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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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assez efficace. Alors que je poussais les meubles à droite et à gauche, d’autres occupants de l’immeuble cognèrent aux murs de temps en temps. Je rendis joyeusement coup pour coup, toujours heureux de me faire de nouveaux amis.
    Mon lit presque neuf était parfait, mais le matelas ne semblait pas avoir beaucoup vécu chez Julia. J’avais l’impression d’être étendu sur un rebord de granit, à mi-chemin du sommet d’une montagne.
    Je n’en doutais pas, les aventures nocturnes que je me promettais n’allaient pas tarder à l’assouplir.

16
    Puisque mes clientes exigeaient davantage de preuves, je partis dès le lever du soleil, armé du nom et de l’adresse mentionnés par le commis du préteur : je me proposais de questionner le médecin venu examiner le deuxième mari de Severina, l’apothicaire, après sa crise d’étouffement.
    Le toubib en question se montra fort ennuyé d’être dérangé si tôt, mais beaucoup moins ennuyé que moi quand je découvris qu’il n’avait rien à m’apprendre. J’avais l’impression que ma frustration ne le surprenait pas : sans doute Lusius s’était-il montré aussi désagréable avec lui, quand il était venu l’interroger.
    — J’ai communiqué les faits au commis, et les faits ne changent pas !
    Encore fallait-il admettre que cette vieille ganache entêtée avait bien analysé les faits au moment de l’accident, ce dont je ne tardai pas à douter.
    — Donc, l’apothicaire a eu des convulsions. Tu étais déjà là ?
    — Non, mais ses domestiques m’ont raconté la scène. Ils ont couru chercher de l’aide, tandis que sa femme faisait tout son possible pour le ramener à la vie.
    — La pauvre n’a pas réussi ?
    — Elle pouvait à peine s’approcher de lui. L’homme se débattait violemment…
    — Tu veux dire que…
    — N’essaye pas de m’apprendre mon métier ! m’interrompit-il avec colère. (Je m’apprêtais à lui poser une question tout à fait banale.) J’ai déjà subi le même traitement de la part du commis du préteur. Il s’était fourré dans la tête de me convaincre que la femme avait pu étouffer son mari. (Mon ami Lusius avait donc consciencieusement mené sa petite enquête.) C’est aberrant ! La pauvre femme était vraiment secouée et pleine de bleus. Elle a fait tout ce qu’elle a pu. Eprius l’a frappée si fort qu’elle en a presque perdu connaissance.
    — Et tu ne trouves pas ça bizarre, si elle essayait de l’aider ?
    — Absolument pas. Il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait. Il était en train de mourir !
    — J’ai bâti un autre scénario, insistai-je. Severina a essayé de l’empoisonner, mais les choses ne se sont pas passées aussi bien que prévu. Alors, elle a tenté de le maintenir par terre. En réalisant ce qui lui arrivait, Eprius a lutté de toutes ses forces avec elle…
    — Voilà bien des spéculations inutiles. J’ai trouvé le médicament qui l’a étouffé.
    — Tu l’as récupéré ?
    — Évidemment, rétorqua-t-il froidement. Je l’ai remis au commis du préteur.
    — Je crois savoir qu’il s’agissait d’une pastille contre la toux. Un apothicaire aurait dû savoir comment sucer un bonbon. C’est toi qui le lui avais prescrit ?
    — Je n’étais pas son médecin. Je doute d’ailleurs qu’il en ait eu un. Il était qualifié pour se fabriquer ses propres médicaments. Au moment de l’accident, on est venu me chercher parce que j’habitais tout près, mais il était déjà mort quand je suis arrivé. Il n’y avait plus rien d’autre à faire que de consoler sa veuve. Heureusement, un affranchi de sa connaissance est passé par là, et j’ai pu la laisser entre les mains d’un ami…
    — Elle s’est consolée, le rassurai-je. Elle était remariée avant un mois.
    L’arrogant imbécile refusa néanmoins de changer quoi que ce soit à son premier rapport.
     
    Je trouvais l’histoire qu’il m’avait racontée plutôt terrifiante, mais elle ne faisait accomplir aucun progrès à mon enquête. Je le quittai complètement dégoûté, mais non moins déterminé à prouver aux dames Pollia et Atilia que les frais engagés étaient justifiés. Comme j’avais fait chou blanc avec le bijoutier et l’apothicaire, mon dernier recours était l’importateur d’animaux sauvages.
    Je louai une mule, afin de gagner les confins nord-ouest de la ville. Je savais que les animaux destinés aux arènes étaient parqués au-delà des

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