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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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collaboration avec Vespasien, et possédait toute l’autorité nécessaire pour régler définitivement mon problème avec Anacrites. Principale difficulté, comme il était connu pour sa bienveillance, ma supplique allait se trouver submergée dans une mer de parchemins, retraçant les tribulations de personnages plus ou moins bizarres. Titus était réputé grand travailleur, mais en août, la clémence procédait plus lentement, comme tout le reste.
    En attendant que ma requête attire l’œil de César, ce qui risquait d’être long, je me rendis à une vente de chevaux en compagnie de mon beau-frère Famia. Cela me faisait mal au cœur de me séparer de Petit Chéri, mais il n’était pas question que les écuries où Famia travaillait comme vétérinaire gardent éternellement mon cheval en pension – je veux dire gratuitement, ce qui était actuellement le cas. Donc, avec Famia, nous fûmes obligés de mettre le pauvre animal aux enchères, avant que le coût de sa pension ne dépasse ses gains. Une fois l’argent en poche, je partis fouiner chez les brocanteurs de Saepta Julia, où je me laissai tenter par un candélabre très sale que je pensais pouvoir nettoyer (ce ne fut évidemment pas le cas), et par une bague égyptienne ornée d’un sceau (qui m’allait quand je l’essayai sur place, mais qui s’avéra trop grande une fois à la maison). Je visitai les spécialistes en littérature, et sortis de chez eux avec une brassée de pièces de théâtre grecques (ne me demandez pas pourquoi, car je déteste le théâtre grec). Je me rendis ensuite chez ma mère pour lui donner de quoi couvrir ses dépenses quotidiennes, avant d’aller porter les sesterces restants dans mon coffre bancaire au Forum.
    Le lendemain, n’ayant toujours pas été invité à me rendre au palais afin de distraire Titus avec la narration de mes malheurs, je décidai d’aller enfin rendre visite à ma sœur Maïa. Elle me laissa traîner dans sa maison pendant la plus grande partie de la matinée, ce qui m’amena jusqu’au déjeuner, puis à une sieste sur sa terrasse. Pour la remercier, je lui promis quelques gâteaux du mont Pincio, mais Maïa avait toujours su me manipuler. Elle se débrouilla à transformer les hypothétiques gâteaux en une promesse de l’inviter à pendre la crémaillère dans mon nouveau logis. Je le lui promis, avec la sincérité d’un spéculateur qui s’engage auprès de son banquier à renflouer son compte, et me dépêchai de fuir sans fixer de date.
    Je passai la soirée en compagnie de Petronius, à faire la tournée de différents bars à vin, pour voir s’ils étaient aussi agréables que dans notre jeunesse. Avec les gobelets gratuits qui nous furent offerts pour nous encourager à revenir plus souvent, les flacons que j’offris et les boissons que Petronius commanda (il était parfaitement équitable), la soirée se termina fort tard et fut bien arrosée. J’accompagnai mon ami jusque chez lui, car un capitaine de la garde court de graves dangers, si jamais il croise des voyous qu’il a un jour arrêtés, pendant qu’il tente de retrouver sa maison en titubant.
    Silvia, sa femme, nous avait enfermés dehors. Heureusement que les gardiens de l’ordre public sont capables d’ouvrir la plupart des serrures, et que les détectives peuvent démolir celles qui leur résistent. Nous parvînmes à nous glisser à l’intérieur, sans que de trop nombreux voisins aient ouvert leurs volets pour protester contre le bruit que nous faisions. Nous avions été obligés de casser un verrou, mais la porte elle-même demeura en un seul morceau. Au moment où Petro insistait pour m’offrir un lit, Silvia descendit et se mit à nous agonir d’injures. Elle essaya ensuite de réparer le verrou avec une paire de pinces à sourcils, pendant que Petro la pétrissait affectueusement en vue d’établir un traité de paix – peu probable, à mon avis. Ce fut le moment choisi par leurs enfants pour se réveiller, et la plus jeune fille de Petro déclara en hurlant que son chat avait vomi dans une sandale. Je décidai sur-le-champ de m’éclipser.
    Comme la plupart des décisions prises après avoir goûté à cinq ou six amphores de vin de qualités diverses dans des bars assez minables, ce n’était pas une bonne idée.
    Le moment était important : c’était la première fois que je tentais de regagner ma nouvelle adresse complètement ivre. Naturellement, je me perdis. Un gros chien au museau

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