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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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hors du plancher. Non, ce n’est pas tout à fait ça, se corrigea-t-elle : tu veux quelqu’un de timide qui te laissera, toi, écrabouiller les insectes pour avoir l’air d’un dur !
    — Eh bien, l’offre reste valable, mais ne compte pas sur moi pour la renouveler. (Elle me connaissait suffisamment pour savoir que j’exprimais le fond de ma pensée. Plaider pour ses faveurs, ce n’était pas mon style.) Bon ! Je crois que je ferais mieux de partir.
    Helena réagit avec sa vivacité coutumière.
    — Je le crois, en effet. (Puis elle se radoucit.) Tu vas revenir ?
    — Quand je le pourrai, répondis-je, tout en sachant qu’un ton plus aimable serait tout ce que j’obtiendrais comme excuses. Je dois réfléchir à beaucoup de choses. Maintenant que j’ai fait la connaissance de la femme, je pense que je parviendrai assez vite à débrouiller cette sordide histoire.
    — Es-tu en train de me dire que tu ne reviendras pas avant d’avoir terminé ton enquête ?
    — Tu dis ça sur un ton qui laisse supposer que c’est ce que tu souhaites.
    Helena pointa son menton en avant.
    — Moi, j’ai l’impression que c’est toi qui le souhaites. Je n’ai fait que poser une question raisonnable.
    Je grinçai des dents malgré moi.
    — Par tous les dieux, je déteste les femmes qui raisonnent ! À toi de décider. Je viendrai si tu me le demandes. Et maintenant, tu sais où me trouver.
    J’attendis en espérant qu’elle allait essayer de me faire changer d’avis, mais Helena Justina savait se montrer aussi entêtée que moi. Ce n’était pas la première fois que nous nous retrouvions dans une impasse.
    Je commençai à partir, et elle ne fit rien pour me retenir.
    — Moi, chérie, ce dont j’ai vraiment besoin, c’est une fille qui reste à la maison pour prendre mes messages.
    — Tu n’as pas les moyens de la payer, répliqua Helena.
     
    Me vanter de pouvoir mettre un terme rapide à cette enquête avait été léger de ma part. Pour être honnête, j’étais encore loin d’en voir le bout. En fait, elle ne faisait que commencer, comme je n’allais pas tarder à le découvrir.
    En rentrant chez moi, je pensais beaucoup moins au travail qu’aux femmes. Une préoccupation normale, en ce qui me concerne, mais devenue encore plus pesante ce soir-là. Mes deux clientes, Severina, la dame de mes pensées, ma mère… Toutes faisaient des projets pour moi. Quant à ma sœur Maïa, n’ayant pas encore pris la peine d’aller la remercier pour les jetons gagnants, depuis que maman m’avait sorti de prison, elle faisait naître en moi des remords – c’était tout de même grâce à elle que j’avais pu financer mon nouvel appartement… J’étais en train de me laisser dépasser par les événements ; il était grand temps d’y faire face. Et le meilleur moyen d’y faire face, me dis-je, c’ est de commencer par ne rien faire du tout. J’allais d’abord prendre un peu de recul, en laissant ces dames s’exaspérer à leur aise.
    C’est ainsi que je formai le projet de consacrer les trois jours suivants à m’occuper uniquement de moi. Et je réussis à m’y tenir pendant deux jours, ce qui est un bon taux de réussite en ce qui concerne mes projets personnels.
    Je passai la première matinée au lit à réfléchir.
    Ensuite, comme je travaillais toujours officiellement pour l’empereur, puisque je ne m’étais jamais donné la peine de l’aviser du contraire, je me rendis sur le mont Palatin pour demander audience à Vespasien. Je traînai tout l’après-midi dans le labyrinthe des bureaux du palais, avant qu’un larbin ne daigne m’apprendre que Vespasien était parti passer des vacances dans les monts Sabins. Depuis qu’il avait revêtu la pourpre, le vieil homme se plaisait à renouer avec ses humbles racines ; il n’aimait rien tant que se débarrasser de ses sandales impériales pour remuer la poussière de son ancienne propriété familiale du bout des orteils.
    Craignant de tomber sur Anacrites si je restais plus longtemps, je quittai le palais, en décidant de mettre ma personne à la disposition de mes vrais amis. Ce soir-là, je dînai chez Petronius Longus. Comme il avait une femme et trois jeunes enfants, ce fut une soirée calme, qui se termina tôt – et au cours de laquelle nous restâmes relativement sobres.
    Le lendemain matin, je renouvelai ma demande d’audience auprès de Titus César, le fils aîné de Vespasien. Titus gouvernait l’Empire en

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