.
    — C’est à toi de décider. Je peux continuer à la surveiller. Si vous acceptez de payer mes dépenses, je peux la surveiller aussi longtemps que vous le souhaiterez…
    Je n’étais jamais à mon avantage quand j’avais l’impression d’être un jouet entre les mains des riches. En général, j’essaie d’éviter les frais inutiles à mes clients. Mais avec quatre pièces vides à meubler, et ces deux femmes qui pouvaient payer sans problème une nouvelle table à la marionnette qu’elles voulaient faire de moi, je fis taire mes scrupules.
    Il était temps de prendre congé. Le petit garçon, que je trouvai assis sur les marches du perron monumental, me jeta un regard méprisant. Il pensait visiblement que si je partais si tôt, c’est que je n’avais pas su m’amuser.
    J’étais d’humeur agressive en rentrant chez moi. Tout le monde à Rome venait de dîner – tout le monde sauf moi. À cette heure du jour, il y avait encore des tavernes ouvertes dans la Piscina Publica, mais assez peu engageantes. Je choisis donc de passer chez ma mère. Comme plusieurs de mes sœurs s’y trouvaient, je déclarai à la cantonade que si quelqu’un avait des meubles en trop, je saurais quoi en faire. Junia annonça qu’elle avait un lit. Elle s’était toujours sentie supérieure, et avait piégé un mari salarié, chef du service des douanes. Ils ne gardaient jamais rien plus de deux ans. D’habitude, j’évitais de récupérer les choses dont ils souhaitaient se débarrasser, car j’ai horreur de me sentir dans les sandales d’un parasite. Mais pour un lit convenable, j’étais prêt à m’asseoir sur mes principes. Bien évidemment, je ne pus éviter d’apprendre que le lit en question avait coûté deux cents sesterces au mari de ma sœur. Très bien. Tant qu’à taper les gens, mieux valait récupérer ce qui se faisait de mieux.
    Mico, mon beau-frère, n’eut aucun mal à se procurer une charrette à bras pour m’aider à véhiculer le lit jusque chez moi, le soir même. Je ne tenais pas à laisser le temps à Junia de changer d’avis. Nous fîmes ensuite le tour de la famille, afin de rassembler leurs cadeaux de casseroles aux manches tordus et de tabourets aux pieds branlants. À peine eus-je réussi à me débarrasser de Mico que je m’amusai à arranger mon appartement, plaçant et déplaçant les meubles, comme une petite fille qui joue avec sa maison de poupée. Il était tard, mais maman m’avait donné des lampes et Maïa avait ajouté une demi-jarre d’huile plutôt grésillante, mais

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