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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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divin.
    Pour finir, ils déverrouillèrent la porte de la chambre de Mordecai. C’était une petite pièce construite pour servir de réserve, à côté de la cuisine. Elle avait été fort peu utilisée par Ruth ou sa cuisinière et l’intendant avait eu l’autorisation d’y loger. Martin en sortit, aveuglé par la lumière, et il regarda autour de lui.
    — Martin ! s’écria Arnau quand le prisonnier eut fait son apparition. Quel plaisir de vous voir malgré les circonstances ! Pourquoi êtes-vous ici ? Que se passe-t-il ?
    Martin poussa un cri de terreur. Il recula jusqu’à se cogner au mur de la cour puis il s’affala à terre, dévisageant Arnau.
    — Qui hurle ainsi, Don Arnau ? demanda Isaac. Qu’a-t-il ?
    — Il est terrifié, papa, dit Raquel.
    — C’est l’un de mes actionnaires, expliqua Arnau. Ou peut-être, devrais-je dire, l’agent de l’un de mes investisseurs. Et j’ignore pourquoi il a si peur. Martin, l’appela-t-il, approchez. J’espère que vous n’êtes pas venu m’apporter de mauvaises nouvelles. Ne me dites pas, Martin, que le vaisseau a sombré et que nous avons tout perdu.
    — Vous pouvez parler… bredouilla Martin.
    — Bien sûr que je peux parler ! Pourquoi croyez-vous… Oh, je comprends. Il aura eu vent de ces rumeurs à propos de ma mort, il croit que je suis un spectre revenu hanter le syndicat. Mais les fantômes n’aiment pas la lumière du matin. Le soleil brille, Martin, et je suis un être de chair et de sang. Allons, mon ami, ressaisissez-vous.
    — Je ne pense pas qu’il soit arrivé quoi que ce soit au bateau, dit Martin en se relevant péniblement.
    — Approchez, répéta Marça.
    Très nerveux, Martin s’approcha donc. Quand il fut tout près de la couche où était allongé Don Arnau, il tomba à genoux.
    — Señor, je vous en prie, croyez-moi, dit-il très vite. Je n’ai rien à voir avec tout ça, rien. Je ne savais rien avant que vous ne fussiez blessé. J’ignorais que c’était vous le prisonnier, jusqu’au moment où je vous ai vu, mais il était déjà trop tard. Je devais seulement me rendre aux réunions et voter comme on me l’indiquait. Je ne savais rien. Pardonnez-moi.
    — Mais de quoi parlez-vous ? Médecin, que raconte cet homme ? La dernière fois que je l’ai vu, c’était un être calme, en pleine possession de ses moyens, et aujourd’hui, il délire comme un dément. Depuis combien de temps le tenez-vous enfermé ?
    — Du milieu de la nuit jusqu’à ce matin, répondit Jacob. Dans une pièce dotée d’une petite fenêtre et d’un bon lit. Il a eu à boire et à manger en abondance.
    — Permettez-moi de tout vous expliquer, dit Isaac. En premier lieu, vous devez savoir que, cette nuit, dans la maison d’Esclarmonda, j’ai été attaqué par trois hommes.
    — Pourquoi devrais-je savoir de telles choses ? Quel rapport y a-t-il avec Martin ? s’étonna Arnau.
    — Ces trois hommes étaient là soit pour réduire Esclarmonda au silence soit pour apprendre d’elle où vous vous trouviez. Martin ?
    — C’était pour savoir où vous vous cachiez, Don Arnau, dit Martin, toujours très pâle. Ils la cherchaient depuis plusieurs jours parce qu’ils avaient entendu dire qu’elle savait où vous étiez. Selon certaines rumeurs, vous étiez encore en vie.
    — Qui sont-ils ? demanda Arnau. Qui sont ces mystérieux ennemis qui me poursuivent ?
    — Pour l’un d’eux, je ne puis répondre, monseigneur. Je ne l’ai vu que trois fois, et son visage était toujours dissimulé sous une capuche. La première fois, c’était juste après votre arrestation, la deuxième, il y a deux semaines, et la dernière, hier soir, je vous le jure. Il n’a jamais révélé son nom.
    — Et le second personnage ? dit froidement Arnau. Qui était-ce ?
    — Il s’appelait Felip, répondit Isaac. Mais lequel, parmi tous les Felip qu’il y a au monde, je ne saurais le dire. Je l’ai rencontré pour la première fois sur la route de Collioure à Elna, où il s’est joint à notre groupe. Il nous a accompagnés jusqu’au palais. C’était un homme agréable, señor, aimable et de bonne volonté.
    — Quel jour était-ce ? demanda Arnau. Celui de votre arrivée ? Quand était-ce, maître Jacob ?
    — Le cinquième jour de votre séjour ici, señor, répondit Jacob. Un jeudi.
    — À quoi ressemblait ce Felip ?
    — Il portait un habit de voyage de grande valeur, dit Raquel, une tunique brune

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